Explosion de vie en disant oui au Don infini

Pendant cet ‘Intensif QUI SUIS-JE’, je suis cet enfant tout joyeux de déballer son cadeau, comme à Noël.  Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Oui, mais il est plus petit ! Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Et ainsi de suite… Devant les cadeaux de plus en plus petits, voici l’enfant déconfit…, jusqu’à la vérité toute simple que l’Amour infini EST le cadeau et qu’Il souhaite ne faire qu’UN avec moi. Il veut être tout en moi et moi tout en Lui. Il n’y a rien à déballer, sinon de me recevoir tout entier comme cadeau, en Le laissant être Cadeau en moi.

À mon premier Intensif, à la première dyade du troisième jour, j’étais cet enfant tout curieux de creuser là où la source jaillit, pour voir d’où elle vient. Et il avait beau creuser, le mystère du jaillissement se creusait avec lui, comme notre ombre qui nous suit fidèlement, simplement. J’étais proche de n’être plus qu’un avec la Source mais je restais là, dans l’apparente humilité de me sentir créature ; je ne suis pas Dieu… jusqu’à ce que jaillisse la générosité de Dieu qui ne demande pas mieux que d’être tout en moi et moi tout en lui. Le cadeau n’est rien d’autre que tout moi et tout Lui qui ne font plus qu’Un. Explosion de vie qui se communique partout en moi, jusque dans les moindres recoins, jusqu’aux cellules les plus lointaines aux bouts de mes extrémités. C’est dans cette prodigieuse simplicité-là que réside la véritable humilité de l’enfant tout confiant et tout réceptif au Don infini, qu’ont peine à concevoir les sages et les savants…

Simples et purs comme un ruisseau . . . et disponibles comme une eau

Garde-nous tout petits devant ta face,
simples et purs comme un ruisseau.
Garde-nous tout petits devant nos frères
et disponibles comme une eau.

Les mains ouvertes devant toi, Seigneur,
Pour t’offrir le monde,
Les mains ouvertes devant toi, Seigneur,
Notre joie est profonde.

Garde-nous tout petits devant ta face,
simples et purs comme un ruisseau.
Garde-nous tout petits devant nos frères
et disponibles comme une eau.

Garde-nous tout petits devant ta face,
brûlants d´amour et pleins de joie.
Garde-nous tout petits parmi nos frères,
simples chemins devant leurs pas !

Garde-nous tout petits devant Ta Face,
comme la Vierge immaculée !
Garde-nous transparents à tous nos frères,
de l’amour qui l’a consumée.

Apprends-nous à chanter ton Évangile,
comme Marie auprès de Toi.
Comble de Ton Amour le cœur des pauvres ;
le cœur des riches, change-le.

Auteur : Odette Vercruysse

Résister sans riposter, sans rendre coup pour coup

 « La vraie trahison est de suivre le monde comme il va et d’employer l’esprit à le justifier » (Jean Guéhenno).

Le vrai courage est de résister à l’envahisseur par d’autres moyens que les siens. « On vous a dit : Œil anti œil et dent anti dent. Moi, je dis : Ne vous anti-posez pas » (Mt 5,38-39a) ; ἀντιστῆναι / antistènai est un terme militaire : se placer en face pour lutter, se dresser contre, s’opposer à, comme deux fronts d’armées se faisant face. Moi, je vous dis de ne pas jouer le jeu du méchant, de ne pas le laisser vous enfermer dans ce face-à-face. Moi, je vous dis de résister mais sans riposter, sans rendre coup pour coup, sans utiliser les mêmes armes que celui qui vous fait du mal. Suivent en Mt 5,39b-41 trois exemples incisifs qui mélangent subtilement bon droit et abus de pouvoir. À chaque fois, Jésus propose une initiative déroutante qui retourne le système injuste contre lui-même, ce qui a pour effet de le subvertir de l’intérieur. Cocktail détonant  qui concilie amour des personnes ET fermeté de la justice ET dynamique d’une sortie Win-Win par le haut.

Pays sages, oyez, oyez…

oui, Notre Dame . . . notre oui d’âme

« Vous avez porté, Vierge, digne princesse,
Jésus dont le règne n’a ni fin ni cesse.
Le Tout-Puissant, prenant notre faiblesse,
laissa les cieux et vint vers notre détresse,
offrir à la mort sa très chère jeunesse »
(François Villon, que j’ai légèrement retouché).

Photo : Alicia Keys, dans une robe
qui représente New York,
créée par Ralph Lauren.

