De la douceur, de la douceur, de la douceur !
Calme un peu ces transports fébriles, ma charmante.
Même au fort du déduit parfois, vois-tu, l’amante
Doit avoir l’abandon paisible de la sœur.
Sois langoureuse, fais ta caresse endormante,
Bien égaux tes soupirs et ton regard berceur.
Va, l’étreinte jalouse et le spasme obsesseur
Ne valent pas un long baiser, même qui mente !
Mais dans ton cher cœur d’or, me dis-tu, mon enfant,
La fauve passion va sonnant l’olifant !…
Laisse-la trompeter à son aise, la gueuse !
Mets ton front sur mon front et ta main dans ma main,
Et fais-moi des serments que tu rompras demain,
Et pleurons jusqu’au jour, ô petite fougueuse !
(Paul Verlaine, Lassitude).
Catégorie : Poétique, vers métriques
L’eau-tonne monotone
Moi, j’ai les bleus quand il pleut
Il m’semble que j’rouille quand y’mouille
Je m’sens monotone quand l’eau-tonne est à l’envers
Quand il neige l’hiver
Chuis aux oiseaux quand y fait beau
Je reprends mes ailes quand ça dégèle
Faut bien que j’m’endure
Je suis la température
Je m’sens monotone quand l’eau-tonne
Mais je prends mon temps
Oui, je m’sens monotone quand l’eau-tonne est de bon humeur
Quand j’ai des chaleurs
Chuis pas le bon Dieu
Ch’fais l’temps que j’peux
Tant pis tant mieux
Je m’sens pluvieux
Chanson L’eau tonne par Morse Code
Le bon leader renforce la société de bas en haut
Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a assuré la leçon inaugurale du cours de sciences politiques de l’UCLouvain, à la rentrée académique 2022. Il a souligné l’importance d’une société organisée solidement de bas en haut, capable ainsi d’assumer ses désaccords organisés : « Plus jeune, on m’a toujours dit que la diversité de la Belgique était un fardeau. C’est juste le contraire ! La démocratie, c’est quelque chose de compliqué, parce que c’est de l’humain, parce qu’il y a des opinions différentes, ce qui est normal. […] On entend souvent : en temps de crise, il faut un leader fort, capable de prendre des décisions et d’avancer. Je suis en désaccord complet avec cette idée. Regardez quel pays est la Russie aujourd’hui : un million de Russes ont essayé de fuir le pays, l’espérance de vie est de dix ans inférieure à la nôtre, le Benelux a un PIB supérieur au sien. […] Aucun grand enjeu ne peut être résolu seul·e ». En démocratie, nous construisons ensemble une société forte, des collectivités locales jusqu’aux institutions européennes, où chacun peut s’accomplir dans le respect de l’autre, où la richesse se bâtit sur la diversité. « Ne vous laissez pas convaincre par cette histoire de simplicité. Un leader fort a comme conséquence une société faible. »
La petite Belgique (11 millions d’habitants sur 32.000 kms2) vit au quotidien avec 7 gouvernements et a vécu sans gouvernement fédéral de plein exercice pendant 541 jours, en 2010-2011 !
Le centenaire de Raymond Devos
« Le comique ? C’est un monsieur qui prend sur lui certains ennuis pour en débarrasser les autres », dixit Raymond Devos, Belge né le 9/11/1922, donc depuis le 9/11/2022, centenaire dans les airs et nos imaginaires.
Un comique centenaire, dirai-je pour ma part, c’est un monsieur qui s’est rempli les poches de sketchs explosifs de rires qui continuent leurs feux d’artifice longtemps après son incinération…
« Ah ! quel été ! quel été ! quel été !
Il pleuvait tant sur la côte où j’étais !
On sentait bien que l’hiver était proche !
On se baignait les deux mains dans les poches !
La p’tite amie avec laquelle j’étais …
Ah ! quel été ! quel été ! qu’elle était moche ! »
(Raymond Devos, Les chansons que je ne chante pas).
Homme-mage à l’art mi-se-tisse
Hommage à l’Armistice
= Homme-mage à l’art-mi-se-tisse
en ce 11/11/22 ; 22 : fin de la série 14-18.
Malheureux qui sont morts, bien trop tôt retournés
dans la première argile et la première terre.
Malheureux qui sont morts dans cette sale guerre,
épis violemment fauchés et torturés.
J’ai dévoyé ici un alexandrin tétramètre
que Charles Péguy composa dans Ève en 1913,
un an avant la grande boucherie. Le voici :
Heureux ceux qui sont morts car ils sont retournés
Dans la première argile et la première terre.
Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.
Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés.
