« « Je suis hors de moi » : qui est le ‘je’ et qui est le ‘moi’ ?
« Je me sens partagé » : qui est le ‘je’ qui veut faire une chose, le ‘je’ qui veut en faire une autre ?
« Mon problème, c’est que je n’ai pas confiance en moi » : qui est le ‘je’ et qui est le ‘moi’ ?
Au lieu de laisser nos voix critiques nous harceler, le Système Familial Intérieur (Internal Family System) nous apprend à les accueillir d’un autre lieu et entendre ce dont elles prennent soin » (Nadine d’Ydewalle, qui a lancé l’IFS en Belgique, décembre 2010). Cf. https://ifs-association.com/.
« La violence n’est pas la vraie réponse à la violence. Si la violence répond à la violence, le monde tombera dans une spirale de violence. La seule vraie réponse à la violence est d’avoir le courage de faire face aux injustices qui sont la violence nº 1 » (ArchevêqueHelder Camara).
« Plusieurs amis israéliens m’ont déjà partagé sincèrement : « Nous, Israéliens, nous ne menons aucune action terroriste, nous ne plaçons pas de bombes dans les bus. Quand nous recourons à la force armée, ce n’est jamais pour attaquer, c’est chaque fois pour nous défendre et nous protéger. » Ils parlent de leur propre violence (répression : violence nº 3) en réaction à celle des Palestiniens (terrorisme : nº 2), mais sans voir les violences nº 1 que sont les injustices. C’est pourtant elles qui sont à la base de l’enchaînement infernal des violences. Et comme le montre cette analyse, la solution à de tels conflits tient essentiellement dans la suppression des injustices (quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent). Et le début de la solution, pour ce qui est à la portée des plus forts, est de comprendre que la violence nº 3 ne résoudra jamais rien. Au contraire, elle ne fait qu’alimenter la spirale de violence. C’est aussi vrai que 1 v + 1 v = 2 v et que 2 v + 1 v = 3 v ! C’est aussi simple que l’histoire d’une marmite brûlant sur le feu : si vous augmentez le feu, elle brûlera encore davantage ! » (Étienne Chomé, Pour qu’un tel attentat ne se reproduise plus, article paru le 28 septembre 2001 dans la presse mauricienne, quelques jours après les attentats du 11/9/2001).
« La violence commence lorsque je choisis de ne pas remettre en question la pensée disant que j’ai raison de croire le jugement que je porte sur un être humain. La violence se poursuit lorsque je fais des choix, parle, pose des actions, à partir de ce jugement que j’ai validé.
La non-violence commence lorsque je choisis de traduire ce jugement pour découvrir quels besoins et aspirations ne sont pas nourris en moi lorsque je vois cette personne agir comme elle le fait : là, dans l’espace en amont des jugements, au-delà du conditionnement bien-mal, s’ouvre le champ de la rencontre possible, de cœur à cœur.
Se relier de cœur à cœur ne signifie pas être d’accord avec les actions de la personne en question, mais avoir conscience que, même si certaines de ses actions ne nourrissent pas mes besoins et aspirations profondes, le fait de me relier à lui au niveau de ce qui nous est commun – les besoins qui sous-tendent toutes nos actions – augmentera mes chances de trouver une façon d’être en relation qui soit en accord avec mon rêve de vivre dans un monde où les êtres humains vivent à cœur ouvert plutôt qu’à poings fermés…
Alors, amie, ami, si en ce jour tu t’apprêtes à valider le jugement que tu portes sur autrui, je t’invite à te demander dans quel monde tu souhaites vivre… » (Issâ Padovani).
« Un couple a grandement intérêt à investir dans un rdv conjugal de qualité, en présence d’une tierce personne compétente et de confiance. Idéalement, une telle complicité à trois se met en place en temps de paix. Quel trésor que de disposer d’un espace-temps de qualité, posé dans l’agenda, indépendamment des yoyos de crise. Du coup, c’est pendant ce temps privilégié, régulier et sécurisé, qu’on aborde les points délicats, les points-gâchette, les points qui bloquent ou qui fâchent… Et on s’en occupe convenablement !
