« « Bene-dicere » : dire du bien. C’est cela bénir. Non pas noyer la violence dans un océan d’aveuglement béat mais, au coeur de la violence, prononcer des paroles qui disent du bien, qui font grand grandir, qui relèvent… C’est un pari et un parti à prendre. Autrement dit, c’est une mission prophétique où le Christ nous attend.
Ces jours-ci, nous étions invités à relire le livre de la Genèse dans les textes quotidiens. Le combat de Jacob laissait résonner son cri : « Je ne te lâcherai que si tu me bénis ! » (Gn 32,37). Jacob a besoin d’entendre des paroles de bénédiction de la part de son Dieu. Nous-mêmes, nous portons ce besoin d’en recevoir mais donc aussi d’en donner.
« Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche ; mais, s’il en est besoin, que ce soit une parole bonne et constructive, profitable à ceux qui vous écoutent. […] Amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, tout cela doit être éliminé de votre vie, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse » (Eph 4,29.31-32a) » (Père Paul-Antoine Drouin).
Le pain, c’est de la farine, de la levure et de l’eau. Ce sont trois éléments distincts qui se rencontrent au point de former une seule substance. Une fois la pâte bien malaxée, le boulanger la façonne avant la cuisson, en la séparant en 3 apprêts : de même substance ET aux formes différentes. Chacun à sa manière va être gonflé et doré par la cuisson. Voilà une manière terre-à-terre, certes très indigente, d’approcher le mystère céleste de la Trinité : notre Seigneur est Un dans la nature, en substance, avec des personnes égales, différentes les unes des autres ET entièrement unies.
Je crois en Dieu et j’ai goûté à son Amour, lequel me donne de croire en nous et en notre amour, lequel, à son tour, me fait goûter à son Amour…
Icônes ci-jointes réalisées par Alain Chenal sur la « périchorèse trinitaire », c’est à dire la relation d’Amour réciproque, unique et sans fin entre les trois personnes de la Sainte Trinité.
« Avant de pénétrer dans le Saint des Saints, il te faut enlever tes chaussures, mais pas seulement les chaussures. Il faut aussi te défaire de tout vêtement de voyage et bagage, avec en dessous la nudité et tout ce qui se cache dessous encore. Et puis ensuite, le noyau et le noyau du noyau, puis tout ce qui reste et ensuite le reste, et puis la lueur du feu qui jamais ne disparaît » (Kafka dans ses ‘Journaux’).
« Ne perdez jamais confiance, ne cédez jamais au découragement : le pouvoir de l’amour du Christ crucifié et ressuscité est plus grand que tout mal dont l’homme pourrait ou devrait avoir peur » (Jean-Paul II).
« Je souhaite dans ma maison une femme ayant sa raison, un chat passant parmi les livres, des amis en toute saison sans lesquels je ne peux pas vivre » (Guillaume Apollinaire, Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, 1911).
Cham est un des fils de Noé. Son nom signifie étymologiquement « chaud ». Il est béni de Dieu (Genèse 9,1) et par ailleurs maudit (Genèse 9,25)…
Ma part intelligente cherche à connaitre Dieu, assoiffée de savoirs sur lui. Elle construit ses images et ses concepts sur lui. Si elle opère seule, de manière isolée, elle s’embourbe dans ses fabrications d’idoles.
Ma part volontaire, à coups de résolutions déterminées, s’efforce de décider de rester fidèle aux formes de prière qu’elle se sent obligée d’honorer ! Et tant pis si c’est du bout des lèvres. Hélas, ses réserves d’énergie sont limitées et à force de trimer en étant coupée de la source, à la longue, sa batterie interne propre s’épuise peu à peu.
Mes parts intelligente et volontaire sont les seconds du navire, elles peuvent apprendre du capitaine, qui est alimenté par les sources inépuisables et surabondantes : déjà les tout simplement naturelles, l’aquatique et la terrienne qui montent du bas ; la lumineuse qui descend du haut ; l’oxygénante (dont l’inspire et l’expire combinent horizontal et vertical). Le capitaine du navire, lui, commence chaque aventure de prière par l’accueil interne de chaque membre de l’équipage tourmenté, activé d’une manière ou d’une autre. Il met toute son attention sur ce qui est présent, y compris le manque qui déstabilise et l’absence qui creuse le manque. Y compris ? À vrai dire, prioritairement. Car ce manque est l’eau fade de laquelle va jaillir le vin des Noces : ce manque est le verre à moitié vide du besoin qui s’y trouve en creux… En lui offrant toute mon attention, jusqu’à ma considération, je vais cheminer dans mes boyaux psychiques noués, jusqu’au moment – cadeau-surprise – d’une transformation intérieure : de hug en hug, avec chaque part en manque de quelque chose, viendra le moment béni où l’absence deviendra Présence inépuisable et surabondante…
Ainsi alimentées, mes parts intelligente et volontaire peuvent alors se déployer avec leur talent propre : la première me permet de rendre compte de l’expérience vivifiante, la deuxième est excellente pour demeurer fidèle au processus d’empathie envers chaque part tourmentée. Non pas décider d’aimer (à la force du poignet) tout qui ne va pas bien (avec le danger de me donner de bons points et de grimper sur un pied d’estale) mais décider de lui offrir ma curiosité bienveillante, jusqu’à ce que s’ouvre quelque chose, de l’ordre de la vie.
Restaurer une « grandeur » nationale, c’était essentiel pour Hitler, après les humiliations subies par l’Allemagne après la Première Guerre mondiale. Combien de millions d’humains a-t-il entraîné dans sa perte ?
Restaurer une « grandeur » nationale, c’est essentiel pour Poutine, après les humiliations subies par les Russes après la chute de l’Union soviétique. Combien de millions d’humains entraîne-t-il dans sa perte ?
Restaurer une « grandeur » nationale, c’est essentiel pour Trump, pour conjurer la fin inexorable de l’impérialisme américain… Combien de millions d’humains entraîne-t-il dans sa perte ?
Restaurer la grandeur de son Royaume de Justice et de Paix, c’est essentiel pour le Fils de Dieu, après les choix de puissance des humains à travers leurs guerres dites justes. Combien de millions d’humains entraîne-t-il dans son salut ?
Voici le rêve d’un concert des Nations en paix, avec leurs leaders réunis dans « We are the world » : https://www.youtube.com/watch?v=D_WQ7XwbiSQ (impressionnante I.A. nous permettant de visualiser et d’entendre un tel rêve)…
« La paix ne sera jamais le fruit de la méfiance, le fruit des murs, des armes pointées les uns contre les autres. Saint Paul dit: « Ce que l’on sème, on le récolte » (Gal 6, 7). Frères et sœurs, en ce moment, nos civilisations sèment la destruction, la peur. Frères et sœurs, semons l’espérance ! Soyons des semeurs d’espérance ! Que chacun cherche la manière de le faire, mais semeurs d’espérance, toujours » (Pape François, 18 mai 2024).