Ho’oponopono

Ho’oponopono est un mot qui signifie en hawaïen « réparer », « faire la paix ».

Ho’oponopono est une vieille pratique hawaïenne, reconnue en tant que « trésor vivant » du pays (placé dans la Constitution d’Hawaï en 1993).

Sa version popularisée est très simplifiée = 4 phrases à répéter :

Je suis désolé.e.

S’il te plaît, pardonne-moi.

Merci.

Je t’aime.

À vrai dire, la pratique complète stimule des initiatives qui contribuent à la guérison et à la réconciliation, à partir de la paix intérieure : sagesse traditionnelle et universelle d’admettre, demander pardon et libérer, remercier et envoyer de l’amour.

Dieu d’yeux que rieurs

« Ta tâche n’est pas de chercher l’amour, mais simplement de chercher et trouver tous les obstacles que tu as construits contre l’amour » (Rûmi).

« Dieu
n’a d’yeux
que rieurs »
(Marion Muller-Colard, Le plein silence).

Holorime tordu typiquement
et-tienne chaud-met-ce-que :
Satan n’a d’yeux intérieurs ?…
Ça tend, na ! Dieu hein ? t’es rieur ?

Accueillir cette fraîcheur nouvelle

« Chantez, terres lointaines, fleuves et plaines, déserts et montagnes… Chantez le Seigneur de la vie qui sort du tombeau, plus brillant que mille soleils.

Peuples brisés par le mal et meurtris par l’injustice, peuples sans place, peuples martyrs, chassez en cette nuit les chantres du désespoir. L’homme des douleurs n’est plus en prison : il a ouvert une brèche dans la muraille, il se hâte de venir à vous. Que le cri inattendu s’élève dans les ténèbres : il est vivant, il est ressuscité !

Et vous, frères et sœurs, petits et grands…, vous qui êtes dans la misère, vous qui vous sentez indignes de chanter, une flamme nouvelle traverse votre cœur, une fraîcheur nouvelle imprègne votre voix. C’est la Pâque du Seigneur, c’est la fête des vivants » (frère Jean-Yves Quellec, moine de Clerlande, dans son livre de 1998 Dieu face Nord ; ce passage vient d’être repris par le pape François dans son homélie du Samedi Saint).

Photo : trésors d’Éthiopie = un être humain au cœur large et à l’âme pure, avec une bible de 800 ans.

Passion

En ce Vendredi Saint :

Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
laisse-la s’élargir, cette sainte blessure,
que les séraphins noirs t’ont faite au fond du cœur.
Rien ne nous rend si grands qu’une grande douleur
mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
que ta voix ici-bas doive rester muette.

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.

Lorsque le pélican, lassé d’un long voyage,
dans les brouillards du soir, retourne à ses roseaux,
ses petits affamés courent sur le rivage,
en le voyant au loin s’abattre sur les eaux.

Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
ils courent à leur père avec des cris de joie
en secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,
de son aile pendante abritant sa couvée,
pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.

Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte.
En vain, il a des mers fouillé la profondeur. 
L’océan était vide et la plage déserte.
Pour toute nourriture, il apporte son cœur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
partageant à ses fils ses entrailles de père,
dans son amour sublime, il berce sa douleur.
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
sur son festin de mort, il s’affaisse et chancelle,
ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
fatigué de mourir dans un trop long supplice,
il craint que ses enfants ne le laissent vivant.
Alors, il se soulève, ouvre son aile au vent,
et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
que les oiseaux des mers désertent le rivage,
et que le voyageur attardé sur la plage,
sentant passer la mort, se recommande à Dieu.

Poète, c’est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent d’égayer ceux qui vivent un temps.
Mais les festins humains qu’ils servent à leurs fêtes
ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d’espérances trompées,
de tristesse et d’oubli, d’amour et de malheur,
ce n’est pas un concert à dilater le cœur.
Leurs déclamations sont comme des épées :
elles tracent dans l’air un cercle éblouissant.
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.

Alfred de Musset, Le Pélican, dans le recueil La Nuit de Mai, 1835).

Racine carrée

« Laisse les racines de l’amour pousser en toi, car de
ces racines ne peuvent fleurir que de bonnes choses »
(Augustin, Les Confessions).

« Les racines des mots sont-elles carrées ? »
(Eugène Ionesco, La leçon).

Pourquoi dit-on « racine carrée » ? L’aire d’un carré est la multiplication d’un côté par lui-même. Si nous connaissons l´aire, nous trouvons le côté par la racine carrée de l’aire, ça m’a tout l’air ! La racine carrée, c’est la racine / base du carré !

Un petit enfant peut le visualiser avec des cartons carrés. Il en met un sur la table : c’est le carré de 1. S’il en met 16, cela donne 4 cartons x 4 : les 4 cartons du côté de 16 montre la racine carrée de 16 !

