Extrait de mon article publié le 28 septembre 2001 :
« Dans son livre ‘Spirale de violence’ (1970), le célèbre évêque brésilien, Dom Helder Camara, distingue trois types de violence et souligne comment elles s’enchaînent. « Vous constaterez que, partout, les injustices sont une violence. Et on peut, et on doit dire qu’elles sont partout la première de toutes les violences : la violence nº 1. Cette violence installée, cette violence nº 1 attire la violence nº 2″ [celle commise par ceux qui se révoltent contre les règles du jeu injustes mais imposées et maintenues par les plus forts. Et] « quand la violence nº 2 tâche de faire face à la violence nº 1, les autorités se jugent dans l’obligation de sauver l’ordre public ou de le rétablir, même s’il faut employer des moyens forts : c’est la violence nº 3« .
Plusieurs Israéliens m’ont déjà partagé sincèrement : « Nous, Israéliens, nous ne menons aucune action terroriste, nous ne plaçons pas de bombes dans les bus. Quand nous recourons à la force armée, ce n’est jamais pour attaquer, c’est chaque fois pour nous défendre et nous protéger. » Ils parlent de leur propre violence (nº 3) en réaction à celle des Palestiniens (nº 2), mais sans voir les violences nº 1 que sont les injustices. C’est pourtant elles qui sont à la base de l’enchaînement infernal des violences. Et comme le montre cette analyse, la solution à de tels conflits tient essentiellement dans la suppression des injustices (quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent). Et le début de la solution, pour ce qui est à la portée des plus forts, est de comprendre que la violence nº 3 ne résoudra jamais rien. Au contraire, elle ne fait qu’alimenter la spirale de violence. C’est aussi vrai que 1 v + 1 v = 2 v et que 2 v + 1 v = 3 v ! C’est aussi simple que l’histoire d’une marmite brûlant sur le feu : si vous augmentez le feu, elle brûlera encore davantage ! »
Ce propos peut être appliqué à tant de contextes… Ainsi, l’enchaînement des violences entre ‘terroristes arabes’ et USA dans les années 1990 et 2000 : les attentats du 11 septembre 2001 ne sont pas un point de départ ! C’est une étape horrible d’un conflit qui dégénère.
Ce propos appliqué à l’enchaînement des violences au Rwanda ? Le génocide d’avril 1994 n’est pas un point de départ, ni la guerre lancée par le FPR le 1er octobre 1990 ! Ce sont des étapes horribles d’un conflit qui dégénère.
Pour lire l’article en entier :
(article n°3) et voici encore un extrait d’un autre article :
« Gandhi a fait sa première « expérience avec la vérité » en 1893, en passant toute une nuit à grelotter dans une gare d’Afrique du Sud, après que des Blancs l’aient jeté du train, et d’abord expulsé du wagon de 1ère classe, auquel lui donnait pourtant droit son statut d’avocat britannique. Au cours de cette nuit, Gandhi décida de sa vie : « Je devais essayer d’attaquer à la racine ce mal du préjugé des couleurs, tout en acceptant les épreuves que cela m’occasionnerait ». Pour attaquer le racisme, sa 1ère décision, étonnante, est de réunir tous les Indiens de Prétoria et de leur parler de l’importance de la loyauté dans les affaires (la plupart des commerçants indiens pensaient que la vérité n’était pas conciliable avec leur métier). C’est comme si, de nos jours, Georges W. Bush avait commencé à lutter contre le terrorisme en regardant de près avec son peuple comment eux-mêmes y contribuent, comment eux-mêmes trahissent la Vérité. La méthode de Gandhi tient en deux principes. 1) Combattre l’injustice en ne s’appuyant que sur la seule force de la vérité : faire la vérité, la dire en s’y tenant strictement, l’exposer aux consciences et sur la place publique, en en assumant les conséquences. 2) Renoncer, dans ce combat, à tout moyen violent »
(article n°16, de décembre 2001 ; accès à tous ces articles d’il y a 25 ans : https://etiennechome.site/outils-pour-de-meilleures-relations-humaines/).