Une étoile dans le ciel a brillé plus que toutes les autres

« La virginité de Marie, l’enfantement et la mort du Seigneur sont trois mystères criants, …accomplis dans le silence de Dieu. Une étoile dans le ciel a brillé plus que toutes les autres. Sa lumière était indescriptible et a produit un effet d’étrangeté. Tous les autres astres, avec le soleil et la lune, formèrent un chœur autour de cette étoile, unique par sa lumière si nouvelle. D’où vient cette nouveauté qui ne ressemble à rien d’autre ? L’ignorance est détruite, maintenant que Dieu se manifeste de façon humaine, pour introduire la nouveauté de la vie éternelle […] et projeter l’abolition de la mort » (Ignace d’Antioche, Lettre aux Éphésiens, chapitre 19). Photo : une étoile à 92 pointes, fabriquée en papier cet Avent par des amis allemands qui m’envoient la photo (Église morave réformée et sa tradition d’étoile Herrnhuter ;
cf. https://etiennechome.site/letoile-herrnhuter-aux-182-pointes/).

L’émergence du Self

Je retrouve un mot que j’ai écrit un jour à une personne que j’accompagnais en IFS depuis 2 ans :

« Comme il est beau de t’accompagner sur ce chemin, où, pas après pas, émerge ta personne véritable, authentique, qui peut dire proprement « je suis qui je suis ». Beauté de te voir déployer ton Self leadership sur toute ta petite famille intérieure… Joie de ton rayonnement grandissant : chaque fois que quand une part de toi s’inquiète (parfois jusqu’à la panique), tu lui offres avec toujours plus d’assurance ce socle de sécurité qui existe en toi et tu lui permets de goûter à cette paix qui habite le coeur de ton cœur et, avec douceur, tu la fais entrer dans ta plus large perspective. C’est ce déploiement, cette émergence du Self qui compte car tout le reste en découlera de manière organique, avec considération de chacune en toi… »

The Larger Self

« Avec des mots différents, toutes les grandes religions expriment que nous sommes des étincelles de la flamme éternelle. Le divin intérieur (ce que les chrétiens appellent l’âme ou la Conscience du Christ, les bouddhistes appellent la nature du Bouddha, les hindous Atman, les taoïstes Tao, les soufis le Bien-aimé, les Quakers la Lumière Intérieure), souvent, il ne faut pas des années de pratique méditative pour y accéder parce qu’il existe en nous tous, juste sous la surface de nos parties extrêmes. Une fois que celles-ci acceptent de se séparer de nous, de nous laisser un peu d’espace, nous avons soudainement accès à qui nous sommes vraiment.

Concernant la rapidité avec laquelle un  accompagné peut accéder à son Self, le plus important est le degré avec lequel l’accompagnateur est pleinement présent, Self-led. C’est cette présence qui constitue l’élément de guérison en psychothérapie, indépendamment de la méthode ou de la philosophie du praticien » (Richard Schwartz, The Larger Self ; cf. https://artoflivingretreatcenter.org/blog/the-larger-self/).

Merci, chère Manya Ronay.

Nous salons : Avent, c’est épicé

« Ce que la force ne gagne pas, souvent peut le gagner la persévérance » (Anne Barratin).

L’Avent, serait-ce restaurer « l’habilité qu’ont tout naturellement les enfants, les mystiques et le poètes, d’aller et venir d’un versant du monde à l’autre, de se faire pèlerins des deux mondes, danseurs sur les crètes, relieurs de bergers, constructeurs de passerelles » (Christiane Singer).

L’Avent, serait-ce prendre le temps de lever le nez pour repérer l’étoile qui brille dans mon ciel ? la reconnaître et la suivre fidèlement avec persévérance, malgré les obstacles et les épreuves sur la route ?…

Bonne étoile !

Nu dis t’es

« À ne regarder que tes failles, tes faiblesses et
tes chutes, tu te centres encore trop sur toi-même.
Et tu restes prisonnier de tes failles !
[…] Je suis l’Esprit Créateur, ne l’oublie pas.
Je crée ! Je mets la vie ! Je donne
le souffle ! Je suis l’Artiste !
[…] Viens te glisser au creux de
mes mains paternelles et maternelles.
Laisse-toi pétrir entre mes doigts d’artiste.
Abandonne-toi longuement à mon travail de potier.
Expose-moi tes fêlures, tes brisures, tes cassures !
J’aime faire du neuf »
(Charles Péguy).