Voici les sages près des fous

Quelques fleurs d’Omar Khayyam :

Quiconque arrose dans son coeur la plante de l’Amour
n’a pas un seul jour de sa vie qui soit inutile.

Rapide passe la mystérieuse caravane de la vie.
Que pas une respiration de tes jours ne soit sans joie. 

Personne ne peut passer derrière le rideau qui cache l’énigme.
Nul esprit ne sait ce qui vit sous les apparences.
Sauf au cœur de la terre, nous sommes sans asile…
Bois du vin ! Ignores-tu qu’à de tels discours il n’y a pas de fin ?

Cette poussière, cette ordure
Ces os épars étaient jadis
La forme lumineuse et pure
D’une femme aux blancheurs de lys.
Jetant des rayons de tendresse […]
Ce que vous êtes, nous l’étions ;
Vous serez ce que nous sommes.
Voici les sages près des fous ;
Plus de brunes ici, ni de blondes.
Vous qui passez, regardez-nous,
C’est le dénouement de ce monde.

Subjonc’Tiff

Voici un poème qui use et abuse
de l’imparfait du subjonctif :

« Oui, dès l’instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous offris !
En vain je priai, je gémis :
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid voir ce que j’y mis.
Ah ! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse,
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassinassiez ! »
(Alphonse Allais, Complainte amoureuse).

NB : Alphonse Allais est l’expert des vers holorimes :

https://etiennechome.site/alphonse-allais-et-ses-vers-holorimes/ et

Le véritable amour ne possède pas, il se donne

« Une personne amoureuse devient généreuse, aime faire des cadeaux, écrit des lettres et des poèmes. Elle cesse de ne penser qu’à elle-même pour se projeter entièrement vers l’autre, que c’est beau ! Et si vous demandez à une personne amoureuse : « pour quel motif tu aimes ? », elle ne trouvera pas de réponse : à bien des égards, son amour est inconditionnel, sans aucune raison. Patience si cet amour si puissant, est aussi un peu « naïf » : l’amoureux ne connaît pas « vraiment » le visage de l’autre, il a tendance à l’idéaliser, il est prêt à faire des promesses dont il ne saisit pas immédiatement le poids… Ce « jardin » où se multiplient ces merveilles n’est pourtant pas à l’abri du Mal : il est souillé par le démon de la luxure, et ce vice est particulièrement odieux, pour au moins deux raisons. 1) Il dévaste les relations entre les personnes. Combien de relations qui avaient commencé dans les meilleures conditions se sont transformées en relations toxiques, de possession de l’autre, de manque de respect et du sens de limite ? Ce sont des amours où ‘la chasteté’ a fait défaut : une vertu qu’il ne faut pas confondre avec ‘l’abstinence sexuelle’ – la chasteté est « plus » que l’abstinence sexuelle –, elle doit plutôt être reliée avec la volonté de ne jamais « posséder » l’autre. Aimer, c’est respecter l’autre, rechercher son bonheur, cultiver l’empathie pour ses sentiments, se disposer à la connaissance d’un corps, d’une psychologie et d’une âme qui ne sont pas les nôtres et qui doivent être contemplés pour la beauté qu’ils portent. Aimer c’est cela, et c’est beau l’amour. 2) De tous les plaisirs humains, la sexualité a une voix puissante. Elle met en jeu tous les sens, elle habite à la fois le corps et la psyché, et c’est très beau, mais si elle n’est pas disciplinée avec patience, si elle n’est pas inscrite dans une relation et dans une histoire où deux individus la transforment en danse amoureuse, elle se transforme en une chaîne qui prive l’homme de sa liberté. Nous devons défendre l’amour, l’amour du cœur, de l’esprit, du corps, l’amour pur dans le don de soi, l’un à l’autre. Et c’est cela la beauté de la relation sexuelle. Gagner la bataille contre la luxure, contre la « chosification » de l’autre, peut être l’affaire de toute une vie. Mais le prix de cette bataille est absolument le plus important de tous, car il s’agit de préserver cette beauté que Dieu a inscrite dans sa création lorsqu’il a imaginé l’amour entre l’homme et la femme, qui n’est pas pour s’utiliser l’un, l’autre, mais pour s’aimer. Cette beauté qui nous fait croire que construire une histoire ensemble vaut mieux que partir à l’aventure – il y a tant de Don Juan ! –, cultiver la tendresse vaut mieux que céder au démon de la possession – le véritable amour ne possède pas, il se donne –, servir vaut mieux que conquérir. Car s’il n’y a pas d’amour, la vie est une triste solitude. Merci » (Pape François, extraits de l’Audience Générale du 17 janvier 2024, sur Th 4, 3-5).