Spleen

« Dans le silence d’un soir de mélancolie
Où s’égare un soleil timide et déclinant
Sous un ciel aquarellé de bleu et de gris,
Les roseaux frissonnent au léger souffle du vent.
De leurs houppes fines, ils caressent les nuées,
Plumes de rêve étalant les couleurs chagrines
D’un temps où l’âme s’est abandonnée au spleen,
Laissant le jour filer, sans espoir, sans gaieté.
Puis la nuit descend, muette. Le regard se perd
Dans la tristesse de l’ombre qui noie la mer.
L’esprit s’en va à la dérive, tout de langueur,
Méditant sur la vie dépourvue de saveur,
Tandis que les roseaux ondulent doucement
Et que s’allument les étoiles au firmament »
(Hélène de Vannoise, Spleen).