« La paresse est le mouvement naturel du corps qui se tend et se détend avec un soupir extatique en s’allongeant sous la couette, la respiration qui vivifie le créateur. Elle court toutes les saisons, souterraine chaleur d’une hibernation où se fomente avec nonchalance la création du printemps » (Raoul Vaneigem, L’Ère des créateurs).
« La paresse est une nécessité que je ressens périodiquement, une cure que je fais parce que j’en ai besoin, comme les loirs ont besoin de dormir en hiver afin d’être d’attaque au printemps » (Jean Dutourd, Henri ou l’Éducation nationale).
« Rien ne finit jamais comme on voit dans les livres, une mort, un bonheur après quoi tout est dit. Le paladin, jamais la belle ne délivre, Et du dernier baiser renaît la tragédie.
Et le monde est pareil à l’antique forêt Cette tapisserie à verdures banales Où dorment la licorne et le chardonneret
Rien n’y palpite plus des vieilles saturnales Ni des rondes de lune où les lutins dansaient Inutile aujourd’hui de lire le journal
Vous n’y trouverez pas les mystères français La fée a du s’enfuir du fond de la fontaine Et la fleur se fana qui chut de son corset
Les velours ont cédé le pas aux tiretaines Le vin de violette est pour d’autres grisant Les rêves de chez nous sont mis en quarantaine
Mais le bel autrefois habite le présent Le chèvrefeuille naît du cœur des sépultures Et l’herbe se souvient au soir des vers luisants
Ma mémoire est un chant sans appogiatures Un manège qui tourne avec ses chevaliers Et le refrain qu’il moud vient du cycle d’Arthur
Les pétales du temps tombent sur les halliers D’où soudain de ses bois écartant les ramures Sort le cerf que César orna de son collier
L’hermine s’y promène où la source murmure Et s’arrête écoutant des reines chuchoter Aux genoux des géants que leurs grands yeux émurent
Chênes verts souvenirs des belles enchantées Brocéliande abri célèbre des bouvreuils C’est toi forêt plus belle qu’est ombre en été
Brocéliande brune et blonde entre nos bras Brocéliande bleue où brille le nom celte Et tracent les sorciers leurs abracadabras
Brocéliande ouvre tes branches et descelle Tes ténèbres voici dans leurs peaux de mouton Ceux qui viennent prier pour que les eaux ruissellent
Chacun d’eux à l’appel de France répondant, chacun d’eux a l’accent qu’il faut au sacrifice. La gloire n’eut jamais autant de prétendants » (Louis Aragon, Brocéliande).
« Le plus haut degré de la sagesse humaine est de savoir plier son caractère aux circonstances et se faire un intérieur calme en dépit des orages extérieurs » (Daniel Defoe, Robinson Crusoé).
« Je suis venu, calme orphelin, riche de mes seuls yeux tranquilles, vers les hommes des grandes villes. Ils ne m’ont pas trouvé malin.
À vingt ans, un trouble nouveau sous le nom d’amoureuses flammes m’a fait trouver belles les femmes. Elles ne m’ont pas trouvé beau.
Bien que sans patrie et sans roi, et très brave ne l’étant guère, j’ai voulu mourir à la guerre. La mort n’a pas voulu de moi.
Suis-je né trop tôt ou trop tard ? Qu’est-ce que je fais en ce monde ? Ô vous tous, ma peine est profonde. Priez pour le pauvre Gaspard ! »
(Paul Verlaine, Gaspard Hauser).
Commentaires post-post : L’histoire de Kaspar Hauser, selon moi ce prince de famille royale non reconnu, est t-unique… comme chacune des nôtres ! Tout homme est prince.sse = une Histoire sacrée https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaspar_Hauser
À toi, lectrice qui craignait de passer à côté de quelque calembour ou contrepèteries en voyant Xi Ji, le chat et la mouche, je précise : cool, j’y fais une quadruple implicite à travers « Çhat, c’est malin ? ». J’interroge Xi Ji et la mouche : est-ce vraiment malin d’agir comme tu agis ? Je m’interroge sur les réflexes de chat, craignant qu’ils soient plus forts que tout (cf. sapins de Noël en danger…). Et j’interroge tout lecteur à travers tout chat…ha ha…
Voici mon 3e post sur l’intérêt de jurer : les jurons ont un effet de catharsis et de décharge émotionnelle.
Coquefredouille = pauvre diable, personne ridicule. Exemple : C’est l’aîné de la famille mais également le coquefredouille. Il possède en âge ce qu’il ne possède pas en intelligence et c’est bien trop souvent que les gens se rient de lui.
Cornegidouille est le juron qu’invente Alfred Jarry dans sa pièce de théâtre Ubu roi (1896), quand il exprime une forte colère ou un grand étonnement.
Elle était si jolie que je n’osais l’aimer. Elle était si jolie, je ne peux l’oublier. Elle était trop jolie quand le vent l’emmenait. Elle fuyait ravie et le vent me disait…
Elle est bien trop jolie. Et toi, je te connais. L’aimer toute une vie, tu ne pourras jamais. Oui mais elle est partie. C’est bête mais c’est vrai. Elle était si jolie
Je n’oublierai jamais.
Aujourd’hui c’est l’automne. Et je pleure souvent. Aujourd’hui, c’est l’automne. Qu’il est loin le printemps.
Dans le parc où frissonnent les feuilles au vent mauvais, sa robe tourbillonne, puis elle disparaît… Elle était si jolie que je n’osais l’aimer. Elle était si jolie. Je ne peux l’oublier. Elle était trop jolie quand le vent l’emmenait. Elle était si jolie.
Alain Barrière, à l’Eurovision en 1963, pour la France !
« Il y a dans le cœur de l’homme je ne sais quoi de désordonné qu’exalte le plaisir et qu’abat la douleur » (Cicéron, De la République).
« Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de réfléchir » (Poincaré, La Science et l’hypothèse).
« On naît poète, on devient orateur » (Cicéron, Romain, homme de lettres et de droit, 106 à 43 ante Christum natum).
« C’est avec l’intuition que nous trouvons et avec la logique que nous prouvons » (Henri Poincaré, mathématicien français plutôt carré, 1854 à 1912 post Christum natum).
« Le comique ? C’est un monsieur qui prend sur lui certains ennuis pour en débarrasser les autres », dixit Raymond Devos, Belge né le 9/11/1922, donc depuis le 9/11/2022, centenaire dans les airs et nos imaginaires.
Un comique centenaire, dirai-je pour ma part, c’est un monsieur qui s’est rempli les poches de sketchs explosifs de rires qui continuent leurs feux d’artifice longtemps après son incinération…
« Ah ! quel été ! quel été ! quel été ! Il pleuvait tant sur la côte où j’étais ! On sentait bien que l’hiver était proche ! On se baignait les deux mains dans les poches ! La p’tite amie avec laquelle j’étais … Ah ! quel été ! quel été ! qu’elle était moche ! » (Raymond Devos, Les chansons que je ne chante pas).