Broute-en-train

Au catéchisme, chaque enfant est invité à répondre à la question :
« Selon toi, depuis la Résurrection, où se trouve le Bon Dieu ? »
Réponse d’Antoine :
« Le Bon Dieu est au Paradis ».
Réponse de Sophie :
« Le Bon Dieu est dans mon cœur ».
Réponse de Toto :
« C’est très clair ! Le Bon Dieu est dans
notre salle de bains.      …
Parce que tous les matins, mon père se lève,
va à la porte de la salle de bains et frappe
plusieurs coups dedans, en criant :
« BON DIEU, T’ES ENCORE LÀ ? » ».

Vivre au centre de ma verticalité et mon horizontalité

Vivre centré = faire des choix de vie tels que
s’équilibrent mon axe vertical et mon axe horizontal
et que je me tienne le mieux possible en leur centre.

Si ma verticalité est très développée
sans que ne suive ma base horizontale
(c’est-à-dire un chemin concret de guérison
personnelle et de réconciliation interpersonnelle),
je risque d’être un mât sans bateau, à la dérive dans l’eau…
L’Amour a à éclairer pénétrer toutes
les ombres de mes cales-tombeaux.

Dans les termes inverses (belle humanité sans verticalité),
je risque d’être un bateau stagnant, sans mât, sans souffle,
sans avancées cruciales. Pour que mon travail thérapeutique
avance joyeusement jusqu’à l’Essence-Ciel, rien de tel
que d’expérimenter l’Amour, avec un grand A,
qui est aussi proche de moi
que la source l’est du ruisseau,
que l’oxygène l’est de mon souffle,
que le soleil l’est de cette étincelle de vie qui m’anime…

Belle journée ensoleillée de l’intérieur !

Mieux encore que de chercher le soleil derrière les nuages de pluie,
accueillir avec tendresse, l’une après l’autre, mes parts dépitées
jusqu’à ce que, touchées d’être ainsi accueillies,
elles fassent un pas de côté et laissent de l’espace
au centre, là où brille la source de lumière en moi.

Tel le robinet qui donne l’eau qu’il reçoit

« L’amant perdu accompagna Madame d’Aiglemont partout avec la tyrannie d’une passion qui mêle son égoïsme au dévouement le plus absolu. 
L’amour a son instinct,
il sait trouver le chemin du cœur,
comme le plus faible insecte marche à sa fleur
avec une irrésistible volonté
qui ne s’épouvante de rien.
Aussi, quand un sentiment est vrai,
sa destinée n’est-elle pas douteuse »
(Honoré de Balzac, La comédie humaine, p. 91).

L’amour fusionné d’un tel amant perdu ressemble à celui du bébé qui trouve le chemin du sein, par réflexe de survie. 
Adultes, nous sommes conviés à découvrir l’amour défusionné, lequel a sa source en Plus Grand que nous deux. Cet amour coule en l’âme qui donne et reçoit aussi simplement qu’un robinet donne l’eau qu’il reçoit, sans autre effort que d’être à la source. Cet Amour-là, au cœur de notre cœur, est inépuisable et surabondant.

Le cadeau de la Transfiguration

Pâques transfigurée ?
Un occis mort transformé en pléonasme !

Pour le dire en alexandrin :

En cette fête de la Transfiguration,
voici un bel exemple de mon âme-mie Marie.
L’homme en châle-leurre lui demande selon ce que lui désire.
Elle a l’intelligence de ne pas s’offusquer de cette grivoiserie ;
elle élève le débat, en mettant en présence de l’Invisible Présence…

Le mâle est ainsi servi ; here you are!

Au fond du miroir ?

« Mon cher docteur, je me mets entre vos mains. Faites de moi ce qu’il vous plaira. Voici l’histoire, longue et exacte, du mal singulier de mon âme. Je vivais comme tout le monde, regardant la vie avec les yeux ouverts et aveugles , sans m’étonner et sans comprendre. […] Je suis enveloppé de choses inconnues. […] Derrière moi. une très grande armoire à glace. Je me regardai dedans. J’avais des yeux étranges et les pupilles très dilatées. Puis je m’assis comme tous les jours. Le bruit s’était produit, la veille et l’avant-veille, à neuf heures vingt-deux minutes. J’attendis. Quand arriva le moment précis, je perçus une indescriptible sensation, comme si un fluide, un fluide irrésistible eût pénétré en moi dans une épouvante atroce et bonne. Et le craquement se fit, tout contre moi.
Je me dressai en me tournant si vite que je faillis tomber. On y voyait comme en plein jour, et je ne me vis pas dans la glace ! Elle était vide, claire, pleine de lumière. Je n’étais pas dedans, et j’étais en face, cependant. Je la regardais avec des yeux affolés. Je n’osais pas aller vers elle, sentant bien qu’il était entre nous, lui, l’invisible, et qu’il me cachait.
Oh ! comme j’eus peur ! Et voilà que je commençai à m’apercevoir dans une brume au fond du miroir, dans une brume comme à travers de l’eau . C’était comme la fin d’une éclipse. Ce qui me cachait n’avait pas de contours, mais une sorte de transparence opaque s’éclaircissant peu à peu.
Et je pus enfin me distinguer nettement, ainsi que je le fais tous les jours en me regardant.
Je l’avais donc vu ! Voilà ma confession, mon cher docteur. Dites-moi ce que je dois faire ? » (Guy de Maupassant, Lettre d’un fou).

