« J’aime beaucoup la Trinité, dans laquelle chaque personne est tournée vers l’Autre. La religion qui m’a été apprise est un mouvement qui sort de soi, penché vers l’autre » (Sœur Emmanuelle, avec laquelle j’ai vécu en 1985 au Caire, aidant les chiffonniers des bidonvilles, éboueurs de la ville, à se doter de maisons en dur. La photo ci-dessous est prise lors d’une de nos sorties au Canal de Suez, permettant à leurs enfants de découvrir la mer pour la première fois de leur vie).
« Quand on laisse mourir le feu de Noël, un bon moyen de le rallumer est d’aller chercher le feu des étoiles » (Pierre Jakez Hélias, Les autres et les miens).
Ci-dessous l’étoile Herrnhuter aux 182 pointes, qu’une amie allemande m’a montrée chez elle, lors de mon récent voyage chez elle, en terre morave. Elle expliqua l’importance de cette étoile dans leur Tradition. Au départ, construite à la main il y a 10 générations par un professeur de mathématiques en classe, à des fins de pédagogie en géométrie, elle est entrée dans tous les foyers de l’Église morave réformée : les enfants aidés de leurs parents fabriquent à la main cette étoile, le premier dimanche de l’Avent…
Et mon amie d’ajouter : « We, Moravians, are closely connected with the Herrnhuter Star and his 182 jags. It is bright enough to bring the light into the hearts of all of us and save us from darkness. 😁 »
Solstice d’hiver = de nouvelles paires => lunettes, changez regard, ouvrez ! Tout peut changer par un simple coup de dé, par un simple regard de côté ! Exemple : « Ainsi, la vie est dure ! » devient « Un six et la vie dure ! » = petit pas de côté du ‘est’ et… ce jusqu’à l’éternité…
« Rien ne finit jamais comme on voit dans les livres, une mort, un bonheur après quoi tout est dit. Le paladin, jamais la belle ne délivre, Et du dernier baiser renaît la tragédie.
Et le monde est pareil à l’antique forêt Cette tapisserie à verdures banales Où dorment la licorne et le chardonneret
Rien n’y palpite plus des vieilles saturnales Ni des rondes de lune où les lutins dansaient Inutile aujourd’hui de lire le journal
Vous n’y trouverez pas les mystères français La fée a du s’enfuir du fond de la fontaine Et la fleur se fana qui chut de son corset
Les velours ont cédé le pas aux tiretaines Le vin de violette est pour d’autres grisant Les rêves de chez nous sont mis en quarantaine
Mais le bel autrefois habite le présent Le chèvrefeuille naît du cœur des sépultures Et l’herbe se souvient au soir des vers luisants
Ma mémoire est un chant sans appogiatures Un manège qui tourne avec ses chevaliers Et le refrain qu’il moud vient du cycle d’Arthur
Les pétales du temps tombent sur les halliers D’où soudain de ses bois écartant les ramures Sort le cerf que César orna de son collier
L’hermine s’y promène où la source murmure Et s’arrête écoutant des reines chuchoter Aux genoux des géants que leurs grands yeux émurent
Chênes verts souvenirs des belles enchantées Brocéliande abri célèbre des bouvreuils C’est toi forêt plus belle qu’est ombre en été
Brocéliande brune et blonde entre nos bras Brocéliande bleue où brille le nom celte Et tracent les sorciers leurs abracadabras
Brocéliande ouvre tes branches et descelle Tes ténèbres voici dans leurs peaux de mouton Ceux qui viennent prier pour que les eaux ruissellent
Chacun d’eux à l’appel de France répondant, chacun d’eux a l’accent qu’il faut au sacrifice. La gloire n’eut jamais autant de prétendants » (Louis Aragon, Brocéliande).