La tradition d’un tel rdv régulier avec une personne thérapeute complice délivre le couple des mauvaises gestions de crise dans le quotidien : STOP, ce n’est pas le bon moment/endroit/devant d’autres personnes => « on en reparle dans ce temps à 3 ». Disposer de ce rdv solidement posé permet de s’abstenir d’aborder les sujets qui fâchent en dehors de ce rdv ! Quels bienfaits pour le couple comme pour la famille ! »
« La violence commence « là où cède le langage ». En corollaire, elle peut donc finir là où il s’installe. Bruno Bettelheim souligne la fonction thérapeutique des contes de fées chez l’enfant angoissé et blessé par ses parents : le Roi et la Reine du récit incarnent leur part bonne, la marâtre, la sorcière et l’ogre, leur part méchante et frustrante. L’enfant est ainsi davantage capable de mettre des mots sur ses maux et faire la part entre le réel et le fantasme. Plusieurs études ont mis en évidence que la violence physique est inversement proportionnelle à la capacité de développer un discours intérieur. « Un jeune de banlieue qui dispose de 500 mots de vocabulaire au lieu des 3000 mots utilisés par un bachelier moyen, compense par du bruit et de la violence », explique un éducateur de jeunes. Paul Claudel avait dit : « Tout ce bruit en train de devenir une parole, c’est peut-être intéressant après tout ».
Les liens entre violence et déficit de langage ont été étudiés par le linguiste franco-algérien Alain Bentolila : la manipulation idéologique des groupes extrémistes qui prêchent la violence fonctionne chez des jeunes que ‘l’impuissance linguistique’ marginalise culturellement et socialement. L’alphabétisation est l’antidote de base incontournable : « Seuls les mots organisés apaisent une pensée sans cela chaotique et tumultueuse, qui se cogne aux parois d’un crâne jusqu’à l’insupportable et qui finit par exploser dans un acte incontrôlé de violence ». L’initiation au langage fait une brèche dans la violence grâce à des mots pour laisser une trace de soi-même sur l’intelligence des autres » (Chomé Étienne, Le nouveau paradigme de non-violence, p. 77).
« La poésie n’est pas que belle, elle est rebelle » (Julos Beaucarne).
« On distingue un sourire sincère d’un sourire forcé en se concentrant sur la peau entre le sourcil et la paupière : elle ne bouge pas dans un faux sourire » (Paul Ekman, les 6 émotions de base et les 42 expressions faciales du visage ; https://sites.uclouvain.be/facetales/ExpressionsFaciales.pdf).
« Jette les armes et aime ton ombre ! Plutôt que d’être en conflit avec ton ombre, connais-toi toi-même : les Anciens nous ont ouvert la voie en nous invitant à aimer l’ennemi qui est en nous sans nous acharner à le combattre. Ils nous suggèrent d’examiner en vérité nos défauts, nos peurs, nos répugnances, nos antipathies, dans une véritable et profonde acceptation de nous-mêmes, dans une démarche d’humble courage.
Faisons le pari de la croissance personnelle (et de celle de notre couple), en allant puiser dans notre obscur trésor intérieur qui se compose d’éléments infantiles de notre être, d’attachements, de talents et de dons non développés… Reprenons contact avec la vie, avec notre vitalité, notre créativité. Collaborons avec notre ombre, en apprenant à l’aimer, et nous parviendrons à une authentique estime de nous-mêmes. Faute de nous y atteler, nous encourons le risque de la projeter sur l’autre. Chacun.e n’accepte ni ses défauts ni ses faiblesses et les projette sur son conjoint. Comment nous aimer alors ?
