Le XXe siècle a eu raison d’une certaine déesse ‘Raison’

Éblouis par les Lumières du 18ème siècle,
beaucoup de penseurs, au 19ème siècle,
ont montré comment la Raison
allait offrir le Progrès, transformer le monde…
La suite ? En proie aux totalitarismes, le 20ème siècle
a eu raison d’une certaine déesse ‘Raison’…

« Que le Dieu véritable de paix vous habite tout entiers
et qu’Il vous sanctifie lui-même » (1 Th 5,23).

Recette du quatre-quarts britannique et reine Élisabeth

La reine Élisabeth nous a quittés il y a un an, le 8 septembre 2022.

« On déménage au palais de Buckingham pour toute la vie ? » (Princesse Elizabeth, à 10 ans, lorsqu’elle apprend que son père devient roi en 1936).

« Je déclare devant vous tous que ma vie entière, qu’elle soit longue ou courte, sera consacrée à votre service » (Princesse Elizabeth à 21 ans).

« Inévitablement, une longue vie peut passer par de nombreux jalons » (le jour où elle devint le monarque britannique au plus long règne, le 9 septembre 2015, à 89 ans).

« Aucun de nous ne vivra éternellement » (à 95 ans, 10 mois avant sa mort).

Avoir la pêche

Avoir la pêche =
être plein d’énergie et d’entrain,
être en forme.

D’où vient cette expression ?
1) Apparemment de la Chine, où
la pêche est signe d’immortalité et de bonne santé.
Déjà, au 3ème siècle, Zhang Hua décrit poétiquement
un verger dans lequel une divinité taoïste cueille
tous les 3.000 ans des pêches, en invitant
de simples mortels à venir les goûter,
avec l’intention de devenir éternels…
La pêche est déjà attestée présente
au nord de la Chine, il y a plus de 3.000 ans !

2) Une autre origine supposée de l’expression
‘avoir la pêche’ vient du ring de boxe.
Donner une pêche ou donner une patate,
c’est montrer sa force et sa forme !

Disponible gratuitement dans certains bons lieux :
la ‘Cana pêche’, pour redonner la forme aux couples…
Voir https://www.cana.org/ !
Bonne canne à pêche.
Saisissons les bonnes perches…
Bons choix de vie…

Home sweet maison de repos

« Elle funambule sur la crête de ses rêves,
Cœur acrobate et désillusions en balance,
Et glisse d’un fol et audacieux pas de danse
Au soleil déclinant d’une vie qui s’achève.
Saltimbanque des jours grevés d’incertitudes,
Elle oscille entre réel et imaginaire
Et va de matins blêmes en soirs de lumière,
Refoulant le vertige de la solitude.
Et ainsi, progressant au fil de ses pensées,
Elle invente le bonheur qui ne sait exister
D’un passé révolu, songes sans avenir
Portés par les ors de ses plus gais souvenirs »
(Hélène de Vannoise, Acrobaties).

Dans l’image, ennéasyllabes et, en bas, alexandrin !

Émondé

J.-C. a dit : « Émondés vous serez ».
Émondé je serai…

« Je viens de compter mes années…, j’ai moins de temps à vivre que ce que j’ai vécu jusqu’à présent…

Je me sens comme ce petit enfant qui avait gagné un paquet de bonbons : le premier, il le mangea avec plaisir, mais quand il s’aperçut qu’il ne lui en restait que très peu, il commença réellement à les savourer profondément !

[…] Je suis pressé de vivre avec l’intensité que la maturité et la bienveillance peuvent m’apporter.

J’ai l’intention de ne pas perdre une seule partie des friandises qu’il me reste… Je suis sûr qu’elles seront autant, sinon plus exquises que toutes celles que j’ai mangées jusqu’à présent » (André Gide, Le temps qui passe).

À la fin de toute vie

« À la fin de toute vie, alors même que le corps est diminué et l’esprit obscurci, il reste l’âme. La mort fait partie des lois de la vie. Elle permet à la vie de se renouveler, de se transformer et d’accéder à un autre ordre d’être. « Notre sœur, la mort corporelle », comme disait saint François, est incontournable. Étant un arrachement, elle est douloureuse. Mais la marche du souffle vital auquel notre âme est reliée se situe infiniment au-delà de la mort. Elle n’en finit pas de poursuivre sa voie, selon l’adage des penseurs chinois : « La vie engendre la vie, il n’y aura pas de fin » » (François Cheng, De l’âme).

Beau-t’es / Beauté

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs

Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards

(Paul Éluard, La courbe de tes yeux).

Tu rêves ta vie ou tu donnes vie à tes rêves ?

« J’ai grandi, j’ai appris à vivre et à aimer dans le malheur de ma mère, et dans l’opposition à mon père, puisqu’à tort et à raison, je rendais responsable mon père du malheur de ma mère. L’opposition à ma père était tonique, c’est sain de s’opposer à son père. Grandir dans le malheur de ma mère l’était nettement moins. Toute dépressive qu’elle fut, elle avait des moments de gaieté et de bonheur apparent. Mais ils sonnaient faux. On sentait qu’il y avait une part de théâtre, d’histrionisme. Si bien que dans ma petite tête d’enfant puis d’ado, j’avais un peu l’idée que la joie était du côté de l’illusion et que la vérité était tragique, du côté de la tristesse. La philosophie m’a servi de bonne mère, en m’apprenant le contraire : c’est l’illusion qui rend malheureux, en amenant la désillusion ; c’est la vérité lucide qui permet de prendre sa vie à bras le corps et de l’aimer telle qu’elle est, plutôt que de lui reprocher de ne pas correspondre au rêve qu’on s’en était fait » (André Conte-Sponville, dans un interview sur Arte).

L’histrionisme est un trouble de la personnalité marqué par une quête permanente d’attention, à travers les divers moyens : séduction, manipulation, démonstrations émotionnelles exagérées, dramatisation ou théâtralisme.