La méthode C-R-I-T-E-R-E, troisième étape : n’offrir aucune prise au jeu de pouvoir, ne l’alimenter en rien
La meilleure manière de sortir des jeux de pouvoir, c’est de ne pas y entrer moi-même ! Comment ? À partir de l’espace en moi où je suis calme, lucide et assuré.e, déployer ma propre force tranquille, centrée. C’est elle qui me permettra de garder le cap de mes objectifs (que j’ai clairement précisés avant la rencontre), sans donner la moindre consistance ni prise aux tactiques par lesquelles l’autre tenterait de prendre un pouvoir sur moi…
Cf. Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain, 2009, p, 130 à 180.
La méthode C-R-I-T-E-R-E, première étape : poser un CADRE ; deuxième étape : au groupe de poser le CADRE de DROIT le plus juste / ajusté possible
Tout groupe (couple, famille, école, entreprise) a besoin d’espaces-temps « législatifs », normatifs, à la manière d’une Assemblée parlementaire, en vue d’améliorer l’organisation du groupe, de remédier aux dysfonctionnements structurels et d’éliminer les pouvoirs des uns « sur » les autres / renforcer le pouvoir « pour » le respect effectif de l’État de droit. Le carburant du cadre de droit est la justice qui va de pair avec la justesse : que les règles du jeu soient justes et ajustées au groupe (Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain, 2009).
« Devant une toile immense dont il ne verrait pas les bords, tout peintre aussi génial fût-il baisserait les bras. C’est la restriction de la toile, sa limitation même qui exaltent ses pinceaux. La liberté vit de la puissance des limites. Elle est ce jeu ardent, cette immense respiration à l’intérieur des limites » (Christiane Singer).
La méthode C-R-I-T-E-R-E, deuxième étape ; outil : poser les règles les plus justes possibles, justice & justesse.
16 et 17 mars 2020 : l’actualité de la mise en confinement commentée à partir des 3 compétences à la base de la méthode C-R-I-T-E-R-E
En début de semaine, face à la nécessité d’entrer en période de distanciation sociale, la Première Ministre belge, Sophie Wilmès, a prononcé un discours posé et digne, empathique ET appelant en conscience chaque citoyen à la responsabilité. D’une part la compétence de communication vraie, qui rejoint chacun.e dans sa réalité, qui la comprend et la respecte, d’autre part l’art de poser un cadre de droit le plus juste et ajusté possible (la fermeté de la justice qui va de pair avec la justesse) ET d’une troisième part, la compétence de négociation efficace : se serrer les coudes dans l’épreuve, donner envie à chacun.e d’apporter de manière créative sa contribution pour relever le défi tous ensemble, tomber d’accord sur des engagements citoyens. Son intervention sonnait « juste », venait chercher chacun.e dans son meilleur, suscitait le meilleur en chacun.e.
Quels contrastes avec la déclaration du Président français, Emmanuel Macron, qui a martelé : « nous sommes en guerre ». L’autorité véritable est pareille à un genou en bonne santé : il rend d’énormes services à chaque pas, sans se faire remarquer. Le manque d’autorité est comme un genou malade : il se fait lourdement remarquer à chaque pas.
L’autorité est une mission difficile. Vous pouvez compter sur ma contribution, M. Macron, pour construire ensemble la solidarité, point pour faire la guerre… Étienne Chomé