IFS (Internal Family System), dialogue intérieur à partir de notre « Self »

« Fondateur de l’IFS (Internal Family System), Richard Schwarz  propose un protocole de dialogue intérieur à partir de notre « Self », qu’il définit comme cet espace intègre, intact, qui n’a pas été blessé par la vie et où règne le calme, la confiance, la compassion, la curiosité, la créativité, le courage, la clarté, la capacité à entrer en contact. De ce lieu-source en nous, nous pouvons apprendre à pratiquer la culture d’hospitalité pour chaque part de nous, déployer un authentique dialogue avec elle, l’écouter, prendre en considération ce qu’elle nous dit de son vécu, de son besoin, de ses motivations, de son intention positive » (Chomé Étienne, Construire la paix sociale à partir d’un dialogue intérieur non-violent, dans Ensemble, construire l’interculturel, CEAFRI – L’Harmattan, 2019, p. 115).

AND autority AND comprehension without any autoritarism or permissiveness

June 2th 2020 : Donald Trump threatens to send the army to « dominate the streets ».

Reaction of the demonstrators: « He wants to dominate us but he will never be able to dominate us ».

The project consisting in dominating someone (take power on / pressure over) brings about costs, falls into traps, leads to deadlock. The C-R-I-T-E-R-E method teaches the right attitude that articulates the plans to 1) understand the people on the street (the power to be with them) and 2) guarantee justice (the power to respect the common good).

Leaving the false dilemma between hawks and doves. Eliminating all gestures, all words like « power on / under the other » and deploy the powers « for / to » and « with ».

Cf. CHOMÉ Étienne, The C-R-I-T-E-R-E method for improved conflict management, PUL, p. 50 sq. & Le nouveau paradigme de non-violence, p. 149 sq.

The C-R-I-T-E-R-E method,  : AND autority AND comprehension without any autoritarism or passivity.

Les forces jugulant la violence sont d’une autre nature que celle-ci

Ma thèse de doctorat s’intéressa à l’émergence d’un nouveau paradigme : les forces efficientes à même de juguler durablement la violence destructrice sont d’une autre nature, d’un autre ordre que celle-ci. Ces forces non-violentes méritent, à ce titre, d’être qualifiées autrement que par la formule « violence légitime ». L’enjeu est bien plus profond que la terminologie. Il s’agit de connaître la nature de ces forces dites non-violentes et reconnaître leurs qualités, leurs caractéristiques, distinctes de la violence.

Parmi celles-ci, 1) les forces du droit, à même de mettre hors-la-loi les violences ; 2) les forces sociopolitiques, à même de gérer le conflit sans qu’il ne dérape en violence ; 3) les forces psychologiques et spirituelles, à même de créer une bonne relation entre les uns et les autres, par le respect de chacun.e dans sa dignité et dans sa vérité profonde.  

« Il faut s’arrêter, nous dit le général Jean-René Bachelet, à l’expression de « violence légitime« , introduite en son temps par Max Weber pour exprimer certaines capacités du pouvoir de l’État, dont les capacités militaires. Car j’ai l’outrecuidance de penser que l’expression, aujourd’hui curieusement admise sans discussion comme un lieu commun, doit être récusée, sauf à nous engager dans une impasse. En effet, la violence étant le plus communément définie comme « abus de la force », qui ne voit que l’idée de légitimité d’un abus comme prérogative d’État, outre qu’elle s’accommode mal du principe démocratique, porte en germe les déviances les plus funestes, au rang desquelles les « comportements barbares » que nous voulons précisément éradiquer ? De fait, la force que nous allons opposer à la violence, une force nécessaire dès lors qu’ont été épuisées toutes autres solutions face à l’inacceptable, ne saurait être elle-même violence, sauf à trahir les valeurs au nom desquelles son emploi est jugé nécessaire. Face à la violence déchaînée, la force est d’une nature différente » (Bachelet Jean-René, La formation des militaires à l’éthique dans le métier des armes, dans International Review of the Red Cross, n° 870, 2008, reprenant l’adresse qu’il prononça à l’ouverture de la Rencontre internationale sur le rôle des sanctions dans le renforcement du respect du droit international humanitaire, tenue à Genève, du 15 au 17 novembre 2007. Il a été général d’Armée ER et Inspecteur général des Forces Armées de la France.

ET autorité ferme ET compréhension empathique . . . NI autoritarisme NI laisser faire

Donald Trump menace d’envoyer l’armée pour « dominer les rues ».

Réaction de manifestants : « Il veut nous dominer mais il ne pourra jamais nous dominer. »

Le projet de dominer quelqu’un (exercer un pouvoir sur une personne) entraîne des coûts, tombe dans des pièges, mène à des impasses. La méthode C-R-I-T-E-R-E apprend l’attitude juste qui articule les projets de 1) comprendre en profondeur les personnes dans la rue (pouvoir d’être avec elles) ET 2) garantir la justice (pouvoir pour le respect du bien commun).

