Le levier de la justice

Archimède a dit : « Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde ». Le principe du levier est simple en théorie ! En pratique ?

Côté du monde humain, Gandhi et Martin Luther King proposent ce levier-ci : mobiliser une masse critique de citoyens, si possible la majorité du groupe, en faveur de la justice sur un point précis du système injuste et faire l’expérience qu’ensemble, nous pouvons soulever le monde : nous avons le pouvoir de le rendre plus juste, petit bout par petit bout !

Équité, dignité, solidarité
pour un monde meilleur !
L’union des consciences
fait la force de la justice…

Ce geste fait en sécurité et enveloppé d’amour qui libère

Guérir d’un traumatisme, c’est pouvoir refaire un geste simple et naturel qui a été interdit depuis ce traumatisme et qui semble être devenu impossible depuis lors.

Plus décisif qu’un enjeu de compréhension, la guérison, ça marche par un geste approprié, une action qui rouvre une porte bloquée.

Quel est le geste qui modifie la configuration ? Il suffit d’un simple geste fait en sécurité et enveloppé d’amour !

Il se tordait, pensait de travers, voyait de travers, avait une posture physique tordue. « Ce n’est pas vous cette torsion ! » Et, tout à coup, désidentifié, il lâche le geste interdit, décharge les blocages qui y sont liés, fait le geste libérateur et se retrouve dans son axe naturel ; il redevient vivant simplement.

« Madame, vous êtes beaucoup plus que le drame que vous avez vécu ». Cessant d’être réduite à sa part prisonnière de ce drame, la voilà en train de vivre un désamalgamage et ressentir dans ses tripes de la compassion pour cette part coincée. Ça s’élargit en elle… Et voilà que les symptômes disparaissent… Et voici que sa part recroquevillée (racrapotée, dit-on encore mieux en Belgique) peut enfin se déployer et redevenir pleinement elle ; je dirais même plus : déployer ses ailes à elle !

« Arrêtez de parler, d’expliquer, de penser, de vous plaindre… et faites quelque chose, asseyez-vous convenablement, changez de position ! » (François Roustang, La Fin de la plainte, Il suffit d’un geste).

« Le thérapeute incite simplement le patient à l’action, ne sachant souvent pas ce que cette action sera » (Milton H. Erickson, Hypnotic psychotherapy, in The medical clinics of North America, 1948).

« Ce sont les réponses physiologiques, plutôt que l’événement traumatique lui-même, qui déterminent la gravité de l’impact du trauma » (Stephen Porges, Polyvagal Theory Neurophysiological Foundations of Emotions, Attachment, Communication, and Self-Regulation).

Aller dans ce sanctuaire intérieur où la sécurité et l’amour m’autorisent à me laisser à nouveau être moi, en laissant venir à moi ce geste (qui peut être métaphorique ou imaginaire) par lequel je me remets simplement à ma place : cercles vertueux entre le Self, mes parts et mon corps qui me ramènent au bon endroit, c-à-d au centre de ma vie, là où jaillit l’étincelle de la Vie, qui me font revenir au coeur de mon existence, là où je suis force douce et tranquille, lumière intacte et intègre.

calme + repos = créativité

« Ne pas faire quelque chose,
voilà le vrai luxe »
(Herman Melville).

« Dans l’urgence et la précipitation,
nous perdons de vue ce qui est essentiel.
Le calme et le repos sont les vraies
sources de notre créativité »
(Eknath Easwaran).

« Le silence et la tranquillité apportent la sagesse,
comme une mer calme reflète la beauté du ciel »
(Thich Nhat Hanh).

2025 opportunités…

« Il faut que le hasard renverse la fourmi pour qu’elle voit le ciel » (proverbe arabe).

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux » (Marcel Proust ).

Je nous souhaite 2025 occasions de changer de point de vue pour voir du nouveau. Et je nous souhaite une belle traversée 2025, avec des cours d’eau vive et des rivages nouveaux…

Bons pas sages (avec toute l’ambiguïté de la formule « pas sages »)…

Monstres à dormir debout, ça crée

Paradoxe des paradoxes,
la vie orthodoxe est paradoxe.
Les bons contes font les bonnes nuits…

Dans l’histoire que nous racontons à un enfant avant de s’endormir, nous faisons intervenir des monstres à dormir debout, tout en drapant le récit des atours du réel. Serait-ce parce que les fictions cauchemardesques dégagent finalement un goût de sacré qui a le pouvoir bien réel de réparer les esprits et les cœurs ?

