Une étoile dans le ciel a brillé plus que toutes les autres

« La virginité de Marie, l’enfantement et la mort du Seigneur sont trois mystères criants, …accomplis dans le silence de Dieu. Une étoile dans le ciel a brillé plus que toutes les autres. Sa lumière était indescriptible et a produit un effet d’étrangeté. Tous les autres astres, avec le soleil et la lune, formèrent un chœur autour de cette étoile, unique par sa lumière si nouvelle. D’où vient cette nouveauté qui ne ressemble à rien d’autre ? L’ignorance est détruite, maintenant que Dieu se manifeste de façon humaine, pour introduire la nouveauté de la vie éternelle […] et projeter l’abolition de la mort » (Ignace d’Antioche, Lettre aux Éphésiens, chapitre 19). Photo : une étoile à 92 pointes, fabriquée en papier cet Avent par des amis allemands qui m’envoient la photo (Église morave réformée et sa tradition d’étoile Herrnhuter ;
cf. https://etiennechome.site/letoile-herrnhuter-aux-182-pointes/).

Alliées plus qu’ennemies

Je viens de lire « À la mémoire de Thérèse qui a perdu son combat contre le cancer, à 85 ans ». « Perdre son combat contre… » ? Cette mise en mots ne correspond pas à la sagesse que la vie m’enseigne par rapport à la maladie et à la mort.

Voici ce qui sonne juste en moi, du point de vue biologique, puis psychique.

Dans la toute grande majorité des cas, les bactéries, virus et microbes (qui sont plus nombreux sur notre peau que les cellules humaines) cohabitent en symbiose et en collaboration avec notre organisme.

Plutôt que de lutter contre la maladie, la sagesse m’invite à l’écouter avec soin comme un utile signal d’alerte, en ce sens qu’à travers elle, s’expriment les membres de mon corps et de mon équipe intérieure, m’indiquant ce dont j’ai à prendre soin prioritairement, ici et maintenant. Pour aller plus loin, cf. mon post https://etiennechome.site/le-processus-naturel-de-guerison-devant-une-attaque-externe/

Et plutôt que de lutter contre la mort, la sagesse me prie d’accueillir le sens profond de ma vie et les étapes de mon pèlerinage sur le chemin de la Vie véritable.

J’ajoute, en outre, un point de vue biblique.

a) En Matthieu 5,38-39, le mot « contre » (ἀντί) est répété trois fois coup sur coup pour nous avertir du piège de « se battre contre ». À tous les niveaux, Jésus nous prie de sortir du piège mimétique de la violence. Et la violence commence déjà en ‘nous’-même, contre ce que ‘nous’ n’aimons pas en ‘nous’-même (il est intéressant d’accueillir ces 3 ‘nous’ différents…).

b) L’Apocalypse nous révèle qu’à la fin des temps, la bataille finale entre les Forces du Bien et du Mal sera aussi simple qu’un lever de soleil, dissipant les ténèbres, dans une totale asymétrie : la clarté du jour vient dissiper l’obscurité de la nuit. Il n’y aura aucune lutte contre mais bien l’avènement de la Vérité authentique. Pour en savoir plus à ce propos, cf. https://etiennechome.site/5387-2/.

Bonne fête d’Hanoucca, la fête juive des lumières (durant huit jours, chaque soir, chaque chaumière allume les lumières de Hanoucca).

Fête du 2 novembre

Selon Albert Chapelle, un de mes maîtres de jeunesse, la mort est rupture de rythme, éclatement des temps : cet abrupt qui nous fait tous tomber dans un abîme qui semble séparer les êtres irrémédiablement. La Bible tient à souligner que Dieu n’a pas fait la mort et qu’Il lui a réservé une surprise de taille. En portant le poids de la mort jusqu’au bout de l’Amour, Dieu Père-Mère, Fils et Esprit révèle le surcroît de Vie que la Trinité nous offre gratuitement. La mort est devenue cet hiatus par lequel Dieu nous donne accès à la Vie éternelle ! Pour qui accueille la vie de Jésus, s’y manifeste l’immensité de l’Amour divin et la surabondance de ses éternelle surprise et éternel surcroît…

Vivent nos défunts que nous honorons par cette fête du 2 novembre…

Ton visage trouvant sa définitive beauté

Ton visage, nous l’aimions ! On t’y voyait en entier,
Il était la fenêtre qui ouvrait sur ta lumière
Il était la porte qui nous invitait chez toi !

