Sauras-tu t’asseoir près de cet étang ?

« Pour atteindre la vraie profondeur, il faut
suivre des sentiers pleins de méandres,
longer des bosquets riches de secrets.
Il y a encore par-delà les feuillages,
l’humble étang avec des libellules qui l’effleurent,
des fleurs de lotus qui l’abritent.
Sauras-tu t’asseoir près de cet étang,
prêter l’oreille à ce qui y murmure,
prêter le coeur à ce qui y palpite ? »
(François Cheng, L’éternité n’est pas de trop).

Solastalgie

Pour rendre compte du mal-être lié aux « effets cumulatifs des changements climatiques et environnementaux sur la santé mentale, émotionnelle et spirituelle », Glenn Albrecht a forgé le terme de solastalgie (du latin ’solacium’ / ‘réconfort’ et du grec ‘algie’ / ‘douleur’) : la douleur de perdre son lieu de réconfort, la nostalgie de son habitat naturel en mutation, territoire de vie en pleine dégradation. On ne reconnaît plus le paysage où l’on a grandi, on est dépossédé de son environnement. On ne reconnaît plus son « chez soi » en plein changement et on en souffre ; c’est le « mal du pays sans exil » (Baptiste Morizot).

En route vers des poésies organiques

« Quand vous écrivez une phrase, vous ne la réussissez pas au premier jet. Il s’agit alors de la reprendre jusqu’à ce qu’elle passe de quelque chose de mécanique à quelque chose d’organique » (Christophe Claro).

« Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore, échoue mieux » (Samuel Beckett, Cap au pire, 1991).

À l’école et à l’unif, jusqu’à 21 ans, j’ai été un matheux à 100 %, ma famille regorgeant d’ingénieurs. Progressivement, de décennie en décennie, je découvre les joies de la poésie !…

L’étincelle qui me donne vie

Décisive la flamme de bougie dans une pièce enténébrée !
Sa lumière se propage délicatement,
sauf là où un objet fait paroi…

De même, l’étincelle qui me donne vie a de quoi illuminer tous les recoins de ma vie. Elle frappe à la porte de chaque membre de mon équipe intérieure et respecte sa réponse ! Certains membres, des managers, coincés dans leur réflexe de contrôler, ne veulent pas lâcher leur rôle de meneur, jusqu’au moment béni où ils acceptent le Self leadership de l’étincelle créatrice en moi…

Christos Chrestos

Dans sa « Vie de Claude », Suétone cite Χρηστός pour le Christ. Il confond χρηστός et χριστός (christos, qui signifie l’oint et même, littéralement « le graisseux » ; ce terme est choisi par les juifs hellénisés pour traduire le mot hébreu meshiah). Par contre, le premier terme χρηστός (chrestos) est encore aujourd’hui un prénom grec, qui signifie littéralement « bon, vertueux, excellent », utilisé par exemple dans « mon bon ami ». Les deux termes sont très souvent confondus.

Témoignage : « je m’appelle Χρήστος et quand je me gourais en écrivant mon nom avec un iota (Χρίστος), ma marraine me reprenait chaque fois, en disant « Χρήστος » et non « Χρίστος » qui est réservé au Messie ». Plus de précisions : http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=20009

Faire peau neuve

L’hiver qui arrive à son terme
s’est inscrit dans mon épiderme
et j’ai perdu toutes mes plumes.
Voyagent mes cicatrices
comme une flamme dans les coulisses
qui me démange et me consume.
 
Qui pourrait me sauver, me saisir, me ressusciter ?
Faites qu’apparaisse une main tendue
car je ne peux me relever et voudrais tant laver
d’une caresse mon coeur à nu
 
Faire peau neuve, peau neuve
table rase du passé
pourvu qu’il pleuve un fleuve
des trombes d’eau et d’or sacré.
 
Je mute comme la saison.
Débute ma transformation.
Je ne suis plus tout à fait la même.
C’est l’heure de mes retrouvailles
sans armure et sans médaille,
dans mon plus simple appareil.
 
De tout mon être, je bascule
dans ce flot d’amour qui m’accule.
Je veux que ne cesse cette parade nouvelle.
Je m’engouffre dans la candeur
de ce souffle réparateur
qui me résolve et me révèle.
 
Sur ma peau neuve peau neuve
je veux renaître sous une pluie dorée.
Pourvu qu’il pleuve un fleuve
sur tout mon corps abandonné.
 