Explosion de vie en disant oui au Don infini
Pendant cet ‘Intensif QUI SUIS-JE’, je suis cet enfant tout joyeux de déballer son cadeau, comme à Noël. Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Oui, mais il est plus petit ! Surprise, à l’intérieur, encore un cadeau. Et ainsi de suite… Devant les cadeaux de plus en plus petits, voici l’enfant déconfit…, jusqu’à la vérité toute simple que l’Amour infini EST le cadeau et qu’Il souhaite ne faire qu’UN avec moi. Il veut être tout en moi et moi tout en Lui. Il n’y a rien à déballer, sinon de me recevoir tout entier comme cadeau, en Le laissant être Cadeau en moi.
À mon premier Intensif, à la première dyade du troisième jour, j’étais cet enfant tout curieux de creuser là où la source jaillit, pour voir d’où elle vient. Et il avait beau creuser, le mystère du jaillissement se creusait avec lui, comme notre ombre qui nous suit fidèlement, simplement. J’étais proche de n’être plus qu’un avec la Source mais je restais là, dans l’apparente humilité de me sentir créature ; je ne suis pas Dieu… jusqu’à ce que jaillisse la générosité de Dieu qui ne demande pas mieux que d’être tout en moi et moi tout en lui. Le cadeau n’est rien d’autre que tout moi et tout Lui qui ne font plus qu’Un. Explosion de vie qui se communique partout en moi, jusque dans les moindres recoins, jusqu’aux cellules les plus lointaines aux bouts de mes extrémités. C’est dans cette prodigieuse simplicité-là que réside la véritable humilité de l’enfant tout confiant et tout réceptif au Don infini, qu’ont peine à concevoir les sages et les savants…
L’Intensif QUI SUIS-JE
« Que je suis un homme,
cela je le tiens en commun avec tous les hommes.
Que je vois et j’entends,
et que je mange et je bois,
cela, je le partage avec tous les animaux.
Mais que je suis ‘je’,
cela m ‘appartient exclusivement.
Cela m ‘appartient à moi et à personne d’autre,
à aucun autre homme, ni à un ange, ni à Dieu,
excepté dans la mesure où je suis un avec Lui »
(Maître Eckhart).
Au rayon des sessions, le temps de retraite ‘Intensif QUI SUIS-JE’ est le trésor des trésors. Cf. https://nanna-michael-qui-suis-je.com/. C’est un retour vers notre essence, un chemin de reconnaissance intime et libre de notre nature véritable… Une expérience de Vie qui donne du sens et nous transforme. Voir aussi https://resonances.be/activites/stages/qui-suis-je/.
Un chemin d’éveil
« Mon parcours sur le chemin de l’éveil a commencé avec les blessures de mon enfance. J’ai mis beaucoup de temps à comprendre que j’étais dissociée de moi. Mes études de psychologie ne m’avaient pas apporté de réponses. Ma première expérience directe a bouleversé ma vie. […] J’ai appris la technique de Charles Berner avec Lawrence Noyes et la clarification du mental. Puis, je me suis tournée vers le modèle IFS (Internal Family System), travail systémique avec « les parties de Soi ». C’est avec ces empreintes que j’anime des séminaires intensifs vers l’éveil depuis 1984.
L’éveil n’est pas une fin en soi : on revient de la montagne avec son sac à dos ! Mais on voit les choses différemment… Au-delà de ses blessures, de ses compensations et mécanismes de survie, de ses constructions, l’expérience de ce que je suis vraiment permet de danser la Vie avec tout Soi, y compris ces cicatrices » (Nanna Michael, https://nanna-michael-qui-suis-je.com/).
Bon anniversaire, Nanna ! Gratitude infinie pour ce que tu m’as transmis et continue de me transmettre, légère de tes 82 printemps…
L’automne déséquilibre . . . * * * . . .*** … les feuilles en chute libre
« L’eau tonne, ainsi va la vie, avec son grain de folie.
Les bras m’en tombent, le temps perd ses feuilles, l’air est gris.
Moi, j’avance, emporté par l’espoir, sur le chemin des envies.
L’amour enraciné dans l’âme, j’attends de goûter ses fruits.
Toujours le vent en poupe sur le cœur coloré et fleuri,
je regarde droit devant, fier comme un tronc sur un sol jauni.
L’ombre finira par accoucher d’un éclair dans son doux nid.
Et je grandirai à nouveau sous un soleil riant sur la prairie.
J’entends déjà la musique envoûtante de la nature sur son lit.
Je renais de mes méandres, le bonheur nu s’envole vers l’infini »
(lu sur la page FB de Petit Nuage, L’eau tonne).
Voyager dans son propre être
« À chaque instant, la porte peut s’ouvrir sur ton destin et, par les yeux de n’importe quel mendiant, il peut se faire que le ciel te regarde » (Christiane Singer).
« Le chemin ne mène pas vers une destination,
il relie plus profondément à la Présence » (Jeff Foster).
« Être heureux n’est pas un destin, c’est une aventure pour ceux qui savent voyager dans leur propre être » (Pape François).