La Source est inépuisable et surabondante

La Source est inépuisable et surabondante. Elle est là, entièrement disponible, donnée gratuitement, sortant de chacun de nos Temples (Ézéchiel 47), coulant du cœur de nos cœurs jusque dans la vie éternelle (Jean 4,13-14). Qui reconnaît (Jn 3,3-5) le petit filet de cette eau vive jaillir à sa source, pourra se baigner dans ses fleuves d’eau vive (Jn 7,37-38), avec la confiance de l’enfant, et en être régénéré jusqu’à guérison (Jn 5,7; 9,7).

Jésus dit au paralysé :
« Crois-tu que tu peux être guéri ? » 
« Oui, je le crois. »
« Lève-toi et marche, ta foi t’a sauvé ».

L’Amour ne demande pas mieux que de se déployer en nous et entre nous.

Créateur du ciel et de la terre

« Tu fis la lune qui marque les temps
et le soleil qui connaît l’heure de son coucher » (psaume 103,19).

Ce psaume hébreu est inspiré d’un hymne égyptien au dieu soleil. Il en reprend plusieurs formulations, tout en en changeant complètement la portée : le soleil n’est pas Dieu ; il est sa créature, un luminaire qui lui rend gloire.

« En tant qu’enfant de Dieu, je sentis que tout ce que possède le Père céleste est mien. Je sentis que tout ce qui existe, est mien, mais je n’avais de cela aucun désir, car Dieu seul me suffit » (Faustine, Journal).

« L’homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, notre Seigneur, et, par ce moyen, sauver son âme. Et les autres choses qui sont sur la terre sont créées à cause de l’homme et pour l’aider dans la poursuite de la fin que Dieu lui a marquée en le créant. D’où il suit qu’il doit en faire usage autant qu’elles le conduisent vers sa fin, et qu’il doit s’en dégager autant qu’elles l’en détournent. Pour cela, il est nécessaire de nous rendre indifférents à l’égard de tous les objets créés, en tout ce qui est laissé au choix de notre libre arbitre et ne lui est pas défendu; en sorte que, de notre côté, nous ne voulions pas plus la santé que la maladie, les richesses que la pauvreté, l’honneur que le mépris, une longue vie qu’une vie courte, et ainsi de tout le reste ; désirant et choisissant uniquement ce qui nous conduit plus sûrement à la fin pour laquelle nous sommes créés » (Ignace de Loyola, Principe et Fondement, dans Exercices spirituels, n°23).

Le plus rusé est en fait le plus nu

« Le serpent était le plus nu/rusé des animaux des champs » (Genèse 3,1). Il y a un jeu de mots en hébreu entre “nu” et “rusé”, qui sont deux sens de la racine עֵרֹם .

« Les yeux d’Adam et Ève s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus/rusés » (Genèse 3,7).

Le serpent leur transmit une drôle de ruse : à la fois cachée et sans plumes ni poils : « J’ai entendu ta voix, mon créateur, dans le jardin et j’ai eu peur, parce que je suis nu/rusé, et je me suis caché » (Genèse 3,10).

« Toi qui te disais : “J’escaladerai les cieux ; plus haut que les étoiles de Dieu j’élèverai mon trône ; j’irai siéger à la montagne de l’assemblée des dieux au plus haut du septentrion, j’escaladerai les hauteurs des nuages, je serai semblable au Très-Haut ! Et tu te retrouves finalement en enfer, au plus profond de l’abîme » (Isaïe 14,13-15).

« Dépouillé de sa royauté divine,
privé de ses lumières divines,
Saül s’étiola » (1 Samuel 15,23).

Pénuël face-à-face avec El

Cette nuit-là, quels combats… Comme Jacob dans son Pénuël / face-à-face avec El (Genèse 32, 31), sur cette colline de con-frontation / front contre front. Au départ, quel charivari chaotique : de mon humanité blessée et limitée, tout ce qui sort se plaint dans ses douleurs… Peut alors commencer, dans les profondeurs, la lente transfusion sanguine : goutte à goutte qui renouvelle en douceur tout le système, jusqu’à l’aube : je suis à nouveau, je suis qui je suis, enfant de Dieu. L’accueil de ma divine filiation est re-création et engendrement de vocation. Tout redevient possible, simple, ouvert, paisible. Il y eut un soir de noir, il y eut un matin de bien. Dans le monde arabe, bon-jour = sabah-al-rer = matin de bien !Voici le vitrail de la colline de Pénuël, projet communautaire à côté de chez moi où je souhaite que nous passions
des con-traintes fraternelles
à la Vie fratéternelle :