Duo violon piano

« Quelque explorateur de l’invisible arrive à capter la phrase de la sonate, à l’amener, du monde divin où il a accès, briller quelques instants au-dessus du nôtre. […] Il y avait là d’admirables idées que Swann n’avait pas distinguées à la première audition et qu’il percevait maintenant, comme si elles se fussent, dans le vestiaire de sa mémoire, débarrassées du déguisement uniforme de la nouveauté. Swann écoutait tous les thèmes épars qui entreraient dans la composition de la phrase, comme les prémisses dans la conclusion nécessaire, il assistait à sa genèse. « Ô audace aussi géniale peut-être, se disait-il, que celle d’un Lavoisier, d’un Ampère, l’audace d’un Vinteuil expérimentant, découvrant les lois secrètes d’une force inconnue, menant à travers l’inexploré, vers le seul but possible, l’attelage invisible auquel il se fie et qu’il n’apercevra jamais ! » Le beau dialogue que Swann entendit entre le piano et le violon au commencement du dernier morceau ! La suppression des mots humains, loin d’y laisser régner la fantaisie, comme on aurait pu croire, l’en avait éliminée ; jamais le langage parlé ne fut si inflexiblement nécessité, ne connut à ce point la pertinence des questions, l’évidence des réponses. D’abord le piano solitaire se plaignit, comme un oiseau abandonné de sa compagne ; le violon l’entendit, lui répondit comme d’un arbre voisin. C’était comme au commencement du monde, comme s’il n’y avait encore eu qu’eux deux sur la terre, ou plutôt dans ce monde fermé à tout le reste, construit par la logique d’un créateur et où ils ne seraient jamais que tous les deux : cette sonate. Est-ce un oiseau, est-ce l’âme incomplète encore de la petite phrase, est-ce une fée, invisible et gémissant, dont le piano ensuite redisait tendrement la plainte ? Ses cris étaient si soudains que le violoniste devait se précipiter sur son archet pour les recueillir. Merveilleux oiseau ! le violoniste semblait vouloir le charmer, l’apprivoiser, le capter. Déjà il avait passé dans son âme, déjà la petite phrase évoquée agitait comme celui d’un médium le corps vraiment possédé du violoniste. Swann savait qu’elle allait parler une fois encore. Et il s’était si bien dédoublé que l’attente de l’instant imminent où il allait se retrouver en face d’elle le secoua d’un de ces sanglots qu’un beau vers ou une triste nouvelle provoquent en nous, non pas quand nous sommes seuls, mais si nous les apprenons à des amis en qui nous nous apercevons comme un autre dont l’émotion probable les attendrit » (Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann, p. 180).

Radis pas radin

« C’est une vérité subtile :
tout ce que tu aimes, tu l’es » (Rûmi).

Le radis est un bol d’énergie,
riche en vitamines B et C, en
zinc, phosphore et sodium,
particulièrement bon pour
l’organisme des séniors,
à portée de toutes
les bourses.
Qu’on se le dise !

Au paradis, on n’aura pas un radis
mais les amis de nos amis seront admis.
Au paradis, on n’aura que son bonheur.
Auparavant, on aura tout mis dans son coeur.

(Merci, l’amie Fanny)

Alliées plus qu’ennemies

Je viens de lire « À la mémoire de Thérèse qui a perdu son combat contre le cancer, à 85 ans ». « Perdre son combat contre… » ? Cette mise en mots ne correspond pas à la sagesse que la vie m’enseigne par rapport à la maladie et à la mort.

Voici ce qui sonne juste en moi, du point de vue biologique, puis psychique.

Dans la toute grande majorité des cas, les bactéries, virus et microbes (qui sont plus nombreux sur notre peau que les cellules humaines) cohabitent en symbiose et en collaboration avec notre organisme.

Plutôt que de lutter contre la maladie, la sagesse m’invite à l’écouter avec soin comme un utile signal d’alerte, en ce sens qu’à travers elle, s’expriment les membres de mon corps et de mon équipe intérieure, m’indiquant ce dont j’ai à prendre soin prioritairement, ici et maintenant. Pour aller plus loin, cf. mon post https://etiennechome.site/le-processus-naturel-de-guerison-devant-une-attaque-externe/

Et plutôt que de lutter contre la mort, la sagesse me prie d’accueillir le sens profond de ma vie et les étapes de mon pèlerinage sur le chemin de la Vie véritable.

J’ajoute, en outre, un point de vue biblique.

a) En Matthieu 5,38-39, le mot « contre » (ἀντί) est répété trois fois coup sur coup pour nous avertir du piège de « se battre contre ». À tous les niveaux, Jésus nous prie de sortir du piège mimétique de la violence. Et la violence commence déjà en ‘nous’-même, contre ce que ‘nous’ n’aimons pas en ‘nous’-même (il est intéressant d’accueillir ces 3 ‘nous’ différents…).

b) L’Apocalypse nous révèle qu’à la fin des temps, la bataille finale entre les Forces du Bien et du Mal sera aussi simple qu’un lever de soleil, dissipant les ténèbres, dans une totale asymétrie : la clarté du jour vient dissiper l’obscurité de la nuit. Il n’y aura aucune lutte contre mais bien l’avènement de la Vérité authentique. Pour en savoir plus à ce propos, cf. https://etiennechome.site/5387-2/.

Bonne fête d’Hanoucca, la fête juive des lumières (durant huit jours, chaque soir, chaque chaumière allume les lumières de Hanoucca).

Vivre un retour à soi, sentir à l’intérieur

Un pèlerin en chemin vers Compostelle, une petite corne tenue en bandoulière, s’arrête à chaque croisement pour prendre une large inspiration et faire alors résonner la corme devant lui. C’est sa manière originale de prendre la mesure des différents chemins qui s’offrent à lui et de vivre un retour à soi, pour sentir à l’intérieur, avant d’assumer le choix à prendre à l’extérieur : telle voie et non telle autre…

Deutéronome 30,15.19 : « Vois, je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance ».