L’Éternité

Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Éternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil.
Âme sentinelle,
Murmurons l’aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.
Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.
Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s’exhale
Sans qu’on dise : enfin.
Là pas d’espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.
Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Éternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil.
Arthur Rimbaud, L’Éternité dans Derniers vers

L’été météorologique / calendaire

C’est déjà la fin de l’été au Nord et de l’hiver (au Sud). Le savez-vous ? Pour les météorologues, la saison de l’été a commencé le 1er juin et va se terminer ce samedi 31 août, contrairement à la saison calendaire ou astronomique qui a débuté avec le solstice d’été et finira avec l’équinoxe d’automne.

Savez-vous pourquoi ? L’été calendaire (qui tient compte des saisons découlant de la révolution de la terre autour du soleil et de sa rotation autour de son axe nord-sud) honore les 3 mois les plus ensoleillés, tandis que l’été météorologique s’intéresse aux 3 mois les plus chauds de l’année. Le décalage entre saisons calendaire et météo provient de ce que la chaleur du soleil est d’abord stockée dans l’océan et dans l’atmosphère. Il faut +/- 3 semaines pour qu’elle soit restituée : d’où le fait que le pic de l’été, dans l’hémisphère Nord, est mi-juillet et non fin juin. Idem pour l’hiver : les météorologues observent qu’en moyenne, les moments les plus froids de l’année se situent à la mi-janvier plus que vers les 21/22 décembre. Tout pareil dans l’hémisphère Sud mais de manière inversée !

Gourmets logiques,
dégustez mes bons mets téléologiques !

Renaître

« Renaître, c’est être déloyal envers mes géniteurs. C’est donner la mort à quelque chose qu’ils ont créé, c’est tuer leurs fantasmes. C’est les décevoir, en faire des orphelins.

Renaître c’est naître à nouveau du même père et de la même mère. C’est les rencontrer pour la première fois, les accueillir, les regarder, et enfin les aimer.

Renaître c’est oser mourir sans savoir ce qu’est renaître, c’est oser le vide. C’est vivre la mort et faire mourir la vie.

Renaître c’est quitter un instant ce monde. C’est long et c’est court à la fois, c’est du ‘je ne sais plus’ dans du ‘je ne sais quoi’, pour une fraction de seconde.

Renaître, c’est accepter de quitter le connu pour plonger dans l’inconnu. C’est découvrir que l’inconnu ne m’est pas tout à fait inconnu.

Renaître c’est dire au revoir à mes amis, à ma famille, à mon conjoint. C’est les rencontrer à nouveau et les aimer tels qu’ils sont.

Renaître c’est perdre la bataille, déposer les armes, dire au revoir à la guerre et bienvenue à ce qui EST.

Renaître c’est me donner au divin, c’est immerger mon corps dans l’Eau, c’est me laisser porter par le Vent, c’est jouer avec le Feu et donner mes cendres à la Terre. Renaître, c’est me désintégrer, me recycler et servir l’humanité.

Renaître, c’est éclater les cellules, les générations, pour qu’elles se rassemblent à nouveau. C’est quitter le Tout pour rencontrer le Rien, c’est laisser le Rien pour accueillir le Tout.

J’en suis là… » (Ivanne Binetruy).

Aimer, c’est savoir que le temps n’y changera rien

« Aimer, c’est la confiance absolue que,
quoi qu’il se passe, tu seras toujours là.
Non parce que tu me dois quelque chose,
non par possession égoïste,
mais juste être là,
en compagnie silencieuse.
Aimer, c’est savoir que le temps n’y changera rien,
ni les tempêtes, ni mes hivers » (Antoine de Saint-Exupéry).

Cours-je ? Suis-je courge ?

« Apprendre la durée exacte du temps. Savoir comment le temps, parfois, se précipite puis sa lente retombée inutile et qu’il faut néanmoins endurer, c’est aussi ça, sans doute, apprendre l’intelligence » (Marguerite Duras, Hiroshima mon amour).