Aimer, c’est savoir que le temps n’y changera rien

« Aimer, c’est la confiance absolue que,
quoi qu’il se passe, tu seras toujours là.
Non parce que tu me dois quelque chose,
non par possession égoïste,
mais juste être là,
en compagnie silencieuse.
Aimer, c’est savoir que le temps n’y changera rien,
ni les tempêtes, ni mes hivers » (Antoine de Saint-Exupéry).

Cours-je ? Suis-je courge ?

« Apprendre la durée exacte du temps. Savoir comment le temps, parfois, se précipite puis sa lente retombée inutile et qu’il faut néanmoins endurer, c’est aussi ça, sans doute, apprendre l’intelligence » (Marguerite Duras, Hiroshima mon amour).

Face à la froidure enneigée

Par le principe physique dit de l’absorption hygrométrique, la neige absorbe l’humidité et les bruits : les sons sont ouatés, comme étouffés et l’air est plus sec ! Par contre, quand la neige devient de la glace, c’est le contraire : les sons sont davantage propagés.

Hiberner n’est pas hiverner !
Une lettre de différence pour dire plein de différences sur la température, le métabolisme, la vigilance, etc. L’animal qui hiberne se trouve dans un état de léthargie avancé : seules restent actives les zones de son cerveau qui commandent les actions vitales. L’animal qui hiverne, quant à lui, somnole : son cerveau peut parfaitement se réveiller, en cas de besoin.

Image jointe de gauche : Jean-Michel Bihorel qui a créé cette arête rocheuse l’a intitulée non pas ‘Arrête-toi’ mais ‘Winter Sleep’.
J’ai toujours pas vu le slip, mais bon, bonne hibernation / hivernation…

Pour relever le niveau (20 cms
de neige en plus annoncée ici) :
« Au vent capricieux d’un jour d’hiver
Dansent des myriades de diamants,
Ballet erratique et scintillant
Sous le blanc soleil d’un froid polaire.
Parfois, dans le silence transi,
Le vent s’amuse à les accrocher,
Habillant la nature engourdie
De cristaux de glace immaculés.
Parée d’une gangue virginale,
La campagne resplendit alors
De l’étonnante beauté hiémale
Que lui apporte le vent du Nord »
(Hélène de Vannoise, Froidure, 14 janvier 2024, sous le ciel de la Nièvre).

Cyclone et âmes marquées par ses côtés sauveurs et ses côtés destructeurs

Les îles de La Réunion et de Maurice sont en alerte cyclonique. Le premier cyclone de la saison qui oblige tout le monde à se calfeutrer a été nommé Belal. Il va probablement passer entre les deux îles (ou sur La Réunion) ce lundi tôt matin.

L’approche lente du cyclone crée une ambiance si spéciale, où se mêlent le meilleur et le pire, ce double creuset de nos récits passionnés. Il y a les intenses peurs des dégâts et un insoutenable suspense : serons-nous cette fois dans les sinistrés ? On se souvient, tous – même les jeunes qui n’ont qu’entendu les récits – des cyclones destructeurs, qui nous sont passés dessus, comme Carol en 1960, avec des vents à 256 km/h., comme Gervaise avec des vents à 280 km/h. en 1979, des vagues de plus de 10 mètres… Avec leurs maisons de tôles qui peuvent être soufflées, les pauvres ont le plus à craindre !

Les cyclones destructeurs nous terrifient. Et pourtant, nous prions pour avoir de bons cyclones : ceux dont les pluies torrentielles vont remplir nos réservoirs, sans nous détruire ! Notre île a vitalement besoin de ces pluies pour que nos réserves d’eau tiennent l’année… Ce besoin d’eau crée une religiosité naturelle dans les esprits et les âmes qui appellent la venue de cette Force de la nature, avec gratitude pour ses côtés bienfaisants, et qui, en même temps, supplient d’être protégés de ses côtés terrifiants et destructeurs…

Pour ma petite famille, qui y a vécu 6 saisons cycloniques, à part la peine des heures fastidieuses à visser des panneaux contre tous les châssis de fenêtres et à part les divers désagréments, du style une coupure d’électricité (au cyclone Dina, elle a duré plusieurs semaines dans la Cité Barkly – non prioritaire – où nous vivions), ce furent des moments extraordinaires que nous n’oublierons jamais : quels bons souvenirs pour nous, calfeutrés dans la maison en famille, tout excités à suivre les infiltrations d’eau et à prendre du temps ensemble, autour de la radio-infos et des jeux de société à la bougie…

Trombes d’eau : recevoir plus d’un mètre d’eau en un jour, ce que reçoit un endroit comme Paris en plus d’un an !

Âne né bis-sextile

C’est parti, nous serons bis-sextiles
cette année sexy-tilt :
trois-six-six bons jours ;
crois, si si bonjour !

« Dieu à double visage,
c’est de toi que part l’année pour s’écouler sans bruit.
toi qui, sans tourner la tête, vois ce que nul autre dieu ne peut voir,
montre-toi propice aux chefs dont l’active sollicitude donne le repos
à l’Océan et la sécurité à la terre, qui nous prodigue ses trésors.
Montre-toi propice à tes sénateurs, au peuple romain,
et, d’un signe, serre les portes de ton candide sanctuaire »
(Ovide pas odieux quand il prie
au dieu Janus pas au vide ?).

« L’univers est un parchemin,
un endroit et un envers.
Ce côté-là, c’est le mien.
C’est sur celui-là que j’erre.
Et ce temps qui nous transperce,
ces illusions qui nous bercent,
n’ont pas le même pourquoi
sur l’envers et sur l’endroit »
(l’astrophysicien Jean-Pierre Petit brodant sur son modèle de Janus).

Voici une vidéo avec des scènes
qui m’ont tant émerveillé
que je partage :
https://www.facebook.com/reel/289809510638396
Images jointes prises de là.

Du 31 au 1er…

Je me mets sur mon 31 pour ma dernière occasion en 2023
de faire des commentaires potaches à propos de cette image :

1) Lundi, nous percevons dimanche loin…
Dimanche, nous percevons lundi proche !
Le 31 décembre, nous percevons le 1er janvier tout proche.
Le 1er janvier, nous percevons le 31 décembre bien loin…
C’est notre perception linéaire du temps,
tournés que nous sommes vers l’avant ?

2) Rétroviseur sur nos traditions anciennes :
« nous macquerons » signifie, en vieux français,
« nous romprons le chanvre ou le lin
pour les rendre propres à être teillés ».
Teiller ou tiller = débarrasser de la tille,
détacher le filament du chanvre ou du lin,
en brisant la chènevotte.
Chènevotte = moelle du chanvre,
partie ligneuse du chanvre
dépouillée de son écorce…
Et oui…

3) Connaissez-vous la différence entre les suffixes « -iste » et « -ien » ? Marc Arabyan situe son origine dans les guerres de religion entre Papistes, Calvinistes et Luthériens. Par exemple, les gaullistes / sarkozistes, etc., sont des militants en guerre, des partisans vindicatifs, en conquête ; les gaulliens / sarkoziens, etc., évoluent dans un état plus apaisé et stable. « -ien » est d’usage pour désigner le mouvement dans sa maturité, le courant de pensée établi.

Je nous souhaite moelleuses chènevottes,
sous nos écorces endurcies, que nous soyons
anti ou pro-macronistes/macroniens…