Quitter le faux dilemme entre faucons et colombes. Éliminer tout geste, toute parole de type « pouvoir sur/sous l’autre » et déployer les pouvoirs « pour » et « avec »…

La méthode C-R-I-T-E-R-E, deuxième étape ; outil : ET autorité ferme sur le respect des règles ET compréhension empathique quant au respect des personnes NI autoritarisme NI laisser faire.

Cf. CHOMÉ Étienne, Le nouveau paradigme de non-violence, p. 149 sq. & La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain PUL, p. 50 sq.

Désaccord ne veut pas dire désamour !

« Désaccord ne veut pas dire désamour ! Respecter nos espaces propres ; l’art d’une juste distance dans une juste présence l’un à l’autre » (Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain, 2009, p. 44).

La méthode C-R-I-T-E-R-E, première étape : juste distance dans une juste présence

Trouver l’initiative gorgée de vie plutôt qu’alimenter le jeu de pouvoir par une contre-violence

Hommage à cet arbre résilient :

Danser avec ma progéniture,
en paix avec mon voisin
alors même qu’il me triture,
et me taille au gré de ses besoins.

La sagesse 1) de ne pas contrer ton pouvoir dans le même registre (ce que tu exploiteras en justifiant ton pouvoir dans un soi-disant droit de légitime violence), mais plutôt 2) de déployer des initiatives gorgées de vie, dans un tout autre registre que le jeu de pouvoir et la contre-violence…

Exemples :

Mon âme qui cohabite en moi avec ma part contrôle, qui agit parfois en tyran et qui est alors convaincue d’agir pour le bien des autres membres de ma famille intérieure

La vie qui rebondit partout dans la nature, malgré les obstacles sur le chemin, et qui trouve de nouveaux chemins de vie, montrant qu’elle est plus originelle que la mort

À l’échelle collective : le Tibet, voisin de la grande Chine…

Cf. pour approfondir la méthode D-I-A-P-O-S, qui est la suite sociopolitique de la méthode C-R-I-T-E-R-E. Après avoir appris à gérer mes conflits intérieurs et mes conflits interpersonnels, comment je peux contribuer efficacement à faire tomber les injustices sociétales ? Voir Publications de fond > Sociopolitique > Article « Réussir une mobilisation collective ».

Non au monopole de la violence légitime

Voici un schéma traditionnel que le nouveau paradigme de non-violence met en cause : « La violence, c’est le rôle de la police, par définition. Pour protéger la paix, il faut le monopole de la violence légitime. Le débat porte sur la proportionnalité  » (Pierre-Henri Tavoillot, auteur de « Traité nouveau d’art politique, Comment gouverner un peuple roi? », parlant des violences policières sur le plateau de Yann Barthes, émission « Quotidien » du 4 juin 2020).

Voici comment Jean-René Bachelet, le général d’armée, s’y prend pour dépasser ce schéma du passé : « Il faut s’arrêter à l’expression de « violence légitime », introduite en son temps par Max Weber pour exprimer certaines capacités du pouvoir de l’État, dont les capacités militaires. Car j’ai l’outrecuidance de penser que l’expression, aujourd’hui curieusement admise sans discussion comme un lieu commun, doit être récusée, sauf à nous engager dans une impasse. En effet, la violence étant le plus communément définie comme « abus de la force », qui ne voit que l’idée de légitimité d’un abus comme prérogative d’État, outre qu’elle s’accommode mal du principe démocratique, porte en germe les déviances les plus funestes, au rang desquelles les « comportements barbares » que nous voulons précisément éradiquer ? De fait, la force que nous allons opposer à la violence, une force nécessaire dès lors qu’ont été épuisées toutes autres solutions face à l’inacceptable, ne saurait être elle-même violence, sauf à trahir les valeurs au nom desquelles son emploi est jugé nécessaire. Face à la violence déchaînée, la force est d’une nature différente » (Bachelet Jean-René, La formation des militaires à l’éthique dans le métier des armes, dans International Review of the Red Cross, n° 870, 2008, reprenant l’adresse qu’il prononça à l’ouverture de la Rencontre internationale sur le rôle des sanctions dans le renforcement du respect du droit international humanitaire, tenue à Genève, du 15 au 17 novembre 2007). Il a été général d’Armée ER et Inspecteur général des Forces Armées de la France.

Crise = danger d’éviter le conflit, en restant sourds et aveugles ou danger de mal gérer & opportunité de bien gérer le conflit

La méthode C-R-I-T-E-R-E, première étape : bien gérer le conflit, plutôt que subir nos conflits mal gérés ou évités

Le mot chinois « crise » conjugue les mots « wei » (danger) et « ji » (opportunité de changement), pour signifier un point de basculement, un moment décisif : le rôle de la crise est de rendre encore plus obvie la nécessité de faire les bons changements, qui demandent du courage car il s’agit de renoncer à des choses auxquelles on s’est habitué. Les sirènes d’alarme du conflit s’arrêtent quand on a investi dans les opportunités de paix, au point que le danger est passé, sans nous faire tomber dans les violences de la guerre. C’est alors que nous pouvons célébrer d’avoir bien géré la crise, d’avoir échappé à un conflit qui dégénère en guerre. Cf. Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain, 2009, p. 39.