Mon pèlerinage

«  Give me my scallop-shell of quiet,
my staff of faith to walk upon,
my scrip of joy, immortal diet,
my bottle of salvation,
my gown of glory, hope’s true gage.
And thus I’ll take my pilgrimage »
(Walter Raleigh, Britannique
ayant vécu de 1552 à 1618,
sur les chemins de Compostelle).

Donne moi ma coquille de paix,
mon bâton de foi pour marcher sur le chemin,
ma besace d’allégresse, nourriture éternelle,
ma gourde de salut,
ma robe de gloire, véritable témoin de l’espoir.
Et ainsi je commencerai mon pèlerinage.

L’amour divinise

« Tout l’univers obéit à l’Amour.
Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.
Les autres dieux à ce dieu font la cour.
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.
Des jeunes cœurs, c’est le suprême bien.
Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.

Sans cet amour, tant d’objets ravissants,
Lambris dorés, bois, jardins et fontaines,
N’ont point d’appas qui ne soient languissants.
Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.
Des jeunes cœurs, c’est le suprême bien.
Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien »
(Jean de La Fontaine, Les Amours de Psyché et de Cupidon, 1669).

Aiguilleur du ciel

Comme un avion sans aile
J’ai chanté toute la nuit
J’ai chanté pour celle
Qui m’a pas cru toute la nuit
Et même, même si j’peux pas m’envoler
Oui, j’irai jusqu’au bout
Oh oui, je veux jouer
Même sans les atouts
Tu fais semblant
De r’garder ailleurs
Tu dis même que j’te fais peur
Pourtant tu sais j’tiens plus d’bout
Aussi crevé qu’un danseur
Oh , il fait lourd
Et grande, grande nuit blanche
Et grande grande nuit d’orage
Le tonnerre gronde
Mais y’a pas d’éclair
Écoute, écoutez la voix du vent
Qui glisse, glisse sous la porte
Écoute on va changer de lit, changer d’amour
Changer de vie, changer de jour
Ho ho
Et même, même si tu fais plus rien
Tu vois moi j’aboierai encore
Mais tu t’endors sous mon piano
Quand je joue faux
Oh libellule
Et toi, t’as les ailes fragiles
Moi, moi j’ai la carlingue froissée
Mais j’ai chanté tout’ la nuit
(Charles Élie Couture chantant ‘Comme un avion sans aile’, 1981 :
https://www.youtube.com/watch?v=068G1r0hP28).

Être heureux

« Être heureux, ce n’est pas avoir un ciel sans orage, une route sans accident, un travail sans effort, une relation sans déceptions.

Être heureux signifie trouver la force dans le pardon, l’espoir dans les batailles, la sécurité dans la peur, l’amour dans la discorde. Être heureux n’est pas une fatalité du destin, mais un exploit pour ceux qui peuvent voyager en eux-mêmes.

Être heureux, c’est arrêter de se sentir victime et devenir l’auteur de son propre destin. C’est marcher à travers les déserts, mais être capable de trouver une oasis au fond de l’âme. C’est remercier Dieu chaque matin pour le miracle de la vie.

Être heureux, c’est ne pas avoir peur de ses sentiments et pouvoir parler de soi, avoir le courage d’entendre un « non » et trouver confiance dans la critique, même quand c’est injustifié. C’est embrasser ses enfants, câliner ses parents, passer des moments poétiques avec ses amis, même quand ils nous font du mal.

Être heureux, c’est laisser vivre la créature qui vit en chacun de nous, libre, joyeuse et simple. Que votre vie devienne un jardin d’opportunités de bonheur… qu’au printemps il soit un amoureux de la joie et en hiver un amoureux de la sagesse.

Être heureux ce n’est pas avoir une vie parfaite, c’est utiliser les larmes pour irriguer la tolérance.

Utilisez vos défaites pour entraîner votre patience. Utilisez vos erreurs avec la sérénité du sculpteur. Utilisez les obstacles pour ouvrir les fenêtres de l’intelligence. N’abandonnez jamais d’être heureux ; la vie est un spectacle incroyable » (morceaux choisis d’un partage de François, jeune de 86 ans).

Oui au nom, non ?

« Dans beaucoup de cultures, le nom propre est étroitement associé à la personne. La fonction d’un nom propre est l’identification : distinguer et individualiser une personne ou une chose à l’aide d’une étiquette spéciale » (Claudia Reeder, Nom-Identité ou à la recherche du nom perdu, dans Littérature, 1978, p. 23).

Je suis un état civil ?
Un prénom, un nom de famille ?
Une date, un lieu de naissance, une ville ?
Une nationalité, un domicile ?

Je suis une personne
Morale, physique,
Grande ou petite,
Qui ne ressemble à personne
D’autre qu’à moi-même ?

Je suis le souvenir d’un passé,
Sous les couvertures des années,
Qui font partie de mon identité ?

Je suis le souvenir de mes maux.
Ils sont à l’origine de mes cris
Et de mes frustrations endolories ?

Je suis l’identité de mes mots.
J’ai la nationalité d’une histoire,
Je suis l’identité de ces phrases
Qui me définissent par des mots ?

Je suis l’identité de mes rêves.
Ils m’appartiennent et me définissent
Tels que je suis et voudrais être ?

Je suis le souvenir et l’identité
De tout l’amour
Partagé ou non partagé
Que je porte en moi tous les jours.

Nous sommes tous dans le même bateau.
Notre enfance, sans bruit, dort
Dans un rafiot, avant de trouver le bon port.

En aveugle, sous le brouillard des eaux,
Sous le hâle d’une encre désir,
Mon identité ne demande qu’à jouir

(Jean-Stephane BOZZO, Identité).