Ce geste fait en sécurité et enveloppé d’amour qui libère

Guérir d’un traumatisme, c’est pouvoir refaire un geste simple et naturel qui a été interdit depuis ce traumatisme et qui semble être devenu impossible depuis lors.

Plus décisif qu’un enjeu de compréhension, la guérison, ça marche par un geste approprié, une action qui rouvre une porte bloquée.

Quel est le geste qui modifie la configuration ? Il suffit d’un simple geste fait en sécurité et enveloppé d’amour !

Il se tordait, pensait de travers, voyait de travers, avait une posture physique tordue. « Ce n’est pas vous cette torsion ! » Et, tout à coup, désidentifié, il lâche le geste interdit, décharge les blocages qui y sont liés, fait le geste libérateur et se retrouve dans son axe naturel ; il redevient vivant simplement.

« Madame, vous êtes beaucoup plus que le drame que vous avez vécu ». Cessant d’être réduite à sa part prisonnière de ce drame, la voilà en train de vivre un désamalgamage et ressentir dans ses tripes de la compassion pour cette part coincée. Ça s’élargit en elle… Et voilà que les symptômes disparaissent… Et voici que sa part recroquevillée (racrapotée, dit-on encore mieux en Belgique) peut enfin se déployer et redevenir pleinement elle ; je dirais même plus : déployer ses ailes à elle !

« Arrêtez de parler, d’expliquer, de penser, de vous plaindre… et faites quelque chose, asseyez-vous convenablement, changez de position ! » (François Roustang, La Fin de la plainte, Il suffit d’un geste).

« Le thérapeute incite simplement le patient à l’action, ne sachant souvent pas ce que cette action sera » (Milton H. Erickson, Hypnotic psychotherapy, in The medical clinics of North America, 1948).

« Ce sont les réponses physiologiques, plutôt que l’événement traumatique lui-même, qui déterminent la gravité de l’impact du trauma » (Stephen Porges, Polyvagal Theory Neurophysiological Foundations of Emotions, Attachment, Communication, and Self-Regulation).

Aller dans ce sanctuaire intérieur où la sécurité et l’amour m’autorisent à me laisser à nouveau être moi, en laissant venir à moi ce geste (qui peut être métaphorique ou imaginaire) par lequel je me remets simplement à ma place : cercles vertueux entre le Self, mes parts et mon corps qui me ramènent au bon endroit, c-à-d au centre de ma vie, là où jaillit l’étincelle de la Vie, qui me font revenir au coeur de mon existence, là où je suis force douce et tranquille, lumière intacte et intègre.

La méthode C-R-I-T-E-R-E en bref

Je suis en train de présenter à l’Université Senghor (à Alexandrie, en Égypte) la méthode C-R-I-T-E-R-E, que j’ai forgée. Elle nous met au défi d’articuler 3 compétences :
1) C-R : au sein d’un cadre de droit ajusté,
délivré des jeux de pouvoir,
2) I : déployer une communication vraie, sincère, authentique, pour vibrer aux trésors de chaque partie et honorer ce qui lui importe le plus ;
3) T-E-R-E : et parvenir ensuite à une négociation efficace pour optimiser le meilleur accord possible, de laquelle tout le monde sort gagnant.

C = Se mettre d’accord sur le Cadre
R = Se mettre d’accord sur les Règles du jeu
I = Combiner Intelligences émotionnelle et rationnelle pour définir en profondeur le problème
T = Trouver un maximum d’idées
E = Evaluer les solutions imaginées
R = Retenir la meilleure idée et la planifier avec Réalisme
E = Evaluer ultérieurement les résultats obtenus

Cf. Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, disponible en français et en anglais et les sessions organisées par le réseau CommunicActions (www.communicactions.eu et www.communicactions.org).

Dialogue intérieur

« La liberté extérieure que nous atteindrons dépend du degré de liberté intérieure que nous aurons acquis. Si telle est la juste compréhension de la liberté, notre effort principal doit être consacré à accomplir un changement en nous-même » (Mahatma Gandhi).

L’IFS ((Internal Family System) nous invite à un dialogue intérieur dans lequel émerge le Self, ce lieu-source en nous, dont l’écoute curieuse et généreuse libère nos parts chargées de fardeaux, jusqu’à restaurer une vie psychique et relationnelle harmonieuse.

Rôle précieux de la tristesse

La méthode C-R-I-T-E-R-E, cinquième étape : l’émotion conduit à la chambre du trésor.

