Même quand l’homme se perd, dérive,
il peut compter sur les rives…
Car, comme dit Victor Hugo,
« l’homme, de rive en rive,
roule à l’éternité ».

La bibliothèque d'Étienne Chomé
Jeux du "je" jusqu'au coeur du coeur
Même quand l’homme se perd, dérive,
il peut compter sur les rives…
Car, comme dit Victor Hugo,
« l’homme, de rive en rive,
roule à l’éternité ».
« Un homme affamé n’est pas « intéressé » par la nourriture, tout comme un homme en train de se noyer n’est pas « intéressé » par l’air. Pour celui qui se languit de la libération, la connaissance du Soi n’est pas un intérêt. Elle est vitale » (Mooji).
« Trahissais-tu les plaines solaires de juin et leur ciel en touffe de bleuets sur les clochers, la nuit où tu allumas entre les maisons le grand feu blanc d’une aube sans sommeil ?
Pouvais-je, contre une falaise que flagellaient les fruits malingres et les feuilles émaciées, ne pas tressaillir à cette lueur dont tu inventas de poser le silence sur mes abîmes ? » (Jean Grosjean, Élégie).
« En 1986, lorsque je me suis éveillée à la réalité, j’ai pris conscience que toute ma souffrance découlait du fait que je me disputais avec ce qui est.
Je vivais dans une profonde dépression depuis de nombreuses années et je rendais le monde responsable de tous mes problèmes. J’ai alors compris que ma dépression n’avait rien à voir avec le monde qui m’entourait ; elle était provoquée par ce que je croyais à propos du monde. J’ai réalisé que je souffrais quand je croyais mes pensées, mais que je ne souffrais pas quand je ne les croyais pas, et que cela est vrai pour tout être humain. La liberté est aussi simple que cela » (Byron Katie).
« Toute véritable transformation sera précédée d’un grand moment d’inconfort. C’est là le signe que vous êtes sur le bon chemin » (Ajahn Chah).
« Ce qui me permet de suivre aujourd’hui Jésus comme un Maître, c’est précisément qu’il ne promet pas l’évitement du risque.
C’est ce crédit qu’il accorde au réel, sa plongée inconditionnelle dans la complexité du monde et de l’âme humaine, sans tenter de nous y soustraire, de la résoudre ou de la contourner. Voilà les seules paroles qui puissent me toucher, me rejoindre.
Vivre la paix d’une bénédiction originelle pour ne pas céder aux tranquillités qui nous privent de la grâce de savoir être dérangés »
(Marion Muller-Colard, L’intranquillité).
Cf. aussi https://etiennechome.site/pour-que-ou-parce-que/
« Chantez, terres lointaines, fleuves et plaines, déserts et montagnes… Chantez le Seigneur de la vie qui sort du tombeau, plus brillant que mille soleils.
Peuples brisés par le mal et meurtris par l’injustice, peuples sans place, peuples martyrs, chassez en cette nuit les chantres du désespoir. L’homme des douleurs n’est plus en prison : il a ouvert une brèche dans la muraille, il se hâte de venir à vous. Que le cri inattendu s’élève dans les ténèbres : il est vivant, il est ressuscité !
Et vous, frères et sœurs, petits et grands…, vous qui êtes dans la misère, vous qui vous sentez indignes de chanter, une flamme nouvelle traverse votre cœur, une fraîcheur nouvelle imprègne votre voix. C’est la Pâque du Seigneur, c’est la fête des vivants » (frère Jean-Yves Quellec, moine de Clerlande, dans son livre de 1998 Dieu face Nord ; ce passage vient d’être repris par le pape François dans son homélie du Samedi Saint).
Photo : trésors d’Éthiopie = un être humain au cœur large et à l’âme pure, avec une bible de 800 ans.
En ce Vendredi Saint :
Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
laisse-la s’élargir, cette sainte blessure,
que les séraphins noirs t’ont faite au fond du cœur.
Rien ne nous rend si grands qu’une grande douleur
mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
que ta voix ici-bas doive rester muette.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé d’un long voyage,
dans les brouillards du soir, retourne à ses roseaux,
ses petits affamés courent sur le rivage,
en le voyant au loin s’abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
ils courent à leur père avec des cris de joie
en secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,
de son aile pendante abritant sa couvée,
pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte.
En vain, il a des mers fouillé la profondeur.
L’océan était vide et la plage déserte.
Pour toute nourriture, il apporte son cœur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
partageant à ses fils ses entrailles de père,
dans son amour sublime, il berce sa douleur.
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
sur son festin de mort, il s’affaisse et chancelle,
ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
fatigué de mourir dans un trop long supplice,
il craint que ses enfants ne le laissent vivant.
Alors, il se soulève, ouvre son aile au vent,
et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
que les oiseaux des mers désertent le rivage,
et que le voyageur attardé sur la plage,
sentant passer la mort, se recommande à Dieu.
Poète, c’est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent d’égayer ceux qui vivent un temps.
Mais les festins humains qu’ils servent à leurs fêtes
ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d’espérances trompées,
de tristesse et d’oubli, d’amour et de malheur,
ce n’est pas un concert à dilater le cœur.
Leurs déclamations sont comme des épées :
elles tracent dans l’air un cercle éblouissant.
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.
Alfred de Musset, Le Pélican, dans le recueil La Nuit de Mai, 1835).
« L’unique trésor, ce n’est pas la vie dont je rêve, c’est la vie qui m’arrive : Dieu s’y tient » (Marie-Laure Choplin).
« Là ou croît le péril, croît aussi ce qui sauve » (Hölderlin).
Décisive la flamme de bougie dans une pièce enténébrée !
Sa lumière se propage délicatement,
sauf là où un objet fait paroi…
De même, l’étincelle qui me donne vie a de quoi illuminer tous les recoins de ma vie. Elle frappe à la porte de chaque membre de mon équipe intérieure et respecte sa réponse ! Certains membres, des managers, coincés dans leur réflexe de contrôler, ne veulent pas lâcher leur rôle de meneur, jusqu’au moment béni où ils acceptent le Self leadership de l’étincelle créatrice en moi…