Le changement commence par un petit groupe

« Ne doutez jamais qu’un petit groupe de citoyens particulièrement conscients et résolument engagés puisse changer le monde. En réalité, historiquement, c’est toujours de cette façon que le changement s’est produit » (Margaret Mead, anthropologue).

Vivent les noyaux générateurs de paix !

« Cet article honore la pédagogie du couple Goss-Mayr des cercles concentriques : d’abord être soi-même touché et mis en route ; ensuite rencontrer les personnes proches, même les plus hostiles, pour s’en faire des alliés, toucher les consciences et allumer un feu à l’intérieur des cœurs ; enfin, mobiliser toujours plus de monde jusqu’à atteindre une masse critique de citoyens et de personnes influentes à même de mener un changement sociétal vers plus de justesse/justice.

[…] Méthodiquement, la stratégie d’ouvrir les consciences et de gagner les cœurs procède par cercles concentriques : Jean et Hildegard donnent des sessions de formation à plusieurs groupes d’acteurs-clé de la société civile, dont les Forces vives de l’Église ; à partir de là, se forment des réseaux toujours plus larges, à même de créer une force d’actions non-violentes qui va peser dans la balance et devenir une pièce maîtresse de l’échiquier politique, jusqu’à atteindre une masse critique décisive de citoyens mobilisés. Cette stratégie a été par exemple féconde dans la révolution non-violente aux Philippines : le « People Power » y a chassé du pouvoir le dictateur Marcos, le 25 février 1986, sans effusion de sang. Jusqu’à deux millions de personnes étaient descendues dans les rues et places de Manille. Que peuvent faire les chars déployés mais bloqués complètement par cette marée humaine ? Des images nous montrent encore aujourd’hui comment une religieuse, avec son voile de religieuse et un chapelet à la main, offre des fleurs à un soldat en haut de son tank, dans la conviction profonde qu’il peut comprendre et se rallier à la cause juste. Sa conscience n’est pas réduite à une solde ! Une telle révolution s’est préparée des années durant. Et tout le mois de février, dans une tente sur la grand-place de Manille, la Tent city, des groupes priaient 24 h. sur 24 et jeûnaient. Des personnes étaient disponibles pour expliquer aux passants la situation et les enjeux des actions non-violentes en cours et les invitaient à apporter leur soutien. Une campagne non-violente peut réussir grâce à un bon travail préparatoire » (Étienne Chomé, Jean Goss et Hildegard Goss-Mayr, au service de la non-violence évangélique active : engagement, impact et influence. Contribution d’Étienne Chomé au colloque du M.I.R.-France pour son centenaire, 9 juin 2023).

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