Reconnaître nos tendances désordonnées, en assumer la responsabilité, les réintégrer dans une vie cohérente, apporte un monde de possibilités pour nous et pour le couple. Regarder en vérité qui je suis, respecter mes aspirations profondes, revient à exploiter un potentiel enfoui. C’est le gage d’un épanouissement plus complet de nous-mêmes et donc d’une réelle croissance » (Maud Chabert d’Hières, 2018).
Fin de mon bain aux pays des mille collines et au printemps éternel. Ce climat agréable provient d’une combinaison unique de montagnes (nous sommes dans la fraîcheur de l’altitude) et de l’équateur (la fraîcheur est habitée chaleureusement par une forte présence du soleil, dont l’inclinaison est verticale). En outre, la Région des Grands Lacs est une terre volcanique d’une grande fécondité…
J’ai donné des sessions au Rwanda, au Burundi et à l’Est-Congo, principalement une de 7 jours plein, à l’ISPR, Institut Supérieur pour la Paix et la Réconciliation, avec 18 participants venant de ces 3 pays. Nous avons pu célébrer dans nos corps + cœurs et nos esprits l’unité de destin que vivent tous les peuples de cette région du monde.
« « Un bon négociateur est capable d’être à la fois flexible comme le saule et dur comme le roc. » Dans cette fameuse formule de François de Callières, le défi est de situer sur quoi être flexible comme le saule et sur quoi être dur comme le roc. Fisher et Ury, professeurs à Harvard, ont trouvé la clé : il faut séparer soigneusement les questions de fond et les questions de personnes, les divergences d’intérêts et les enjeux de relation. C’est la confusion des deux registres qui empoisonne les débats sur « une main de fer dans un gant de velours ». Au lieu d’être tantôt dur, tantôt doux, ou un peu l’un et un peu l’autre dans un subtil mélange, il s’agit d’être constamment doux avec les personnes (souplesse relationnelle) et dur dans la recherche de l’accord le plus profitable. Le mouvement n’est pas dans l’horizontal mais bien dans une double verticale qui barre tout abus de pouvoir des uns et des autres.
Il n’y a pas à sacrifier les intérêts pour la relation ou la relation pour les intérêts, il y a à gagner sur les deux tableaux : faire grandir les gains ET la relation, garder le double cap d’optimiser les résultats par la prise en compte des intérêts en présence ET de respecter les personnes. Négociation efficace et communication vraie sont des plans qu’il faut apprendre à distinguer d’abord, à associer ensuite. Plus je manifeste du respect pour les personnes, plus je peux me battre résolument sur le fond, en me donnant les moyens efficaces d’atteindre mes objectifs. L’accord sera d’autant meilleur et vite conclu que la communication est bonne. Et inversement, le fait de prendre au sérieux les intérêts de l’autre contribue à renforcer la relation » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, 2009, p. 106-107) + étape 3 du parcours de formation.
« Les différentes réponses qu’il convient d’apporter aux conduites agressives sont à la base d’une typologie au cœur de la méthode C-R-I-T-E-R-E : les « violences-manière de dire quelque chose » ne se traitent pas de la même manière que les « violences-manières d’obtenir quelque chose », au sein desquelles je distingue les violences-délit et les violences-pouvoir. Ce n’est pas la forme qu’elles prennent qui permet de les distinguer. Qu’elles soient finement psychologiques, verbales ou brutalement physiques, on les déjoue en diagnostiquant correctement leur cause et leur finalité. Les « violences-manière de dire » sont provoquées par une tension émotionnelle et sont désamorcées par l’empathie. Sont à classer dans la catégorie des violences délictuelles toutes celles que l’amélioration du cadre de droit réussit à éliminer. Restent les jeux de pouvoir que la morale ne peut pas contrecarrer par le droit contraignant et dont on se joue par l’art diplomatique du recadrage et, à la racine, par la force tranquille qui garde sereinement le cap de ses objectifs » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, 2009, p. 108) + étape 3 du parcours de formation.