Guérir les traumatismes et restaurer le Self-leadership avec l’IFS

« En tant que psychothérapeute, je reçois de nombreux patients qui viennent me voir peu de temps après que leur vie s’est effondrée. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où arrive un divorce, un infarctus ou le décès d’un enfant. Si ce séisme n’avait pas ébranlé leur vie, ils n’auraient jamais songé à consulter un psy, parce que jusque-là ils avaient l’impression que tout allait bien.

Après cette épreuve, ils n’ont plus la même envie, les mêmes désirs, la même détermination. Ce à quoi ils aspiraient — avoir une bonne réputation ou une grande maison — n’a plus de sens. Ils se sentent étrangement déroutés et vulnérables et cela les effraie. Mais quelque chose de nouveau s’est ouvert en eux. Un rai de lumière peut passer entre les fissures de leur armure de protection.

Ces événements peuvent être ce que j’appelle un « appel au réveil », c’est à dire qu’ils peuvent déclencher en eux une prise de conscience, à la condition que je puisse les aider à faire en sorte que les parties d’eux-mêmes ambitieuses, matérialistes ou compétitives, ne gouvernent plus leur vie comme avant. Ce qui leur permet d’aller explorer ce qu’il y a de différent en eux. En faisant cela, ils peuvent alors accéder à ce que j’appelle le Self –une essence de calme, de clarté, de compassion et de connexion – et commencer à écouter les parties d’eux-mêmes qui avaient été exilées par d’autres parties plus dominantes. À mesure qu’ils découvrent qu’ils peuvent aimer les plaisirs les plus simples – la nature, la lecture, les activités créatives, jouer entre amis, aider les autres, être plus dans l’intimité avec leur partenaire ou leurs enfants – ils décident de changer de vie pour faire de la place à leur Self et aux parties d ‘eux-mêmes qu’ils viennent de découvrir » (Richard Schwartz, No Bad Parts, traduit en français : Pourquoi nous sommes essentiellement bons. Guérir les traumatismes et restaurer le Self-leadership avec l’IFS, p. 15).

Inner Team coaching

Voici une méthode qui m’est très précieuse dans mon travail de coach en entreprise : le modèle de l’« Équipe Intérieure » a été développé par le Dr Friedmann  Schulz von Thun, professeur en psychologie et communication inter- et intra-personnelle.

Cette approche apprend notamment à  

-découvrir et connaître les membres de mon équipe intérieure (dessiner chaque membre et vivre des one-to-one de qualité + faire un mapping de cette équipe) ;

-mener, à l’intérieur de moi, une réunion d’équipe où JE SUIS un bon chef d’équipe, avec toutes les qualités d’un bon leader, jusqu’aux négociations à faire aboutir entre nous ; 

-appeler certains membres de mon équipe intérieure à constituer une ‘task force’ : l’équipe idéale pour faire face à tel défi ou telle situation de crise.

Cette méthode est surtout utilisée en Allemagne, avec beaucoup de succès en coaching, en conseil en entreprise ainsi que dans l’enseignement.

Dans nos conflits du présent, se jouent nos conflits du passé pas encore résolus

« Dans nos conflits du présent, se jouent nos conflits du passé non résolus. Si quelqu’un saisit notre bras à un endroit déjà blessé, notre douleur sera beaucoup plus pénible à supporter. « De même, lorsque les souffrances du passé s’ajoutent aux sensations du présent, nous devenons hypersensibles au moindre toucher ou au plus petit choc subi au cours de nos relations affectives. 90 % de ce qui nous bouleverse ne nous dérangerait même pas si nos émotions du passé ne revenaient pas hanter notre présent », affirme John Gray (Les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus, J’ai lu, 2000, p. 326). Quand l’attitude ou la parole de l’autre vient toucher en nous quelque chose de sensible, de déjà blessé, elle réveille et réactive la blessure ancienne. Hélas, spontanément, nous aurons le réflexe de nous en prendre à celui qui déclenche ce réveil, au lieu de nous mettre au chevet de notre propre histoire.

Un comportement excessif et répétitif, une réaction disproportionnée ou carrément inadaptée, sont des signes que la situation présente n’est pas fondamentalement en jeu.  Nous avons alors mieux à faire que de faire la guerre à celui qui déclenche l’alerte en nous. L’enjeu est de nous écouter et d’avancer dans nos conflits non achevés et mal digérés du passé, dont nos conflits actuels ne sont que des révélateurs » (Étienne Chomé, Apprendre à mieux gérer nos conflits. Une communication vraie et une négociation efficace, Maurice, 2005, p. 163).

Le couple, tout un chemin de dé-fusion

Dans un couple en bonne santé,
chaque partenaire prend soin
de ses propres manques afin que
ces manques ne produisent pas
des emmêlements (chantages affectifs,
culpabilités et culpabilisations,
jugements, reproches et exigences…), 
afin que ces emmêlements ne
polluent pas l’espace commun,
afin que les temps ensemble soient, entre
autres, le partage des manières respectives
de transformer tel manque en besoin à honorer
et finalement le partage de nos surabondances,
afin que nos rencontres célèbrent
cette joie libre de goûter aux
débordements de l’Amour
en chacun.e et entre nous.
Le couple, tout un chemin de dé-fusion :
apprendre à tenir debout par soi-même
pour se réjouir de danser ensemble,
dans une belle présence l’un.e à l’autre.

envies en vie

« Le désir est l’essence même de l’homme » (Spinoza).

