Il paraît que Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Moi, j’écris courbes, avec bien des ressacs, alternant les systoles et diastoles de mon cœur ! Devant l’obstacle, chaque ressac m’invite à un retour sur Soi, où se trouvent les ressources pour trouver un chemin nouveau et avancer…
Photo offerte par une proche amie : le ciel de Sasseta en Toscane, ce 3/9/23. Gratitude pour ces délicates touches du peintre céleste…
Vivre centré = faire des choix de vie tels que s’équilibrent mon axe vertical et mon axe horizontal et que je me tienne le mieux possible en leur centre.
Si ma verticalité est très développée sans que ne suive ma base horizontale (c’est-à-dire un chemin concret de guérison personnelle et de réconciliation interpersonnelle), je risque d’être un mât sans bateau, à la dérive dans l’eau… L’Amour a à éclairer pénétrer toutes les ombres de mes cales-tombeaux.
Dans les termes inverses (belle humanité sans verticalité), je risque d’être un bateau stagnant, sans mât, sans souffle, sans avancées cruciales. Pour que mon travail thérapeutique avance joyeusement jusqu’à l’Essence-Ciel, rien de tel que d’expérimenter l’Amour, avec un grand A, qui est aussi proche de moi que la source l’est du ruisseau, que l’oxygène l’est de mon souffle, que le soleil l’est de cette étincelle de vie qui m’anime…
Mieux encore que de chercher le soleil derrière les nuages de pluie, accueillir avec tendresse, l’une après l’autre, mes parts dépitées jusqu’à ce que, touchées d’être ainsi accueillies, elles fassent un pas de côté et laissent de l’espace au centre, là où brille la source de lumière en moi.
En voici des extraits se concentrant sur l’exemple concret qui sert de fil conducteur à l’exposé des principes de base de l’IFS :
« La dynamique IFS (Internal Family System, Système Familial Intérieur) permet, comme on le ferait en thérapie systémique, de recréer du lien entre les parties, de permettre à chacune de reprendre sa juste place, de faire circuler l’information dans le but de retrouver de l’harmonie et de l’équilibre dans le système.
« Tiens, on dirait que cette partie qui a envie de hurler sur mon patron est activée par une autre partie qui ne supporte pas qu’on me mette la pression et qui a l’air si fatiguée.
[…]
Je ne m’étais pas rendu compte que cette partie qui ne supporte pas la pression était si fatiguée, ça me touche, je me demande bien d’où vient cette fatigue. Que vit-elle ? De quoi a-t-elle besoin pour être mieux ? (curiosité et compassion du Self). Au lieu du Self, cela pourrait être une autre partie qui se manifeste. « Ah non, on ne va pas commencer à se lamenter, ça ne résoudra rien (partie critique envers la partie fatiguée) ».
[…]
Ma partie critique interdit à ma partie fatiguée de dire sa fatigue et demander de l’aide, parce qu’elle veut m’éviter de passer pour une faible. Par contre, elle autorise la partie en colère à s’exprimer, parce que la colère est vue comme une preuve de caractère. Du coup, mes collègues sont distants avec moi et je ne peux pas leur demander de l’aide, je suis encore plus fatiguée et en colère. En plus, je me sens rejetée par les autres à cause de mes accès de colère.
[…]
Ma partie critique est un manager qui fait en sorte que je ne sois pas prise en défaut de faiblesse, il me fait accepter plus de travail que ce que je peux réellement faire pour obtenir de l’approbation. Ce faisant, il met mon système en difficulté. D’accord, il me permet de me sentir valorisée par le regard des autres, mais cela a un coût en énergie. D’où la fatigue. Lorsque quelqu’un ose faire une petite remarque sur mon travail, c’est le pompier colère qui vient à la rescousse. Avant même que je prenne conscience que cela me blesse, je rétorque avec agressivité. En réalité, cette agressivité n’est nullement justifiée dans le moment présent, elle est proportionnelle à la souffrance de l’exilé. L’exilé, l’exilée… je sens au fond de moi cette petite fille qui a vécu à l’école des humiliations parce qu’elle était un peu plus lente que les autres et qui en garde une profonde tristesse car elle n’a jamais été entendue dans sa difficulté.
