Bros coliques…

« Ma carrière est de bric et de broc, mais ma vie est remplie du début à la fin » (Marie Laforêt).

« Si l’on réfléchit au fonctionnement de l’histoire, l’idée même des sources, des origines d’une civilisation, est littéralement dépourvue de sens. Tout se construit de bric et de broc » (Paul Veyne).

Du latin brocchus, le broc est un récipient haut à usage domestique, à col resserré, muni d’un bec évasé et d’une anse.

À chacun.e de nous, je souhaite un bon travail craie-à-tif
et de bonnes pauses de bric et de broc qui créent peu hâtives
(après mes féeries / fées-et-ris à l’aube, je peux bien commencer ma journée…). Bonnes mimiques et bonnes joues nées !

Déconstruire pour reconstruire

Jésus est un spécialiste du recadrage… « Chacune des paraboles ici étudiées l’a illustré : au cœur du jeu parabolique, s’exerce un ressort en 3 temps : 1) la parabole détend d’abord et comprend son destinataire ; 2) puis, elle tend ailleurs et le surprend par un coup de théâtre, un renversement de situation ; 3) enfin, elle lui tend la perche en lui lançant un « prends position » ! Nous avons à chaque fois examiné comment la parabole, par ce jeu de recadrage, constitue un langage de changement d’une redoutable performativité pour appeler à un comportement nouveau.

Dans les quatre derniers exemples, nous avons comparé la parabole à une opération de sauvetage de quelqu’un qui est tombé dans un trou. 1) Elle commence par lui tendre la main. 2) Une fois qu’elle le tient bien, elle le tire vers le haut pour l’en sortir. 3) Enfin, elle lui demande de tenir debout par lui-même. Hélas, au moment où la parabole cherche à le sortir du trou, il arrive qu’il lâche la main et retombe au fond du trou. Il va alors comprendre la parabole à l’envers, lui faire dire son contraire. Incapable de voir le ressort de la parabole dans le deuxième mouvement, il va la réduire dans le mouvement premier. Il se convainc que la parabole légitime la conduite qu’en réalité, elle conteste. C’est le risque pris par l’art parabolique qui commence par entrer dans la perspective de son destinataire. Nous avons montré à chaque fois comment la parabole prend soin d’aménager d’abord un terrain d’entente, une plate-forme commune, en obtenant son assentiment sur un point, lequel sert alors de levier pour tenter de surmonter le dissentiment » (dans la conclusion de Chomé Étienne, Le jeu parabolique de Jésus, une étonnante stratégie non-violente, Éditions Lumen Vitae, Collection Connaître la Bible, n° 57, 2009).

Peau lithique

« Mon cher, quel que soit le système politique,
les hommes de pouvoir sont toujours des parleurs »
(Georges Duhamel, Vie et aventures de Salavin).

« Il ne faut pas jouer avec la langue française.
Personnellement, jeu de mots-torise
aucun calembour » (Grégoire Lacroix).

Circulez, tambourins, il
n’y a aucun bal-en-cours !

Étrange lutin aux portes du matin

« Mon cœur s’est dérouté dans un flot d’impatience.
Ce n’est qu’un orphelin perdu de toute attente.
Il recherche toujours ce qu’est la délivrance
Mais il garde l’espoir qu’un ange se présente.

Quel est donc ce démon, cet étrange lutin
Qui ose réveiller et tourmenter mon âme ?
C’est la déclaration par cette puissante flamme
Qui caresse mon corps aux portes du matin.

Ressentir cet amour, l’émoi qui m’émoustille,
Fredonnant un air sain dans le courant amer
D’un regard passionné lorsque son sens pétille.

C’est au creux de ces vagues, des vents et de la mer
Que j’apporte des fleurs en bouquet, en couronne,
Afin d’y achever cette vie monotone »
(Sylvie Souaidet, Ange ou Démon).

Abayas / Abba ya…

« Pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. Malheur de payer la dîme et de se mettre en ordre avec la loi, en passant à côté du jugement et de l’amour de Dieu » (Évangile de Luc, 11, 39-42).

Vivent les belles abbayes de France : Abba-yes !
‘Yes’, c’est ‘ya’ en néerlandais : Aba-ya !
CQFD déshabilla :
des abbay à
des abayas…

Deux pis panthères

Connaissez-vous cette énigme à résoudre ? (Mon père la posait à qui mieux mieux et à l’envi, dès qu’il rencontrait de nouvelles connaissances.)

Tu survis à un crash d’avion dans le désert dans lequel rôdent des panthères. En plus de tes habits, tu n’as sur toi qu’un fusil et deux cartouches. Tu es un grand fumeur de pipe. Or, tu n’as ni pipe, ni tabac. Comment tu fais ?

Solution : tu mets une cartouche dans ton fusil, tu vises une panthère ; la vache ! tu la tues. Tu vas chercher la panthère, tu la prends par la queue et tu lui fais faire un cercle autour de ta tête.
Comment calcule-t-on la circonférence, le périmètre de ce cercle ?
2πR : deux fois pi fois le rayon. Ici, le rayon, c’est la panthère ;
donc, 2 pi panthère.
Tu prends une des 2 pipes en terre, tu la broies et tu fais deux tas :
un tas haut et un tas bas. Tu bourres la deuxième pipe avec le tabac.
Tu mets la deuxième cartouche dans le fusil, tu vises encore une panthère,
tu tires et tu la loupes ! Avec la loupe et un tel soleil, tu allumes la pipe !…
CQFT, ce qu’il fallait trouver…