Sacré humain quand
ça crée la puissance
étonnante du conte !

La méthode C-R-I-T-E-R-E en bref

Je suis en train de présenter à l’Université Senghor (à Alexandrie, en Égypte) la méthode C-R-I-T-E-R-E, que j’ai forgée. Elle nous met au défi d’articuler 3 compétences :
1) C-R : au sein d’un cadre de droit ajusté,
délivré des jeux de pouvoir,
2) I : déployer une communication vraie, sincère, authentique, pour vibrer aux trésors de chaque partie et honorer ce qui lui importe le plus ;
3) T-E-R-E : et parvenir ensuite à une négociation efficace pour optimiser le meilleur accord possible, de laquelle tout le monde sort gagnant.

C = Se mettre d’accord sur le Cadre
R = Se mettre d’accord sur les Règles du jeu
I = Combiner Intelligences émotionnelle et rationnelle pour définir en profondeur le problème
T = Trouver un maximum d’idées
E = Evaluer les solutions imaginées
R = Retenir la meilleure idée et la planifier avec Réalisme
E = Evaluer ultérieurement les résultats obtenus

Cf. Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, disponible en français et en anglais et les sessions organisées par le réseau CommunicActions (www.communicactions.eu et www.communicactions.org).

Quelle Bérézina !

« C’est une Bérézina » = c’est une déroute et un échec cuisant.

La bataille de la Bérézina tire son nom de la rivière dont la traversée fut le symbole de la débâcle de la Grande Armée napoléonienne, du 26 au 29 novembre 1812. Il y eut 45.000 morts + prisonniers. Dans son aveuglement, Napoléon avait cru conquérir Moscou, alors que les Russes l’avaient stratégiquement désertée juste le temps de le laisser nourrir son ego. Ils l’attendaient lorsqu’il voulut rentrer à la maison…

La campagne de Russie, ce fut
pour Napoléon des victoires à la Pyrrhus, en mode feu de paille,
pour beaucoup la mort,
pour tous de grandes souffrances et bien des misères.

Voyons la sagesse stratégique des Russes de l’époque qui ont battu en retraite et laisser Napoléon prendre Moscou sans combats…

Un jour vient où les crimes des Puissants qui oppriment se retournent contre eux.

Apprenons des leçons de l’histoire. Devant l’envahissement russe, en 2008, les Georgiens ont réagi très différemment que les Ukrainiens : avec la souplesse rusée du roseau qui plie et ne se rompt pas et ne se rend pas ! Les Georgiens acceptent une porosité des frontières, leur faisant subir des dominations russes ET permettant d’éviter un bilan catastrophique de morts et de destructions. Quelle puissance les Georgiens disposeraient s’ils recevaient un soutien diplomatique aussi puissant que les Ukrainiens !

La paix basée sur la justice et la vérité est un long chemin qui n’en finit pas, tant dans nos familles que dans nos peuples et concert des nations.

Avoir le courage de résister avec la plus grande détermination à l’oppression : oui.
Avoir la stupidité d’un héroïsme qui fait le jeu des plus puissants, en ripostant sur leur propre terrain : non.

Je désire continuer d’œuvrer, sans me résigner, à l’essentiel : que les Nations +/- Unies d’aujourd’hui aient des ressources suffisantes pour gérer les conflits et les guerres économiques en mettant toujours plus hors-la-loi les sanglantes guerres armées.

Créativité

La créativité est une compétence qui grandit avec l’usage…
Plus nous utilisons cette ressource intérieure,
moins elle s’épuise, plus nous en disposons !
D’où l’intérêt de consacrer chaque jour
un moment à l’invention imaginative.

D’où mon choix d’un post quotidien.
Certes, tout n’est pas d’égale qualité
mais il convient de soigneusement distinguer
le moment pendant lequel nous inventons
(T dans la méthode C-R-I-T-E-R-E)
du moment où nous évaluons
(E dans C-R-I-T-E-R-E).
D’abord T = Trouver un maximum d’idées,
laisser jaillir ce qui monte,
sans juger de sa qualité ni trier.

Cette photo montre la route ’los Caracoles’,
entre le Chili et l’Argentine.