Règle et règles

— Pourquoi vous, les Juifs,
     répondez-vous toujours
     par une question ?

— Et pourquoi pas ?…

« Ne pouvant régler les événements,
je me règle moi-même »
(Michel de Montaigne).

« Le mariage est une règle qui a ses exceptions,
la femme une exception qui a ses règles »
(Docteur Mangis).

Sens du shabbat

Shabbat signifie « cesser ». Le Shabbat est bien plus qu’un repos, en mémoire du repos divin, le 7ème jour de la création ; c’est une rupture radicale avec tout ce qui nous accapare la semaine : les Juifs arrêtent le téléphone, l’internet, la TV ! Ils se libèrent de tous leurs engrenages quotidiens… Un vide pour mettre au premier plan l’essentiel et avoir le courage de dire « Assez ! » à tout le reste… Un espace privilégié pour prendre le temps de recevoir les inspirations de la semaine à venir.

Inspirant pour les chrétiens le dimanche ? + pour toute personne connectée à la Source ?

« Même si notre âme est angoissée, même si nos gorges serrées ne laissent s’élever aucune prière, le pur et silencieux repos du Shabbath nous mène vers un royaume de paix infinie, au seuil de l’éternité. Il est peu d’idées au monde chargées d’autant de force spirituelle que l’idée du Shabbath. Dans bien des siècles, lorsque de toutes nos théories ne subsisteront même plus les traces, la splendeur du Shabbath illuminera encore l’Univers » (Abraham Heschel, Les Bâtisseurs du temps).

Écho, la nymphe 

« C’ est todi li ptit k’ on spotche / språtche » (proverbe wallon : c’est toujours les petits qu’on écrase).

Dans la mythologie grecque, Écho est une nymphe chargée par Zeus (le big boss) de distraire sa femme, Héra, pendant qu’il la trompe. Ainsi, Écho entraîne Héra dans des conversations sans fin, jusqu’à ce que l’épouse comprenne la manœuvre de diversion et punisse la nymphe en la réduisant au mutisme, à une exception près : Écho n’ouvrira la bouche que pour répéter les derniers mots qu’elle vient d’entendre !

Face à  Zeus, d’un machisme constant, deux constantes chez Héra : 1) se venger pour chaque infidélité de son mari ; 2) sans jamais s’en prendre à lui en direct (elle attaque les amantes, enfants qui en naissaient…).

En écho à Héra et Zeus : « Le mariage est la principale cause de divorce » (Groucho Marx) !

Respons – abilités !

L’Assemblée d’une Église protestante accepta, au moment d’embaucher son nouveau pasteur, d’augmenter sa paie chaque fois que sa famille s’agrandira. Après la naissance du 6ème enfant, comme il commence à coûter vraiment cher, on rediscute longuement cette décision. Après avoir écouté plus d’une heure, le pasteur se lève et dit d’une voix solennelle :
« LES ENFANTS SONT UN DON DE DIEU,
ET NOUS EN PRENDRONS AUTANT
QU’IL NOUS EN DONNERA ! »
Un lourd silence tomba alors sur l’assemblée.
Au fond du temple, se lève
la voix d’une vieille dame :
« LA PLUIE AUSSI EST UN DON DE DIEU.
MAIS QUAND NOUS EN RECEVONS TROP,
SON ESPRIT NOUS A OFFERT DES RESSOURCES POUR ENFILER DES IMPERMÉABLES ! »

Couple fusionnel

Un couple en bonne santé est semblable à une paire d’ailes qui s’envolent ou à une paire de mains qui applaudissent : les ailes & mains ont de l’espace pour alterner les moments tout contre et les moments tout seules.

Un couple fusionnel, c’est comme deux mains tout le temps collées qui ne peuvent applaudir et donc difficilement célébrer ensemble.

Au sein d’un couple, 1 + 1 = 1 ?
Tout partager, jusqu’à ne faire plus qu’un ?
Amour fusionnel = dépendance affective toxique ?
Certains aiment s’emmêler les pinceaux !

Image jointe de Flamands qui osent
s’emmêler leurs pinces roses !