« Jean Lavoué m’a rejoint dans ce que j’ai de plus humain, m’invitant à emprunter ce chemin intérieur où les mots dansent, où les mots sont pure poésie, cette voie intérieure qui nous unifie et nous humanise. Jean Lavoué m’a fait découvrir d’autres chercheurs en quête d’intériorité : Jean Grosjean, Charles Juliet, Jean Sullivan, Marcel Légaut ou encore Maurice Bellet. Il m’a convié à d’autres rencontres en liberté, qui creusent en nous la terre de l’intériorité, comme avec ces trois femmes juives : Etty Hillesum, Magda Hollander-Lafon, Christiane Singer. Les deux premières ont connu l’enfer des camps de concentration. Christiane a connu le cancer. Des femmes qui, malgré l’abîme à traverser, sont restées debout, pleinement humaines, pleinement libres, pleinement aimantes. Jusqu’au bout. Devenir soi, tout un poème ! Vous sentez les mots justes lorsqu’ils vibrent, vivent, irradient en vous, lorsqu’ils vous appellent à vivre. Jésus annonce la voie de l’intériorité, comme en Jean 4,21 : ce n’est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem, mais en chaque personne ouverte au Souffle qui la traverse que se donne à entendre la parole de Dieu » (Pascal Hubert, dont je me suis permis de raccourcir le témoignage, en allégeant la forme ça et là).
« Il faut absolument se perdre une heure par jour, absolument » (Peter Handke).
« Je ne saurais évoquer en des termes plus heureux les heures de mon existence au cours desquelles, oublié du monde, j’ai joui d’un bref repos, les instants de bonheur inattendu ou d’amour libéré du désir qui me faisaient perdre la notion du temps, les soirées où je comptais les étoiles, les heures passées étendu à l’ombre des feuillages, mes conversations avec les arbres, les nuages et les enfants » (Hermann Hesse, La Leçon interrompue).
La langue française a ses truculences et ses foucades d’humeur. Exemple : être partagé tout en partageant, dans le sens d’être divisé, tout en mettant en commun…
« La ligne de partage des eaux est invisible, même si elle est signalée sur l’autoroute de Bourgogne, quelque part du côté de Beaune. J’ai rêvé à ce verbe ’partager’qui signifie à la fois mettre en commun et diviser. Par exemple, mes « nuits partagées » renvoient à la fois à celle qui m’accompagne au lit et aux heures d’insomnie qui coupent le sommeil et donnent occasion de ruminer, en essayant des positions pour me rendormir. Le même verbe désigne la continuité, et l’interruption : une communauté assez merveilleuse (apprendre à dormir ensemble !) et son morcellement… » (Daniel Bougnoux).
Ci-dessous l’œuvre de Lorenzo Quinn (fils de l’acteur Anthony Quinn).
Cher Yann, BON ANNIVERSAIRE ! En ce beau jour où, tous autour de toi, nous dansons la ronde et fêtons ta venue au monde, il y a 18 ans, je prie et me réjouis que tu sois ce vitrail qui vibre de la clarté radieuse qui le traverse, au point de faire sans effort les meilleurs choix porteurs de Vie pour toi dans le concret de ton aujourd’hui… BRAVO !
« Je suis venu, calme orphelin, riche de mes seuls yeux tranquilles, vers les hommes des grandes villes. Ils ne m’ont pas trouvé malin.
À vingt ans, un trouble nouveau sous le nom d’amoureuses flammes m’a fait trouver belles les femmes. Elles ne m’ont pas trouvé beau.
Bien que sans patrie et sans roi, et très brave ne l’étant guère, j’ai voulu mourir à la guerre. La mort n’a pas voulu de moi.
Suis-je né trop tôt ou trop tard ? Qu’est-ce que je fais en ce monde ? Ô vous tous, ma peine est profonde. Priez pour le pauvre Gaspard ! »
(Paul Verlaine, Gaspard Hauser).
Commentaires post-post : L’histoire de Kaspar Hauser, selon moi ce prince de famille royale non reconnu, est t-unique… comme chacune des nôtres ! Tout homme est prince.sse = une Histoire sacrée https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaspar_Hauser
À toi, lectrice qui craignait de passer à côté de quelque calembour ou contrepèteries en voyant Xi Ji, le chat et la mouche, je précise : cool, j’y fais une quadruple implicite à travers « Çhat, c’est malin ? ». J’interroge Xi Ji et la mouche : est-ce vraiment malin d’agir comme tu agis ? Je m’interroge sur les réflexes de chat, craignant qu’ils soient plus forts que tout (cf. sapins de Noël en danger…). Et j’interroge tout lecteur à travers tout chat…ha ha…