Par la fenêtre ouverte, entraient des lueurs d’or. Le soleil si triste pleurait ses rayons morts. Les arbres se pliaient, à volonté du vent. Les oiseaux ne chantaient plus, intrigués du tourment. Le vent murmurait la ballade de l’été, en remuant ses lèvres exquises à satiété. Les chants des cigales, habituellement si gais, devenaient une plainte râleuse et monotone. Il est temps de partir, voici venir l’automne…
De mémoire de rose On n’a vu mourir un jardinier Si rien qu’une pause ne peut vous suffire Madame laissez Le temps s’est tiré sans le maudire Patientez Laissez-vous glisser dans le vent léger Patience, patientez…
Si l’amour s’envole ne t’en prends qu’à toi Tu as fui l’école pour le lit d’un roi Si sa voile blanche n’est plus que brouillard Te pends pas à la branche Dès qu’il fera noir Te pends pas à la branche Dès qu’il fera noir
Car… De mémoire de rose On n’a vu mourir un jardinier Si rien qu’une pause ne peut vous suffire Madame laissez Le temps s’est tiré sans le maudire Patientez Laissez-vous glisser dans le vent léger Patience, patientez…
Garde tout au fond tout au fond de toi Un vide un endroit Derrière les fêtes Ou poser la tête Dans le vent du soir Bercer ses vieux rêves Même s’il fait noir Bercer ses vieux rêves Même s’il fait noir
Car… De mémoire de rose On n’a vu mourir un jardinier
Si rien qu’une pause ne peut vous suffire Madame laissez le temps s’est tiré sans le maudire Patientez Laissez-vous glisser dans le vent léger Patience, patientez
« Vous m’en bouchez un coin » signifie « vous me rendez muet d’étonnement ». Exemple : « Et elle finit entre haut et bas sur une expression triviale que jamais la baronne n’avait entendue. […] « Ça vous en bouche un coin ». Oui c’est cela qu’elle avait dit » (François Mauriac, Le Sagouin, 1951).
Un sagouin est un ouistiti ou une personne sale, un enfant malpropre. Dans le roman de Mauriac, c’est d’abord un enfant, nommé Guillaume, mal aimé et rejeté par sa mère, qui finira par se suicider avec son père, lequel porte les mêmes blessures et souffrances.
Mauriac : la tragédie humaine à l’état brut, dans un récit bref, d’un rythme ascendant, sans concession à l’accessoire. L’action est intérieure, tout se déduit des sentiments, emmêlés dans le jeu des passions humaines…
Mauriac, romancier à la baguette magique, par « son verbe éblouissant, son style poétique, dont le frémissement laisse deviner l’âme sensible de l’homme, ses émois, ses déchirements et sa curiosité toujours anxieuse » (Sculfort).
Aimons toujours, aimons encore. L’amour, c’est le cri de l’aurore… Ce que le flot dit aux rivages ce que le vent dit aux vieux monts ce que l’astre dit aux nuages, c’est le mot ineffable: « Aimons »… L’amour fait songer, vivre et croire Il a, pour réchauffer le cœur un rayon de plus que la gloire et ce rayon, c’est le bonheur… Aimons-nous toujours davantage unissons-nous mieux chaque jour les arbres croissent en feuillage que notre âme croisse en amour… Toute ambition allumée dans notre esprit brasier subtile tombe en cendre ou vole en fumée et l’on se dit : « Qu’en reste-t-il? » L’amour seul reste… Si tu veux dans ce vil séjour garder ta foi, garder ton âme garder ton Dieu, garde l’amour… Conserve en ton cœur sans rien craindre Dusses-tu pleurer et souffrir la flamme qui ne peut s’éteindre et la fleur qui ne peut mourir… (Victor Hugo, Contemplations).
« Jette les armes et aime ton ombre ! Plutôt que d’être en conflit avec ton ombre, connais-toi toi-même : les Anciens nous ont ouvert la voie en nous invitant à aimer l’ennemi qui est en nous sans nous acharner à le combattre. Ils nous suggèrent d’examiner en vérité nos défauts, nos peurs, nos répugnances, nos antipathies, dans une véritable et profonde acceptation de nous-mêmes, dans une démarche d’humble courage.
Faisons le pari de la croissance personnelle (et de celle de notre couple), en allant puiser dans notre obscur trésor intérieur qui se compose d’éléments infantiles de notre être, d’attachements, de talents et de dons non développés… Reprenons contact avec la vie, avec notre vitalité, notre créativité. Collaborons avec notre ombre, en apprenant à l’aimer, et nous parviendrons à une authentique estime de nous-mêmes. Faute de nous y atteler, nous encourons le risque de la projeter sur l’autre. Chacun.e n’accepte ni ses défauts ni ses faiblesses et les projette sur son conjoint. Comment nous aimer alors ?
Reconnaître nos tendances désordonnées, en assumer la responsabilité, les réintégrer dans une vie cohérente, apporte un monde de possibilités pour nous et pour le couple. Regarder en vérité qui je suis, respecter mes aspirations profondes, revient à exploiter un potentiel enfoui. C’est le gage d’un épanouissement plus complet de nous-mêmes et donc d’une réelle croissance » (Maud Chabert d’Hières, 2018).
