Courir des bordées

« Un jour, je partirai très loin sur la lagune,
n’ayant pour avenir que le bout de la mer.
Je marcherai longtemps, du soleil à la lune.
Le bleu sera pour moi, couleur de l’Univers.

En laissant à l’esprit le temps et le silence,
vers ce lieu où mes pas vont en catimini,
l’espace et l’inconnu auront moins d’importance,
l’horizon n’ayant plus l’attrait de l’infini.
L’empreinte de mes pas, à la marée montante,
sera vite effacée d’impossible retour.
Ce n’est pas mon souci, n’étant pas en attente
d’avoir compensation en retour d’un amour.
Le temps n’importe plus dans ma brève existence.
Je laisse à l’océan de compter les marées.
Je m’abandonne ainsi avec impertinence
car je n ‘ai plus envie de compter les années »
(Chibani, Voyage vers le silence).

Courir des bordées =
1) en marine, louvoyer bord sur bord ;
2) s’absenter sans permission, et, de là,
s’amuser à courir cabarets et mauvais lieux.