La voix de voie lactée

« Mon regard étonné, contemple la lumière
Qui, dans un rayon d’or, semble venir des cieux.
Et durant qu’ici-bas tout est silencieux,
J’entends un chœur lointain doux comme une prière.
J’ai du philtre divin vidé la coupe entière.
Tout se métamorphose et s’anime à mes yeux ;
L’étrange en mon esprit s’unit au merveilleux.
Je crois voir tressaillir des nudités de pierre
Plus idéale encor’ que l’antique beauté
Que donnait Phidias à la divinité,
Dans une vision pure et blanche comme Ève.
Je vois dans sa splendeur et dans sa majesté,
Sous de longs voiles noirs que le zéphir soulève :
La houri du Haschisch souriant dans mon rêve »
(Antoine Monnier, Le Rêve, il y a un bon siècle de cela).