« Celui qui sait pourquoi il vit peut endurer n’importe quel comment. » Ce mot de Nietzsche est repris par Victor Frankl qui soutient : « Ce dont l’être humain a réellement besoin n’est nullement d’un état dépourvu de tension, mais plutôt d’un effort et d’une lutte pour atteindre un but qui en vaut la peine, d’une tâche librement choisie. Ce dont il a besoin, ce n’est pas d’une absence de tension à tout prix mais de l’appel d’une potentialité de sens qu’il lui incombera d’accomplir. Ce dont l’être humain a besoin ce n’est pas d’homéostasie mais de ce que j’appelle « noodynamique », c’est-à-dire, d’une dynamique existentielle située dans un champ de tension dont un pôle est représenté par le sens à accomplir et l’autre pôle par l’homme qui doit accomplir ce sens » (Victor Frankl, La LOGOTHÉRAPIE dans une coquille de noix (les concepts fondamentaux de la logothérapie), 1959). Voici le texte complet :
Je vous exhorte à lire cet article passionnant, qui fait jouer ses concepts-clé et nous invite à le faire dans notre propre vie : l’anticipation anxieuse, l’hyper-intention aussi bien que l’hyper-réflexion régulées par l’intention paradoxale, la déréflexion et surtout l’autotranscendance…
« Considère bien toutes les œuvres du Créateur, elles vont deux par deux, l’une révélant l’autre. Ainsi, la mort face à la vie » (Siracide 33,15 ; livre biblique de Ben Sira le sage).
« Nous n’irons pas au but un par un mais par deux. Nous connaissant par deux, nous nous connaîtrons tous. Nous nous aimerons tous et nos enfants riront de la légende noire où pleure un solitaire » (Paul Eluard, Le temps déborde, 1946).
Magnifique déclaration de Tristan à Yseult : « Mon visage dans tes yeux se reflète, comme se reflète le tien dans les miens et la pureté des cœurs, dans nos visages, reposent… J’ignore si la vie est plus grande que la mort mais l’amour l’est plus que les deux ! »
Effroyable illusion de Tristan et Yseult la Blonde qui croient échapper à la mort en s’aimant sans entraves, allant face contre Yseult aux blanches mains, l’épouse légitime de Tristan, jalouse et Tristàen mourir…
En plus des 3 jours de crues meurtrières et dévastatrices, la répétition des inondations depuis 2 mois épuisent les Belges dont les habitations ont été inondées plus de dix fois ces dernières semaines. Courage !
« Après une catastrophe, c’est à dire un « événement qui suspend les activités normales et cause de sérieux dommages à une large communauté » (Aldrich, Building Resilience. Social Capital in Post-Disaster Recovery, University of Chicago Press, 2012), la plupart des humains montrent des comportements extraordinairement altruistes, calmes et posés. Sont exclues de cette définition les situations où il n’y a pas d’effet de surprise, comme les camps de concentration, et les situations plus complexes des conflits armés. « Des décennies de recherches méticuleuses sur le comportement humain face aux désastres, aux bombardements durant la seconde guerre mondiale, aux inondations, aux tremblements de terre et aux tempêtes à travers le continent et ailleurs dans le monde l’ont démontré » (Solnit, A Paradise Built in Hell : The Extraordinary Communities That Arise in Disaster, Penguin Books, 2012). Dans ces situations, certains prennent même des risques insensés pour aider des personnes autour d’eux, aussi bien des proches que des voisins ou de parfaits étrangers. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’image d’un être humain égoïste et paniqué en temps de catastrophe n’est pas du tout corroborée par les faits. […] Dans l’univers d’un élevage de dindes, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : l’éleveur vient tous les jours donner des grains et il fait toujours chaud. Les dindes vivent dans un monde de croissance et d’abondance… jusqu’à la veille de Noël ! S’il y avait une dinde statisticienne spécialiste de la gestion des risques, le 23 décembre, elle dirait à ses congénères qu’il n’y a aucun souci à se faire pour l’avenir. […] L’utopie change de camp : est aujourd’hui utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant » (Pablo Servigne, Comment tout peut s’effondrer : Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes).
« Après une catastrophe, c’est à dire un « événement qui suspend les activités normales et cause de sérieux dommages à une large communauté » (Aldrich, Building Resilience. Social Capital in Post-DisasterRecovery, University of Chicago Press, 2012), la plupart des humains montrent des comportements extraordinairement altruistes, calmes et posés. Sont exclues de cette définition les situations où il n’y a pas d’effet de surprise, comme les camps de concentration, et les situations plus complexes des conflits armés. « Des décennies de recherches méticuleuses sur le comportement humain face aux désastres, aux bombardements durant la seconde guerre mondiale, aux inondations, aux tremblements de terre et aux tempêtes à travers le continent et ailleurs dans le monde l’ont démontré » (Solnit, A ParadiseBuilt in Hell : The ExtraordinaryCommunities That Arise in Disaster, Penguin Books, 2012). Dans ces situations, certains prennent même des risques insensés pour aider des personnes autour d’eux, aussi bien des proches que des voisins ou de parfaits étrangers. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’image d’un être humain égoïste et paniqué en temps de catastrophe n’est pas du tout corroborée par les faits.
[…] Dans l’univers d’un élevage de dindes, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : l’éleveur vient tous les jours donner des grains et il fait toujours chaud. Les dindes vivent dans un monde de croissance et d’abondance… jusqu’à la veille de Noël ! S’il y avait une dinde statisticienne spécialiste de la gestion des risques, le 23 décembre, elle dirait à ses congénères qu’il n’y a aucun souci à se faire pour l’avenir. […] L’utopie change de camp : est aujourd’hui utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant » (Pablo Servigne, Comment tout peut s’effondrer : Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes).