L’émergence du Self

Je retrouve un mot que j’ai écrit un jour à une personne que j’accompagnais en IFS depuis 2 ans :

« Comme il est beau de t’accompagner sur ce chemin, où, pas après pas, émerge ta personne véritable, authentique, qui peut dire proprement « je suis qui je suis ». Beauté de te voir déployer ton Self leadership sur toute ta petite famille intérieure… Joie de ton rayonnement grandissant : chaque fois que quand une part de toi s’inquiète (parfois jusqu’à la panique), tu lui offres avec toujours plus d’assurance ce socle de sécurité qui existe en toi et tu lui permets de goûter à cette paix qui habite le coeur de ton cœur et, avec douceur, tu la fais entrer dans ta plus large perspective. C’est ce déploiement, cette émergence du Self qui compte car tout le reste en découlera de manière organique, avec considération de chacune en toi… »

The Larger Self

« Avec des mots différents, toutes les grandes religions expriment que nous sommes des étincelles de la flamme éternelle. Le divin intérieur (ce que les chrétiens appellent l’âme ou la Conscience du Christ, les bouddhistes appellent la nature du Bouddha, les hindous Atman, les taoïstes Tao, les soufis le Bien-aimé, les Quakers la Lumière Intérieure), souvent, il ne faut pas des années de pratique méditative pour y accéder parce qu’il existe en nous tous, juste sous la surface de nos parties extrêmes. Une fois que celles-ci acceptent de se séparer de nous, de nous laisser un peu d’espace, nous avons soudainement accès à qui nous sommes vraiment.

Concernant la rapidité avec laquelle un  accompagné peut accéder à son Self, le plus important est le degré avec lequel l’accompagnateur est pleinement présent, Self-led. C’est cette présence qui constitue l’élément de guérison en psychothérapie, indépendamment de la méthode ou de la philosophie du praticien » (Richard Schwartz, The Larger Self ; cf. https://artoflivingretreatcenter.org/blog/the-larger-self/).

Merci, chère Manya Ronay.

Alliées plus qu’ennemies

Je viens de lire « À la mémoire de Thérèse qui a perdu son combat contre le cancer, à 85 ans ». « Perdre son combat contre… » ? Cette mise en mots ne correspond pas à la sagesse que la vie m’enseigne par rapport à la maladie et à la mort.

Voici ce qui sonne juste en moi, du point de vue biologique, puis psychique.

Dans la toute grande majorité des cas, les bactéries, virus et microbes (qui sont plus nombreux sur notre peau que les cellules humaines) cohabitent en symbiose et en collaboration avec notre organisme.

Plutôt que de lutter contre la maladie, la sagesse m’invite à l’écouter avec soin comme un utile signal d’alerte, en ce sens qu’à travers elle, s’expriment les membres de mon corps et de mon équipe intérieure, m’indiquant ce dont j’ai à prendre soin prioritairement, ici et maintenant. Pour aller plus loin, cf. mon post https://etiennechome.site/le-processus-naturel-de-guerison-devant-une-attaque-externe/

Et plutôt que de lutter contre la mort, la sagesse me prie d’accueillir le sens profond de ma vie et les étapes de mon pèlerinage sur le chemin de la Vie véritable.

J’ajoute, en outre, un point de vue biblique.

a) En Matthieu 5,38-39, le mot « contre » (ἀντί) est répété trois fois coup sur coup pour nous avertir du piège de « se battre contre ». À tous les niveaux, Jésus nous prie de sortir du piège mimétique de la violence. Et la violence commence déjà en ‘nous’-même, contre ce que ‘nous’ n’aimons pas en ‘nous’-même (il est intéressant d’accueillir ces 3 ‘nous’ différents…).

b) L’Apocalypse nous révèle qu’à la fin des temps, la bataille finale entre les Forces du Bien et du Mal sera aussi simple qu’un lever de soleil, dissipant les ténèbres, dans une totale asymétrie : la clarté du jour vient dissiper l’obscurité de la nuit. Il n’y aura aucune lutte contre mais bien l’avènement de la Vérité authentique. Pour en savoir plus à ce propos, cf. https://etiennechome.site/5387-2/.

Bonne fête d’Hanoucca, la fête juive des lumières (durant huit jours, chaque soir, chaque chaumière allume les lumières de Hanoucca).

ma lettre mal-être

Je t’écris un message, convaincu que tu as à l’entendre.
Une part de moi y crie ‘help, au secours, à moi’.
À vrai dire, c’est faute de trouver en moi
un Self leader, capable d’entendre ce cri.

Finalement, je ne t’enverrai pas ce message à toi ;
je prends un temps pour lui donner le droit d’être en moi,
et me laisser inspirer la petite initiative
qui me remet dans le flow de la Vie…
Et merci à Ouistiti (ma part jeu de mot), qui y contribue par ses acrobaties de branche en branche (qui me rebranchent à la vie).

Take care

« Nous devons mettre tous nos défauts et nos faiblesses au travail pour les rendre utiles. Certains diront : « Mais les défauts, il faut les fouler aux pieds, il faut les anéantir ! » Essayez et vous verrez si c’est facile : c’est vous qui serez anéanti. Le problème est le même pour tous les défauts. Qu’il s’agisse de la gourmandise, de la cupidité, de la vanité, vous devez apprendre à les mobiliser afin qu’elles travaillent pour vous dans la direction que vous avez choisie. Si vous êtes seul pour travailler, vous ne pourrez pas réussir » (Omraam Mikhaël Aïvanhov).