Dans les effluves d’un hammam,
deux dames s’entretiennent d’Abraham.
Et plus rien d’autre autour n’existe.
Elle est sauveuse, je suis sauvée,
parfum d’argan et d’oranger,
comme seul remède à toutes mes prises.
 
Je me réveille dans la fumée.
Et dans tous mes pores embués,
se fait sentir le doux présage
d’une nouvelle éternité
d’une pluie d’or étoilée.
La lune éclaire mon visage
 
(chanson ‘Peau neuve’ par Nach ;
https://www.youtube.com/watch?v=WglbBtC55X8).

‘Progrès’ pro-guerre

« La guerre n’est qu’une échappatoire lâche aux problèmes de la paix » (Thomas Mann).

« Il est plus facile de faire la guerre que la paix. La guerre est une chose trop grave pour la confier à des militaires » (Georges Clemenceau).

Interrogé au sujet de la bombe atomique, Albert Einstein a dit : « Il est manifeste que notre technologie a surpassé notre humanité ».

Quand les ‘progrès’ technologiques aveuglent
les hommes en quête de conquêtes,
la paix commence par une conversion
concernant cette quête quêtes de con ? ? ?

Le nombre d’or est divine proportion

Le nombre d’or est divine proportion : deux longueurs a et b respectent cette proportion d’or si le rapport de a sur b est égal au rapport de a + b sur a.

Le nombre d’or fait partie des nombres irrationnels et est, en mathématique, désigné par la lettre φ qui est l’unique solution positive de l’équation φ au carré = φ + 1, à savoir 1,6180339887.

Les propriétés mathématiques donneraient-elles une explication scientifique à la beauté, elles qui « concordent avec les attributs qui appartiennent à Dieu » ? C’est ce qu’affirme Luca Pacioli dans son livre de 1509 ‘La divine proportion’ :
« La nature, ministre de la divinité, lorsqu’elle façonna l’homme, en disposa la tête avec toutes les proportions voulues. De même que Dieu ne peut se définir en termes propres et que les paroles ne peuvent nous le faire comprendre, ainsi notre proportion ne se peut jamais déterminer par un nombre que l’on puisse connaître, ni exprimer par quelque quantité rationnelle, mais est toujours mystérieuse et secrète, et qualifiée par les mathématiciens d’irrationnelle. »
Ce livre est illustré par Léonard de Vinci avec son fameux dessin de l’Homme de Vitruve, aux proportions parfaites pour s’inscrire dans un cercle (dont le centre est le nombril) en même temps que dans un carré (dont le centre est ses organes génitaux). Bien plus que la représentation des proportions humaines parfaites, cette oeuvre figure l’union symbolique du ciel (représenté par le cercle) et de la terre (représenté par le carré). À l’époque, est fait le lien intime entre les lois géométriques et la foi en l’origine divine du monde. Et les mathématiques sont l’armature de la création et le moyen d’en comprendre la beauté (ces convictions se trouvent dans diverses oeuvres, dont celle de Nicolas Copernic, qui est par ailleurs le plus avancé de tous à l’époque dans la pratique d’une science uniquement expérimentale, en rupture avec les démarches déductives).

C’est la poésie qui est la plus à même de toucher au nombre d’or qui nous déborde. Merci, Paul Valéry :
« Nos antiques jeunesses,
Chair mate et belles ombres,
Sont fières des finesses
Qui naissent par les nombres !

Filles des nombres d’or,
Fortes des lois du ciel,
Sur nous tombe et s’endort
Un dieu couleur de miel »
(dans son Cantique des colonnes, 1922).

Le nombre d’or chez Salvador Dali dans Le Sacrement de la dernière Cène :

Devinez, Léonard deVin :

Couple fusionnel

Un couple en bonne santé est semblable à une paire d’ailes qui s’envolent ou à une paire de mains qui applaudissent : les ailes & mains ont de l’espace pour alterner les moments tout contre et les moments tout seules.

Un couple fusionnel, c’est comme deux mains tout le temps collées qui ne peuvent applaudir et donc difficilement célébrer ensemble.

Au sein d’un couple, 1 + 1 = 1 ?
Tout partager, jusqu’à ne faire plus qu’un ?
Amour fusionnel = dépendance affective toxique ?
Certains aiment s’emmêler les pinceaux !

Image jointe de Flamands qui osent
s’emmêler leurs pinces roses !