[…]
Ma partie critique, je la sens dans mon corps comme une chape de béton, dur et lourd, c’est pesant… Quand je me mets en lien avec elle et que je lui exprime ma curiosité, elle me montre que son intention pour moi est que je sois toujours performante, toujours à la hauteur…. Elle a peur qu’on me critique ou qu’on se moque de moi… c’est dur pour elle car elle doit être très vigilante, parfois elle aimerait faire autre chose… Si on pouvait s’occuper de la partie qu’elle protège, elle pourrait se détendre un peu… Elle me montre une petite fille qui pleure au fond de la classe… Cette petite fille, je la sens là dans mon corps, elle est tellement triste… Quand je m’adresse à elle, d’abord elle ne me voit pas, puis elle se demande qui je suis, ça fait tellement longtemps qu’elle est là toute seule… Je crée un lien avec elle et je l’invite à me montrer ce qu’elle a besoin que je sache d’elle pour se sentir comprise… Elle me fait sentir toute sa tristesse et son découragement, sa solitude, sa croyance qu’elle est nulle… Elle voudrait que je l’aide à se sentir mieux… D’abord je lui offre ma présence et ma compassion… ça lui fait du bien… Avant de décharger ses fardeaux émotionnels, elle voudrait être placée dans un autre lieu où elle serait en sécurité… Voilà, elle est dans une chambre à coucher avec ses objets familiers et réconfortants… Maintenant, elle est prête à se défaire des émotions et croyances dont elle ne veut plus… Eelle fait un grand feu et elle brûle la tristesse, la culpabilité et la croyance qu’elle est nulle… ça prend du temps… je ressens aussi dans mon corps toute cette tristesse qui part… À présent, elle peut récupérer ses qualités de confiance et d’assurance, elle est peut-être plus lente, mais elle est fière d’elle parce qu’elle est courageuse et persévérante… Comment réagit le manager en voyant ce changement ? Il est soulagé, avec ces qualités, je peux prendre ma place d’adulte et me sentir valorisée. De plus, ma part colère se manifestera moins et j’aurai de meilleures relations avec mes collègues…
Le déchargement des fardeaux des exilés, phase essentielle vers plus de liberté et d’harmonie intérieure !
L’art de nettoyer de manière excessive et compulsive (ses mains, ses vêtements, la maison, etc.) est un membre de la famille des Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC), ces comportements répétitifs qui cherchent à réduire l’anxiété. Dans tout TOC et tic, il s’agit d’une part de nous dont l’obsession prend soin du mieux qu’elle peut de l’angoisse d’une part traumatisée (par un événement ayant autrefois suscité un stress important). La meilleure manière de prendre soin de cette part est de guérir jusqu’au bout son trauma, ce qui la délivrera de son angoisse et, par voie de conséquence, offrira l’opportunité à la part protectrice de lâcher ses obsessions… Magnifique cercle vertueux de la Présence qui offre sécurité et bienveillance à tout qui en manque… Faute de cette présence, c’est un cercle vicieux, en sens inverse : l’obsession est une stratégie mise en place pour sortir de l’angoisse mais finit par en produire à son tour. Qu’on-se-le dise ! Console dix ?
Comme il est bon d’inviter chaque part en moi à prendre un bon teatime pour ‘cause-causer’ ensemble. J’ai une attention particulière à mes parts qui semblent dans l’ombre de la force, porteuses de la puissance de l’ombre, comme celle qui se croit forte d’offrir un bouquet de fleurs, en tuant des pâquerettes… Rejoindre et reconnaître leur intention d’amour jusqu’à ce qu’elles se détendent et laissent l’Amour conduire notre temps de qualité…
Voilà Pâques : ça commence par un raid sanglant qui tue un homme, et cela finit par l’amour qui ressuscite le meilleur de nos forces !