Le véritable amour ne possède pas, il se donne

« Une personne amoureuse devient généreuse, aime faire des cadeaux, écrit des lettres et des poèmes. Elle cesse de ne penser qu’à elle-même pour se projeter entièrement vers l’autre, que c’est beau ! Et si vous demandez à une personne amoureuse : « pour quel motif tu aimes ? », elle ne trouvera pas de réponse : à bien des égards, son amour est inconditionnel, sans aucune raison. Patience si cet amour si puissant, est aussi un peu « naïf » : l’amoureux ne connaît pas « vraiment » le visage de l’autre, il a tendance à l’idéaliser, il est prêt à faire des promesses dont il ne saisit pas immédiatement le poids… Ce « jardin » où se multiplient ces merveilles n’est pourtant pas à l’abri du Mal : il est souillé par le démon de la luxure, et ce vice est particulièrement odieux, pour au moins deux raisons. 1) Il dévaste les relations entre les personnes. Combien de relations qui avaient commencé dans les meilleures conditions se sont transformées en relations toxiques, de possession de l’autre, de manque de respect et du sens de limite ? Ce sont des amours où ‘la chasteté’ a fait défaut : une vertu qu’il ne faut pas confondre avec ‘l’abstinence sexuelle’ – la chasteté est « plus » que l’abstinence sexuelle –, elle doit plutôt être reliée avec la volonté de ne jamais « posséder » l’autre. Aimer, c’est respecter l’autre, rechercher son bonheur, cultiver l’empathie pour ses sentiments, se disposer à la connaissance d’un corps, d’une psychologie et d’une âme qui ne sont pas les nôtres et qui doivent être contemplés pour la beauté qu’ils portent. Aimer c’est cela, et c’est beau l’amour. 2) De tous les plaisirs humains, la sexualité a une voix puissante. Elle met en jeu tous les sens, elle habite à la fois le corps et la psyché, et c’est très beau, mais si elle n’est pas disciplinée avec patience, si elle n’est pas inscrite dans une relation et dans une histoire où deux individus la transforment en danse amoureuse, elle se transforme en une chaîne qui prive l’homme de sa liberté. Nous devons défendre l’amour, l’amour du cœur, de l’esprit, du corps, l’amour pur dans le don de soi, l’un à l’autre. Et c’est cela la beauté de la relation sexuelle. Gagner la bataille contre la luxure, contre la « chosification » de l’autre, peut être l’affaire de toute une vie. Mais le prix de cette bataille est absolument le plus important de tous, car il s’agit de préserver cette beauté que Dieu a inscrite dans sa création lorsqu’il a imaginé l’amour entre l’homme et la femme, qui n’est pas pour s’utiliser l’un, l’autre, mais pour s’aimer. Cette beauté qui nous fait croire que construire une histoire ensemble vaut mieux que partir à l’aventure – il y a tant de Don Juan ! –, cultiver la tendresse vaut mieux que céder au démon de la possession – le véritable amour ne possède pas, il se donne –, servir vaut mieux que conquérir. Car s’il n’y a pas d’amour, la vie est une triste solitude. Merci » (Pape François, extraits de l’Audience Générale du 17 janvier 2024, sur Th 4, 3-5).

Mettre mon chapeau

Voici un point-clé de la formation de base que je propose.

Derrière toute parole sur l’autre,
il y a une parole de moi.
Derrière toute parole ‘tu’ qui tue,
il y a un besoin non satisfait qui mérite d’être accueilli en ‘je’.

Quand monte en moi une parole-poison dirigée vers l’autre,
il est crucial de vivre un U-turn, de revenir à moi,
de mettre mon chapeau (càd lâcher l’autre et diriger mon attention vers ce qui est atteint en moi pour en prendre soin)
de descendre de la tête au coeur jusqu’à mes tripes,
pour aller rencontrer ce qui ne vit pas en moi
et lui offrir une présence telle que finalement,
cela se remet à vibrer et à vivre en moi…
Il est essentiel de s’abstenir de partager à l’autre
tant que je suis plein du jugement ou reproche
qui m’empoisonne et qui, s’il est dit tout haut,
va empoisonner la relation (et l’autre s’il n’a pas
appris non plus la CNV)…

Je ne reviens à l’autre que quand il  y a de l’espace
en moi pour accueillir et m’intéresser à son monde,
du fait que je suis au clair avec le vécu qui
m’appartient (triste, déçu, etc.) relié
à mon manque (verre à moitié vide)
= mon besoin (verre à moitié plein),
ce qui compte pour moi, ce qui me motive
= mes intentions et fondements profonds,
ce qui me donne des élans de vie et de joie, et
que je pourrai partager sereinement, au bon moment.