Par exemple, la joie est aussi l’art d’accueillir jusqu’au bout la tristesse quand elle vient clignoter sur mon tableau de bord interne… La tristesse est un cadeau en cas de perte pour que je fasse toutes les étapes qui mènent jusqu’à l’acceptation de la perte et ainsi jusqu’à la vie nouvelle après deuil, afin d’expérimenter à nouveau la joie, authentiquement…

Créativité

La créativité est une compétence qui grandit avec l’usage…
Plus nous utilisons cette ressource intérieure,
moins elle s’épuise, plus nous en disposons !
D’où l’intérêt de consacrer chaque jour
un moment à l’invention imaginative.

D’où mon choix d’un post quotidien.
Certes, tout n’est pas d’égale qualité
mais il convient de soigneusement distinguer
le moment pendant lequel nous inventons
(T dans la méthode C-R-I-T-E-R-E)
du moment où nous évaluons
(E dans C-R-I-T-E-R-E).
D’abord T = Trouver un maximum d’idées,
laisser jaillir ce qui monte,
sans juger de sa qualité ni trier.

Cette photo montre la route ’los Caracoles’,
entre le Chili et l’Argentine.  

La méthode C-R-I-T-E-R-E

Ce jeudi soir, vous avez l’occasion de recevoir gratuitement une introduction générale à la méthode C-R-I-T-E-R-E, une méthode novatrice qui enseigne le meilleur des techniques reconnues pour leur efficacité en communication et en négociation, à travers un parcours de formation qui entraîne de profondes trans-formations.

Chaque étape de ce parcours transmet un outil et de nombreux exercices pratiques qui fournissent les moyens d’une véritable révolution intérieure et l’art de tirer des accords de nos désaccords.

Cf. https://atelierpnl.eu/atelier-pnl/methode-critere-etienne-chome-2024-11-14/

Le Self en IFS : ce lieu-source

« Fondateur de l’IFS (Internal Family System), Richard Schwarz  propose un protocole de dialogue intérieur à partir de notre « Self », qu’il définit comme cet espace intègre, intact, qui n’a pas été blessé par la vie et où règne le calme, la confiance, la compassion, la curiosité, la créativité, le courage, la clarté, la capacité à entrer en contact. De ce lieu-source en nous, nous pouvons apprendre à pratiquer la culture d’hospitalité pour chaque part de nous, déployer un authentique dialogue avec elle, l’écouter, prendre en considération ce qu’elle nous dit de son vécu, de son besoin, de ses motivations, de son intention positive » (Chomé Étienne, Construire la paix sociale à partir d’un dialogue intérieur non-violent, dans Ensemble, construire l’interculturel, CEAFRI – L’Harmattan, 2019, p. 115).

Éliminer tout pouvoir sur/sous l’autre

Souvenons-nous qu’en 2020, Donald Trump a menacé d’envoyer l’armée pour « dominer les rues ».

Réaction de manifestants : « Il veut nous dominer mais il ne pourra jamais nous dominer ».

Le projet de dominer quelqu’un (exercer un pouvoir sur une personne) entraîne des coûts, tombe dans des pièges, mène à des impasses. La méthode C-R-I-T-E-R-E apprend l’attitude juste qui articule les projets de 1) comprendre en profondeur les personnes dans la rue (pouvoir d’être avec elles) ET 2) garantir la justice (pouvoir pour le respect du bien commun).

Quitter le faux dilemme entre faucons et colombes. Éliminer tout geste, toute parole de type « pouvoir sur/sous l’autre » et déployer les pouvoirs « pour » et « avec »…

Cf. CHOMÉ Étienne, Le nouveau paradigme de non-violence, p. 149 sq. & La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain PUL, p. 50 sq.

The new paradigm of non-violence

I am these days in Nairobi, training a session about Conflict Resolution for 17 Peace Builders from all over Africa, English and French speakers together, in this 19th University of Peace in Africa (UPA).

My doctoral thesis was interested in the emergence of a new paradigm: efficient forces capable of lastingly curbing destructive violence are of another nature, of another order than this. These non violent forces deserve, as such, to be qualified otherwise than by the formula « legitimate violence ». The issue is much deeper than the terminology. It is a question of knowing the nature of these so-called non-violent forces, and recognizing their qualities, their characteristics, distinct from violence. 

Among these,

1. the forces of law, capable of outlawing violence;

2. sociopolitical forces, able to manage the conflict without it drifting into violence;

3. psychological and spiritual forces, able to create a good relationship between one another, by respecting each in their dignity and their deep truth.

Médiation

Un couple en conflit s’arrose mutuellement de reproches :

— « Il est narcissique ».

— « Elle est hystérique ».

La médiation commence par créer les conditions d’une écoute réelle de chaque partie. Longue remontée, en amont de nos paroles-poisons, vers les trésors parfumés de nos motivations profondes et intentions fondamentales, jusqu’à ce que chacun.e se sente vraiment compris.e !