Le désaccord a pour vocation plus d’union

« Il est temps de mettre de côté la rhétorique hostile, de nous regarder à nouveau les uns les autres et de nous écouter. Pour progresser, nous devons cesser de traiter nos adversaires comme des ennemis. Ils ne sont pas nos ennemis, ce sont nos concitoyens » (Joe Biden, 7 novembre 2020).

« Chaque désaccord ne doit pas être une cause pour la guerre totale. Mettons fin à cette guerre « incivile ». Nous pouvons nous voir comme des voisins, pas comme des ennemis. Écoutons-nous les uns les autres, montrons du respect les uns pour les autres. Le désaccord ne doit pas mener à la désunion » (Joe Biden, 20 janvier 2021).

Le bourru cache le sensible

80 ans : tonnerre de Brest,
bon anniversaire, Capitaine Haddock,
aussi irascible que généreux !

Être un olibrius bourré
et un zigomar bourru,
ça sert à quoi ? Sinon à protéger le fond de sa bouteille hyper sensible et au cœur tendre… Circulez, Bachi-bouzouk des Carpathes, cons-centrés de moules à gaufres, Zouaves interplanétaires, espèces de loup-garou à la graisse de renoncule de mille sabords, bayadères de carnaval, bandes de canaques, d’ectoplasmes, de zapotèques de tonnerre de Brest, sans oublier les bougres de zouaves d’anthropopithèques, d’amiral de bateau-lavoir et de crème d’emplâtre à la graisse de hérisson…

Empathie tonico-émotionnelle, neurones miroirs, etc.

« L’empathie est la faculté d’une personne de percevoir ce que ressent une autre personne. La syntonie, terme repris à la physique, est la faculté d’un psychothérapeute non seulement de percevoir le ressenti d’un patient mais aussi de le vivre, de le faire vibrer en soi : entrer en syntonie, c’est-à-dire être  « tonique avec », être dans le même tonus tonico-émotionnel. Cette capacité de faire sien le ressenti de l’autre est rendue possible par des neurones miroirs dans notre cerveau ; ils nous permettent de comprendre l’action d’un autre en nous plaçant dans un état corporel semblable. Les neurones miroirs sont le dispositif parfait du « comme si », ils enclenchent la reproduction de son état tonique musculaire et nous ouvre ainsi l’accès à ses états mentaux, ses images émotionnelles, jusqu’à ses intentions… Ce processus nous fait adopter l’état dans lequel nous serions si nous effectuions nous-mêmes cette action. Ceci se réalise non pas tellement au moyen de nos structures sensorielles passives mais plutôt en préactivant nos structures motrices (prêtes à l’action). Cela permet de se mettre « à la place de l’autre « , « dans sa peau « , « dans son état d’esprit « , au point que l’impulsion naissante chez l’autre sera chez moi, je vais la sentir. Ce n’est pas une pensée, ce n’est pas du domaine de l’analyse, c’est la sentir jusqu’à ce qu’elle devienne un verbe d’action » (Jean Lerminiaux).

« En somme, je vous comprends parce que je fais semblant d’être vous » (Marc Jeannerod, La nature de l’esprit, Ed. Odile Jacob 2002, p. 143).

Les « tu » qui tuent ; les klaxons-poisons

Étape 4 de la formation C-R-I-T-E-R-E : traduire tout J-R-E, en allant au trésor caché derrière.

3 familles de poison relationnel :

1) les jugements : rendre l’autre responsable du problème (« Tu es égoïste », « Tu ne comprends jamais rien »,…) ;

2) les reproches : rendre l’autre responsable de ce que je ressens (« Tu me déçois », tu me mets en colère »,…) ;

3) les exigences : les verbes au mode impératif qui ne laissent pas le choix à l’autre.

Les jugements dévalorisent.

Les reproches culpabilisent.

Les exigences intimident.

Au creux de toute parole-poison sur l’autre, se cache une parole de soi, un trésor. Une parole sur l’autre (tu-jugement, tu-reproche, tu-exigence) peut être recentrée comme une parole de soi-même et redevient alors un cadeau parfumé. Exemple : « Tu ne me comprends pas » => « Il y a là un point sur lequel je tiens à être compris. Je souhaite avoir un espace de parole sans interruption pendant 5 minutes. Es-tu d’accord ? Oui ! OK… Et serait-ce possible qu’après ces 5 minutes, tu redises dans tes propres mots ce que tu as compris ? »

(Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 192-222).  

Des rendez-vous réguliers, où chacun peut exprimer ce qu’il vit de difficile. Les enjeux d’éviter d’éviter de communiquer…

En cas de divergence, on évite la confrontation pour ne pas faire d’étincelles, pour échapper à la violence. Mais on s’y condamne sous des formes indirectes et sournoises quand 1) la violence se cache à l’intérieur de la personne qui n’ose pas dire franchement (frustration + colère ravalées, mal-à-dire psychomatisé, dévalorisation de soi, etc.) ; 2) la violence contenue s’accumule et n’est que reportée (gare au jour où elle éclatera) ; 3) la violence est mise au congélateur et se fige : d’un côté, rempart qui nous protège de la crise ouverte, de l’autre cloison de séparation (vies en parallèle, apartheid, ghetto…).