Oser te faire des demandes, en te faisant connaître ce qui me fait du bien ; pouvoir te partager mes envies, sans te les imposer ; accueillir tes désirs, sans me sentir obligé de les satisfaire : voilà de quoi nourrir notre relation.

Certains doivent apprendre à oser partager ce qui leur fait plaisir. D’autres, en sens inverse, doivent apprendre à demander sans exiger : faire une simple demande, qui accepte pleinement la possibilité que tu me dises non et qui ouvre un espace de négociation, c’est-à-dire d’ajustement entre nos envies jusqu’à tomber d’accord sur la décision optimum pour nous deux. Cf. Étienne Chomé, Apprendre à mieux gérer nos conflits. Une communication vraie et une négociation efficace, Maurice, 2005, p. 184 à 200.

Étape 7 du parcours de formation…

L’écrit plutôt que les cris

Exprimer son vécu par écrit a un effet cathartique !

« En la réécrivant on ne revit pas la situation, on la recrée ! La recréation d’un souvenir, le fait de revenir dans le moment présent pour analyser un événement du passé va permettre de relativiser, de donner cohérence, et de retrouver un état d’esprit beaucoup plus positif par rapport à un événement même s’il a été traumatique. Écrire est aussi une façon de consolider la connaissance. Et souvent en consolidant la connaissance, on a envie de la mettre en pratique et en la mettant en pratique, on renforce une compétence. Donc l’écriture est aussi pour moi le début de l’apprentissage profond » (Sylvie Gendreau, professeure d’écriture créative à Montréal).

Espace-temps de qualité

Voici une manière très sécurisée de vivre un temps de qualité ensemble.  

Règles de base :

-Distinguer nettement le moment où je suis l’émetteur du moment où je suis le récepteur.

Celui qui écoute offre sa présence à travers son regard. Il écoute de la manière la plus neutre possible, pour laisser entièrement l’espace à l’autre, sans rien induire.

Celui qui parle cherche à être le plus authentique et sincère possible : dire en vérité ce qui l’habite ici et maintenant par des phrases en « je ». Il écoute en lui ses sensations physiques, ses émotions, ses besoins, ce qui l’anime / fait vivre / fait vibrer…

-Personne ne réagit au partage de l’autre ni ne fait de remarques sur le contenu de la communication. 

Processus :

-Créer le pont de bienveillance (à travers le regard et la disposition physique) et y revenir en priorité, tout au long du processus.

-Celui qui écoute commence par dire « Dis-moi une chose de toi que tu aimerais que j’accueille ». Puis il écoute, il lui offre son regard et sa présence, ni plus, ni moins, tout le temps de ces 5 minutes.

-Au gong de votre minuterie automatique, celui qui écoute dit : « Merci ». 

-Et l’écouté devient l’écoutant pendant 5 minutes. Il dit la question de l’autre et écoute.

-Répéter 4 fois les 2 x 5 minutes.

En tout, cette dyade dure 40 minutes (8 séquences de 5 minutes).

Quand, où et avec qui ?

« Dans la vie de tous les jours, dès que et chaque fois qu’apparaît une tension, être capable de sortir de ma poche les trois bonnes questions à se poser alors :

1) Est-ce le meilleur moment pour traiter le différend ?

2) Est-ce le meilleur lieu pour traiter le différend ?

3) Est-ce devant moi la (les) bonne(s) personne(s) avec qui traiter le différend ?

Si je réponds ‘non’ à une de ces questions, le mieux est de reporter la discussion, en me concentrant alors sur l’élaboration du cadre le plus propice à l’échange » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 23-24).

Disposer de la procédure à suivre en cas de désaccord

« ‘Conflit’ vient du latin ‘conflictus’ qui signifie ‘choc, heurt’. Il désigne une rencontre qui provoque la confrontation (= front contre front) d’une divergence. Il y a conflit dès que se présente une différence entre deux individus, entre deux groupes, déjà même en chaque personne divisée. Un conflit émergeant n’est ni bon ni mauvais, il est neutre car nous ne pouvons pas dire ce qu’il va produire comme fruit. C’est la manière dont on va le gérer qui est bonne ou mauvaise. Un désaccord, une opposition, une incompréhension, une distance, une dissension sont capables de nous conduire au pire de la violence comme au meilleur de la rencontre. Le conflit est un appel à plus de vérité et un défi pour plus de relation, une invitation à découvrir et à honorer une différence. Le conflit se distingue donc de la violence qui est abus de force dans la gestion du désaccord » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 37).

Curiosité bien placée

« T’écouter avec curiosité, c’est comme l’art du jardinier qui, avant de semer, aère la terre comprimée : il lui donne de l’espace pour qu’elle respire. T’écouter avec curiosité, c’est m’intéresser si bien à ce que tu dis que ta propre écoute vers tes entrailles se déploie et te donne de la joie à explorer, en amont des mots, ce qui te fait vivre et vibrer, tes fondements, motivations, intentions profondes… » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 241, disponible en français et en anglais et les sessions organisées par le réseau CommunicActions 
(www.communicactions.eu et www.communicactions.org).