Photo prise à Pont l’Abbé dans le Finistère (aussi à Ploudalmézeau).

Char donné : l’eusses-tu cru, un si bon cru ?

Voici que s’achève notre voyage à l’île Maurice, temps de pèlerinage pour notre famille sur cette terre bénie de notre jeunesse familiale.
Un exemple de la Providence qui nous a tant guidés : une fois, je devais rejoindre les enfants partis avec l’auto ; j’ai décidé de faire les 15 kms en autostop. Avant de démarrer, j’ai confié à mon Bon Berger les personnes que j’allais rencontrer. Première personne : une Créole à pied comme moi, désolée de ne voir aucune BMW à l’horizon et s’exclamant dans un grand éclat de rires : « juste nos BMDoublesPieds ». Après 400 mètres de marche, Khalil, un ingénieur anglophone musulman d’Arabie Saoudite, m’a pris, disant aussitôt : « Dès que je vous ai vu le pouce levé, une voix m’a dit que je devais m’arrêter pour vous prendre. Je peux vous déposer à tel endroit ». Je suis resté bouche bée : c’est exactement là où j’allais !
L’échange nous a enrichis tous les deux…
Heureux les cœurs hospitaliers,
ils seront comblés par la rencontre.
En nous saluant, je l’ai remercié et béni explicitement ;
c’est comme si deux fées bondissaient aussitôt :
Paix et Joie nous enveloppaient alors que nous nous souhaitions adieu.
Oui, à Dieu, let’s go. Deo gratias. Merci pour ce beau pèlerinage.
Je devrais plus souvent être sans auto pour mieux dépendre de ta Providence aux si bons chars donnés !
L’eusses-tu cru, un si bon cru ?…

Version première : En gratitude, voici un des fioretti de la Providence qui nous a guidés. Mes enfants passant la journée à Pointe d’Esny avec l’auto, j’ai voulu leur éviter de venir me chercher à Tamarin pour aller ensuite à Floréal (plus de 2 heures de détour pour eux aux pires heures du trafic). J’ai donc décidé de me débrouiller en autostop pour arriver à Jumbo Phoenix où on s’est donné RDV…

Mon Bon Berger, merci pour ta bonté. Avant de démarrer à pied du fond de cette impasse de Tamarina (route isolée de 3 kms et 9 dos d’âne), je t’ai confié les personnes que j’allais rencontrer et je t’ai demandé de rencontrer celles que tu voulais.

Ça a commencé fort : toute BMW étant bien loin, une Créole m’a vu à pied et a ri avec moi devant notre belle « BMDoublesPieds ». J’ai eu à marcher jusqu’à Bois d’Olive (400 mètres)… Là, Rachid, chauffeur venant chercher des ouvriers me prit et fit l’aller-retour jusqu’à la grand-route, juste pour moi. Un homme bon, au cœur hospitalier, simplement humble. Je l’ai remercié en le bénissant explicitement, et c’est comme si, alors, deux fées venaient de bondir : Paix et Joie nous enveloppaient alors que nous nous souhaitions adieu : oui, allons à Dieu.

À l’arrêt de bus, un gros 4×4 s’est vite arrêté : un anglophone, Khalil, ingénieur musulman d’Arabie Saoudite, m’a pris, en commençant par dire : « Dès que je vous ai vu le pouce levé, une voix m’a dit que je devais m’arrêter pour vous prendre. Je peux vous déposer à Jumbo Phoenix ». Je suis resté muet de stupeur : c’est exactement là que j’ai rdv avec les miens. Il habite avec sa femme mauricienne dans Carreau Laliane, le quartier 300 mètres avant Jumbo (il a donc fait un détour pour m’y déposer, sans même le mentionner).

Échange très profond et enrichissant pour les deux. Il a tenu à avoir mon n° de téléphone. J’ai tenu à le bénir, lui, sa femme et le bébé qu’elle porte…

Je suis arrivé au rdv en un temps record, 1h30 avant l’heure, en évitant tous les embouteillages. Khalil m’a appris des shortcuts intéressants dans Bonne Terre pour éviter les bouchons de Beaux Songes… Deo gratias. Je te chanterai éternellement…

Malin masqué musqué

« Avec l’intelligence artificielle, nous invoquons le démon » (Elon Musk).

« J’entends résonner dans un ciel tout de noirceur
Le rire du Malin, sardonique, effrayant,
Raillant les hommes livrés au malheur
Quand dans leur chair hâve, il plante griffes et dents.
J’entends sangloter l’enfant et gémir sa mère,
Lorsqu’il lance sur eux les flammes de l’enfer
Et trace un sillage de décombres fumants
Parmi les rêves abolis des innocents.
J’entends le cri de douleur des âmes blessées,
Terrorisées et aveuglées par Lucifer,
Le râle de ceux qui ne vont se relever,
Victimes des puissants, offrandes à la guerre.
Et j’entends s’étouffer la voix de la raison,
Bâillonnée par les fols oukases d’un démon
Qui condamne son propre peuple à la géhenne
En attisant dans les cœurs le feu de la haine.
J’entends… Et je ne peux comprendre »
(Hélène de Vannoise, Lucifer).