Certes, il vaut mieux éviter le conflit plutôt que de mal le gérer / mettre le feu aux poudres. Mais on évite faute de mieux. Or, il y a mieux : les ressources existent, qui nous apprennent à bien gérer le conflit / vivre la confrontation de la divergence sans violence.

Une communication courageuse est facilitée quand nous cultivons l’habitude de rendez-vous réguliers, où chacun peut déposer ce qu’il vit de difficile.

Cf. Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, 2009, p. 28-47 (1ère étape de la formation).

De la culpabilisation au respect de nos espaces respectifs

La base d’une relation saine, c’est une communication sincère, sans jeux de pouvoir l’un sur l’autre, qui respecte l’espace de chacun.e.

1) Respecter et faire respecter mon propre espace. Quand je parle en « je », je dé-couvre (= j’écarte ce qui recouvre) ce que je vis, ce que je porte en vérité, sans m’emmêler à toi. J’assume pleinement la responsabilité de ce que je ressens (ma colère / tristesse / peur est chez moi ! Elle m’appartient à 100%) et de mes besoins (« j’ai besoin que tu… » n’est pas mon propre besoin ; faire alors un U-Turn et descendre en moi, écouter ce que disent mes tripes). Je reste chez moi et ma communication te permet de me rencontrer dans mon monde.

2) Respecter et faire respecter ton propre espace. Quand je parle en « tu », je pose une question « Est-ce important pour toi de… ? », avec la seule intention de te donner la parole au bon endroit (registre des besoins), de découvrir ta planète à toi.

3) Ramener toute parole qui emmêle ton bout et le mien à son expéditeur. Une parole sur l’autre (tu-jugement, tu-reproche, tu-exigence) peut être recentrée comme une parole de soi-même et redevient alors un cadeau : prendre soin du trésor porté par soi-même. Exemple : « Tu ne me comprends pas » => « Il y a là un point sur lequel je tiens à être compris. Je souhaite avoir un espace de parole sans interruption pendant 5 minutes. Es-tu d’accord ? Oui ! OK… Et serait-ce possible qu’après ces 5 minutes, tu redises dans tes propres mots ce que tu as compris ? »

La base d’une relation toxique : ça interagit tellement vite qu’on ne sait plus qui est responsable de quoi dans ce qui a été dit et fait…

C’est vrai dans une relation interpersonnelle, ce l’est aussi à l’intérieur de soi-même, quand plusieurs parts se font la guerre ou agissent dans une grande cacophonie). 

Étapes 5 et 6 du parcours de formation dans la méthode C-R-I-T-E-R-E.

Impulsivité ? Volcan émotionnel ? Jeux pour enfant hyperactif et hyper sensible

Ce qui peut aider un enfant hyperactif et hyper sensible ? Dans un moment calme, lui proposer un des jeux suivants. 

1) Exprimer nos ressentis : chacun verbalise, trouve et met ses propres mots sur ce qu’il ressent. « Dans cette situation-là, je ressens dans mon corps …   Cela me fait vivre …   (telle émotion). Dans cet état, j’ai envie de faire …   (mimer un geste). »

2) Jeu d’observation et de repérage des ingrédients explosifs, des facteurs qui conduisent à la crise, des clignotants / signaux d’avertissement (sensations physiques quand l’excitation monte + émotions, telles que frustration, inquiétude,…).

3) Créer un carton-pictogramme qui convient pour chaque signal-clignotant et rendre ces cartons disponibles (chacun peut les montrer à tout moment quand il sent que la crise monte).

4) Moment de relaxation, avec des ressources que l’enfant pourra réutiliser seul.

Excellents exercices également à vivre en couple, en fratrie, entre collègues, etc., partout où cela peut chauffer / barder ! 

L’amour inconditionnel

« L’amour inconditionnel existe vraiment en chacun de nous. Il fait partie de notre être le plus profond. Ce n’est pas une émotion active mais une manière d’être. C’est n’est pas un “je t’aime” pour telle ou telle raison, ce n’est pas un “je t’aime si tu m’aimes”. C’est un amour sans raison, c’est un amour sans objet » (Ram Dass).

« Quand on a vu une seule fois le resplendissement du bonheur sur le visage d’un être qu’on aime, on sait qu’il ne peut pas y avoir d’autre vocation pour un homme que de susciter cette lumière sur les visages qui l’entourent » (Albert Camus, Carnets II).

« Sans trahison ni peur car il n’y a pas d’attente,
nos chemins s’entrecroisent, l’honnêteté les arpente.
Mon ami, comme je t’aime, toi et toute ta folie.
Tes utopies explosent, éclaboussant ma vie.
Mon amitié pour toi est forte et sans frontière.
Mon ami, reconnais-toi en ces quelques vers… » (Acissej Bernargaryen).