L’émergence du Self en IFS

Je fais le bon choix quand
-je donne priorité à l’accueil de ce qui est présent,
ici et maintenant, en moi ;
– je lui offre toute la bienveillance dont je dispose
ici et maintenant, même si ‘toute’ est un tout petit peu ;
– je suis curieux de son intention, en amont de son comportement.
– À ce qui est en manque, je veille à donner ce dont il a besoin, jusqu’à ce qu’il se détende et ait l’élan de faire un pas de côté, laisse le centre de la scène, accepte qu’une place soit faite à un autre en manque…
Me reliant à cet autre qui a besoin d’attention, je répète la démarche, avec la bienveillance alors disponible. Tiens, elle a grandi entretemps : c’est le cercle vertueux de la bienveillance ! Et quand toutes les parts ont été comblées, libérant l’une après l’autre l’espace central, le petit filet de bienveillance est devenu fleuve riche en fécondité (Ézéchiel 47). L’émergence du Self en IFS (Internal Family System) est un amazing process… Gratitude!

Nous assomme d’être loin de ce que nous sommes

« Un silence s’était fait dans son âme, un de ces abîmes où le monde entier disparaît, sous la pression d’une pensée unique, d’un souvenir, d’un regard » (Gustave Flaubert).

Merci, peu quelconque gusse Flow-Père. Ce matin, ta parole m’a aidé à accueillir en moi une part profondément triste, à partir de cet espace intérieur disposant d’une bien plus large perspective de la Vie. Et la Présence doucement confiante dans cet espace a détendu cette part triste qui a pu alors quitter le centre qu’elle occupait vigoureusement. Enfin, elle et moi, ensemble, main dans la main, nous avons pu continuer d’accueillir ce Souffle de Vie et savourer paix et confiance, jusque dans la perte et le deuil…

Si ça nous assomme
d’être loin de ce que nous sommes,
Ouistiti en moi fait la somme
pour nous souhaiter bons sommes
et ainsi être bien éveillé.es, somme toute !?…

Comme un hôte bienvenu

« Si tu te sens triste, si tu as peur ou si tu ressens une tension dans ton corps, pour un moment seulement, arrête de vouloir t’en débarrasser. Oublie aussi d’essayer d’ « élever ta vibration » !
Au lieu de cela, reste simplement avec cet inconfort.
Sois curieux de lui.
Sois indulgent avec lui.
Respire en lui.
Donne-lui de l’espace, un peu de temps.
Oublie de le comprendre, de « lâcher-prise »,
et de l’ « arranger  » aujourd’hui
et permets-lui simplement d’être ici
aussi longtemps qu’il a besoin d’être ici.
Laisse-le rester s’il veut rester.
Laisse-le partir s’il veut partir.
Laisse-le revenir s’il veut revenir.
Traite-le comme un hôte bienvenu
dans la vaste maison de repos de ton être,
un enfant bien-aimé qui en fait véritablement partie »
(Jeff Foster).

Libre de ce qui nous terrorise et de ce qui nous extasie

« Ceux qu’on appelle des saints n’ont pas peur de souffrir, ils n’ont pas peur non plus de jouir. À l’inverse, dommage d’avoir peur sans cesse de souffrir autant que de jouir vraiment, c’est-à-dire d’éviter ce que la vie a de plus doux et de plus douloureux. La peur plus que la haine est bien le contraire de l’amour, la peur d’aimer, de se perdre, de mourir… Les verbes s’enchaînent, cascades où s’approfondit le chant de la Source. Il n’y a là aucune recherche de la souffrance, de la maladie, de la persécution ou de la mort, simplement une grande liberté quand des évènements désagréables ou agréables se présentent à nous, en faire une occasion d’aimer encore et davantage, sans s’y attacher, sans se rendre dépendant. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’être libre, de ne pas nous identifier à ce qui nous fait souffrir, à ce qui nous fait jouir, à ce qui nous terrorise ou à ce qui nous extasie » (Jean-Yves Leloup).

Tu ne vois que mon ombre ?

Ce projet m’a fait monter très haut dans l’enthousiasme,
tout excité que j’étais d’imaginer tous les possibles,
de créer à partir de ces nouvelles perspectives.
Les défis m’enchantaient, les inconvénients m’échappaient,
les petits cailloux dans ma chaussure à peine perceptibles…

Et puis, progressivement, le poids de nos inerties s’est refait sentir.
La réalité des contraintes s’est rappelée à moi.
C’est le temps où je démêle avec lucidité
ce qui relève de l’appel… et du fantasme…
Il y eut un soir, pétant toutes les limites.
Il y eut un matin, incarné dans la matière.

Bienvenue à l’un qui a crevé tous les plafonds !
Bienvenue à l’autre qui nous a fait prendre la poutre en face.
Les deux contribuent à l’humble accueil du monde
tel qu’il devient par nos enthousiasmes et
tel qu’il est encore par les résistances
qui nous immobilisent encore…