Ô chamailles aux chats-mailles

« Quand un homme s’est trouvé,
quand il a saisi son importance
et son inimportance,
il devient libre, insolent et amical.
Il crée, il invente son passé même
et chante de sa propre voix
l’alléluia torrentiel de la vie surabondante,
à travers bonheur et malheur »
(Jean Sulivan, Joie errante ;
pseudonyme de l’abbé Joseph Lemarchand).

Illumination, éveils, même au WC !

« Quand Dieu se fait homme
ça va loin, ma sœur, mon frère, masseur,…,
ça va très loin.
Ça commence
par le grain jeté en terre
et la grappe qui mûrit au soleil
mais ça finit
par du grain broyé et du raisin pressé
pour devenir pain et vin »
(dixit mon collègue s.j. Xavier Dijon).
Les étincelles de les consommer et
ça finit en étain-selles.
Vie et mort : avec Lui,
tout est or
et rien n’est hors / tort.
Même nos selles valent de l’or
pour le grain jeté en terre,
pour la semence qui recommence !
Dieu jaillit, même à la toilette, lieu qui peut, lui aussi,
être éclaboussé par les étincelles du Ressuscité, non ?…  

Bon Lundi de Pâques !

Les traditions sur les oeufs

L’œuf est un symbole universel du cycle de la vie. Il y a 5 millénaires déjà, les Chinois s’offraient des œufs peints, à l’arrivée du printemps. Chez les Juifs, l’œuf dur fait partie du repas de deuil et du seder de la Pâque. Dans nos contrées, à l’époque où les chrétiens ne mangeaient pas de viande ni d’œuf pendant le carême, les poules continuant à pondre, on accumulait de grandes quantités d’œufs. De quoi, le dimanche de Pâques, cuire, décorer, bénir dans l’église puis offrir autour de soi : une manière de célébrer la joie de recevoir la vie nouvelle ensemble !

Dans des pays comme l’Angleterre et l’Allemagne, les enfants ont la tradition à Pâques de faire rouler les œufs jusqu’au bas de la colline. Dans des pays  de tradition orthodoxe, après la célébration du Samedi saint, deux par deux, munis d’œufs par d’œufs décorés, démuni, on frappe son œuf contre celui de l’autre. Chance bénie pour qui parvient à garder son œuf intact… Version entrechoquante revisitée dans l’image ci-dessous (dont je ne connais pas le dessinateur)…

Joyeuses Pâques !

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Miracle de l’œuf

Miracle de l’œuf : une matière inanimée apparemment morte (du blanc et du jaune inertes sous coquille), alors qu’à l’intérieur, à vrai dire, une nouvelle vie prend forme, jusqu’à la surprise de cette vie nouvelle qui parvient à éclore ! Miracle qui a de quoi alimenter de nombreux mythes autour de la création et de l’origine du monde… La forme ovale de l’œuf pointe vers l’infini. Et puis, l’œuf qui aurait précédé la première poule représente avec elle (dont il est l’intime et incontournable partenaire) la renaissance et la régénération du cycle de la vie.

Amazing miracle…

Illustration : Léda et le cygne, œuvre esquissée en 1506 par Léonard de Vinci et reprise à droite par Francesco Melzi.

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Jésus est doux ET ferme ET pugnace

« Jésus ne cherche pas à avoir la paix mais à faire la paix. Il n’est pas mort dans son lit, n’ayant pas démissionné de son témoignage à la Vérité, de cette « parole de vérité, puissance de Dieu, armes offensives et défensives de la justice » (2 Co 6,7). « Celui qui vit en vérité vient à la lumière et provoque l’hostilité de ceux qui sont dans les ténèbres » (Jn 3,19-21).

Jésus se bat pour la justice du Royaume qui vient, il regarde les enjeux au-delà des urgences immédiates. C’est par une stratégie de long terme qu’il a opéré une révolution sociale. Il a sapé les fondements même de la domination des uns sur les autres, de l’esclavage, de l’oppression politique et économique. Le ferment de l’évangile a mis quelques générations pour subvertir l’Empire romain mais il le fit ! Et il n’a pas fini d’enfanter un nouveau monde » (Chomé Étienne, Jésus est doux ET ferme ET pugnace. Qu’est-ce à dire ?, dans Paraboles, n° 80, septembre 2014, p. 9).

Pour lire l’article complet, qui montre qu’il n’est pas que pugnace, en même temps doux et ferme : 

Jusqu’aux enfers

« Désormais nul ne pourra dire : « Là où je suis, il n’est pas venu ; il n’est pas descendu assez bas pour me rencontrer. »  Car il n’y a ni déchéance ni abandon qu’il n’ait connu et dont il n’ait fait par sa présence le lieu privilégié de la proximité de Dieu. Oui, il fallait que lui, le Fils bien-aimé, mourût dans la nuit des grands délaissements, pour que sa résurrection fût vraiment la résurrection de tous. Jamais il ne fut si proche de l’homme. Jamais non plus aussi proche de Dieu. Jamais il n’a rendu Dieu si proche de l’homme » (Éloi Leclerc).

en ce 7 avril 2023, Vendredi Saint

Bon Jeudi Saint

Chacun de nos foyers est premier lieu d’Église (càd Assemblée).

Notre table domestique est première eucharistie (càd temps pour dire merci),
autour de laquelle nous pouvons nous laver les pieds les uns les autres.

« L’humilité par les pieds m évoque ces marcheurs dans la nuit. Ô combien les pieds sont essentiels pour avancer, laver les pieds ou se faire laver les pieds, c’est offrir un moment de répit, une halte. Accepter de s’arrêter pour se mettre sur la route de l’autre et le rejoindre. Toujours un mouvement de rencontre pour toucher a l’essentiel de l’autre, son moteur. Le regard qui est compassion… celui qui nous rejoint au milieu des cailloux sur la route rejoint notre humilité que Jésus nous offre en partage » (Mireille, à Taizé).

Pesach juive

J’ai reçu ce mercredi matin la vidéo ci-dessous d’une amie juive, vivant en Israël et fêtant la Pesach ce mercredi soir. Dans ce cadeau offert par la Philarmonique israelienne, je retrouve le double axe (vertical ET horizontal) de la croix de Vie : les harmoniques de l’âme juivre profondément nourrie à l’Alliance du « Dieu de nos pères » ET la chaleur humaine autour de la bonne table domestique, où se célèbrent dans la fête les connexions fraternelles rendues possibles par la commune reconnaissance du Père.

Que ce trésor de Vie touche aussi les cœurs des Juifs et des Musulmans affectés par les violents affrontements dans la grande mosquée de Jérusalem, en plein Ramadan.

Bon Mercredi Saint !