Ton visage d’amour : le voir nous suffisait.
Nous étions sûr de ta tendresse et de l’offrande
que tu faisais de toi, simplement, sans rien dire,
pour nous donner du bonheur chaque jour.

Maintenant ton visage échappe à nos yeux et à nos mains
pour s’inscrire, invisible mais présent, dans notre cœur.
Entre nous il n’y aura plus de face-à-face
jusqu’au jour où, nous retrouvant tous sur l’autre rive,
nos visages seront transfigurés devant la face de Dieu.

C’est vers Dieu que désormais ton visage sera tourné.
En sa présence, il trouve sa définitive beauté !

(Merci Monique Rodjo pour ce partage si précieux.)

La joie de jeter les (c)rayons

« Toute âme est libre. Non pas toujours du choix des événements qui arrivent, mais toujours de la manière dont elle va y réagir. Si tu comprends que toute expérience peut te faire grandir, alors tu sauras donner du sens à tout ce qui t’arrive et tu progresseras de plus en plus en joie, en sérénité, en connaissance de toi-même et du monde, et surtout en amour, qui est l’énergie la plus forte et la plus élevée de tout ce qui est » (Frédéric Lenoir, La consolation de l’ange).

« À ta naissance, tu as pleuré et ta famille s’est réjouie.
Vis de manière qu’au moment de ta mort,
ta famille soit dans les pleurs et toi dans la joie »
(sagesse arabe).

en humains, en nues mains

« Mon père, mort il y a maintenant 13 ans, n’arrête pas de grandir, de prendre de plus en plus de place dans ma vie. Comme la pépite d’or trouvée au fond du tamis, ce qui reste d’une personne est éclatant. Inaltérable désormais. Alors qu’avant votre vue pouvait s’obscurcir pour des tas de raisons, toujours mauvaises (hostilités, rancœurs, etc.), là, vous reconnaissez le plus profond et le meilleur de la personne. Toutes ces choses impondérables rôdent dans l’éclat d’un regard, passant par un rire, par quelque geste, faisant que la personne est unique.

Chaque séparation nous donne une vue de plus en plus ample et éblouie de la vie. Les arrachements nous lavent. Tout se passe, dans cette vie, comme s’il nous fallait avaler l’océan. Comme si périodiquement nous étions remis à neuf par ce qui nous rappelle de ne pas nous installer, de ne pas nous habituer. La vie a deux visages : un émerveillant et un terrible. Quand vous avez vu le visage terrible, le visage émerveillant se tourne vers vous comme un soleil » (Christian Bobin dans un entretien publié dans un numéro spécial de La Vie sur le thème : « Vivre le deuil »).

Drame de la défonce opiacée

« Dans l’univers cotonneux et chaud de la défonce opiacée, le sang n’est rien, la mort n’est rien, […] incapables que nous sommes de changer ne serait-ce que la moindre virgule au récit chaotique de nos existences » (Eric Maravélias, La faux soyeuse : sale temps pour un criquet !).

Je nous souhaite
bons choix de
congé,
con j’ai !

À la fin de toute vie

« À la fin de toute vie, alors même que le corps est diminué et l’esprit obscurci, il reste l’âme. La mort fait partie des lois de la vie. Elle permet à la vie de se renouveler, de se transformer et d’accéder à un autre ordre d’être. « Notre sœur, la mort corporelle », comme disait saint François, est incontournable. Étant un arrachement, elle est douloureuse. Mais la marche du souffle vital auquel notre âme est reliée se situe infiniment au-delà de la mort. Elle n’en finit pas de poursuivre sa voie, selon l’adage des penseurs chinois : « La vie engendre la vie, il n’y aura pas de fin » » (François Cheng, De l’âme).