Cf. Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 197 et sq.

Étoile filante : faites un voeu

« Il y avait une fois un couple, un soir, en hiver, au coin de leur feu. Apparut une belle dame, qui leur dit : « Je suis une fée, je vous promets de vous accorder les trois premières choses que vous souhaiterez mais, prenez-y garde, après avoir souhaité ces trois choses, je ne vous accorderai plus rien. »

La fée ayant disparu, cet homme et cette femme furent très embarrassés. « Y a-t-il mieux que d’être riche ? », dit la femme. « Être en bonne santé », enchaîna le mari. La femme prit les pincettes et raccommoda le feu. Voyant les charbons encore bien allumés, elle dit sans trop réfléchir : « Voilà un bon feu ! je voudrais avoir une aune de boudin pour notre souper, nous pourrions le faire cuire bien aisément. » À peine eut-elle achevé ces paroles, qu’il tomba une aune de boudin par la cheminée. « Peste soit de la gourmande avec son boudin ! dit le mari ; ne voilà-t-il pas un beau souhait ! nous n’en avons plus que deux à faire. Pour moi, je suis si en colère, que je voudrais que tu eusses le boudin au bout du nez. » Dans le moment, l’homme s’aperçut qu’il était encore plus fou que la femme ; car, par ce second souhait, le boudin sauta au bout du nez de cette pauvre femme qui ne put jamais l’arracher. « Que je suis malheureuse ! s’écria-t-elle ; tu es un méchant, d’avoir souhaité ce boudin au bout de mon nez. — Je te jure, ma chère femme, que je n’y pensais pas, répondit le mari. Mais que ferons-nous ? Je vais souhaiter de grandes richesses, et je te ferai faire un étui d’or pour cacher ce boudin. — Gardez-vous-en bien, reprit la femme ; car je me tuerais s’il fallait vivre avec ce boudin à mon nez. Croyez-moi, il nous reste un souhait à faire, laissez-le-moi, ou je vais me jeter par la fenêtre. » En disant ces paroles, elle courut ouvrir la fenêtre, et son mari, qui l’aimait, lui cria : « Arrête, ma chère femme ! je te donne la permission de souhaiter tout ce que tu voudras. — Eh bien, dit la femme, je souhaite que le boudin tombe à terre. » À l’instant le boudin tomba, et la femme, qui avait de l’esprit, dit à son mari : « La fée s’est moquée de nous, et elle a eu raison. Peut-être aurions-nous été plus malheureux étant riches que nous ne le sommes à présent. Crois-moi, mon ami, ne souhaitons rien, et prenons les choses comme il plaira à Dieu de nous les envoyer. En attendant, soupons avec notre boudin, puisqu’il ne nous reste que cela de nos souhaits. » Le mari pensa que sa femme avait raison ; ils soupèrent gaiement, et ne s’embarrassèrent plus des choses qu’ils avaient eu dessein de souhaiter » (Conte des trois souhaits, par Jeanne Marie Leprince de Beaumont et Eugénie Foa, 1843 ; j’ai raccourci le début).

Amen amène l’amène !

Dans un élan d’enthousiasme confiant, je lance un tonitruant
« A M E N. En Avent,  en avant ! »…

Et toi, tu te demandes quoi amener !?

‘Amène’ n’est pas que l’impératif du verbe ; c’est aussi un adjectif qui signifie ‘agréable, avenant’…

Jésus a-venant ! nous aussi ?

Bonne préparation intérieure à Noël qui s’amène ;
          oui, ça mène à la paix !