Au cœur de mon cœur, là où je suis qui je suis en vérité, je suis spontanément créatif, courageux, confiant… Le Self authentique en moi est généreux sans effort. Par contre, mes parts généreuses triment dur pour apprivoiser leur environnement et s’attirer les bonnes grâces de leur entourage. L’une d’entre elles a une énergie à revendre, tel Sisyphe remontant perpétuellement son rocher en héros. Une autre se décourage devant les efforts à fournir ; sans élan, elle est excellente à procrastiner !
Quel pied de les inviter à profiter avec moi des bienfaits des rayons de soleil que je reçois dans le coeur de mon cœur, parfumés et colorés par Ta belle présence… Les années passent, la Présence ne passe pas…
Je nous souhaite de prendre soin de nos Sisyphe remontant perpétuellement leur rocher pour faire héros … Ferrero
Quand quelqu’un est douloureusement visité par la maladie, il a le réflexe de se couper, de se fermer. Il en va de même avec un membre du corps qui se replie sur sa douleur. Quand un de mes membres se coupe ainsi pour se protéger, j’ai appris à le visiter, comme je fais une visite à une personne malade : au début de la rencontre, l’enjeu est de se faire doucement accepter dans l’aire du malade : se mettre à son niveau, accueillir ses douleurs et ses plaintes avec compassion ; s’il s’est renfermé sur lui depuis quelques temps, accepter que sa chambre est ténébreusement sombre et aussi qu’elle sent le renfermé. Une fois bien connectés, mis au diapason, il devient possible d’ouvrir peu à peu et très progressivement les rideaux de la chambre, puis d’ouvrir un peu la fenêtre : apporter l’air frais de dehors, c-à-d partager la vie qui circule en moi ici et maintenant, être moi, tel que moi je suis au cœur de mon cœur, vivant, aéré, lumineusement habité par la Vie… Le membre du corps malade a d’abord pu déposer sa souffrance, il peut ensuite à son rythme se rouvrir à la vie, finalement accueillir la Vie, les cadeaux de Plus grand que lui…
En devenant familier de cette hospitalité qui rebranche les membres de mon corps et ceux de mon cœur aux Sources de Vie, je ne suis plus tombé malade (mon dernier ‘congé maladie’ date d’avril 2001). Je sens les microbes autour de moi et, quand je voyage, quand je suis plus fatigué, ils viennent à moi, ils entrent en moi ; cela réagit dans le nez, la gorge… Il est vital alors de m’arrêter pour vivre un retour à Soi, accueillir chaque organe activé par le début de grippe dans un temps de qualité, lui offrir les relaxations, repos et divers chouchoutages qu’offrent aussi massage, sauna & hammam. Prendre un temps de qualité avec chaque membre, l’un après l’autre, comme un membre éminemment précieux de l’équipage à bord… jusqu’à ce qu’il circule à nouveau pleinement dans ses capacités à recevoir les dons de la Source et aussi à redonner (notamment en laissant aller les toxines, comme le fait chaque expire).
C’est toute une permaculture à l’intérieur de soi qui fait que le rhume / la grippe passe alors son chemin tranquillement, sans s’y installer. Quand le corps est pleinement soutenu par la conscience, en recevant le temps, l’attention et l’énergie de vie nécessaires, il accueille de façon appropriée chaque hôte : les agents pathogènes ne sont que des hôtes de passage, ils ne restent pas quand le système immunitaire est bon. Ils restent davantage là où c’est dégénérescent, sale et/ou désordonné. Tels des éboueurs qui viennent nettoyer et réordonner à la vie. Parfois, il est besoin du sécateur pour émonder ce qui meurt et permettre au vivant de traverser la mort pour mieux renouer avec la vie. Telle est mon expérience, qui m’amène à dire que la maladie qui abat un corps fonctionne assez similairement au péché qui coupe l’âme de la source. Et les remèdes se ressemblent aussi…
Ci-dessous une peinture d’Hélène Avot (http://atelierdubelvedere.fr) : « Marie qui défait les nœuds », que j’accueille en voyant les agents pathogènes à ses pieds… Merci, Hélène, pour ces souffles et-laines de douceur, à la douce heure !
Voir aussi http://etiennechome.site/le-corps-sait-sans-corset/