Les lueurs frémissantes de l’aube

Cette nuit passée au bord de l’Océan Indien m’enveloppe du doux clapotis du ressac, couvert par le brisement des vagues sur la barrière de corail à 200 mètres… Tandis que cette mélodie perpétuelle me berce en stéréo, un élan me traverse qui me met debout ; je danse, entraîné par ton rire sans pareil. Ce rire sans fard, qui n’éclate que dans un cœur d’enfant, résonne dans les battements de mon cœur, comme s’il prenait la main de l’enfant en moi pour fêter la vie ensemble.

Il est 5h.30. Dans quelques minutes, les toutes premières lueurs d’aujourd’hui vont naître ; le plus beau moment de ma journée ! Le ciel noir qui aspire au bleu, se pare d’un magnifique manteau orangé, lui-même progressivement revêtu d’un voile violet, avant son déshabillage complet, lorsque jaillit la lumière blanche qui écarte avec assurance les ténèbres.

Relié à toi par nos cœurs d’enfant, je te transmettrai,  par les grâces de la gratitude, les douces lumières de ces douze instants magiques. Je t’enverrai les angelots de la paix et de la confiance. Il vient ! Derrière les frémissements de l’aube, j’entrevois le cœur de cette Vie qui ne finit pas…

É-tienne Chauds-mets

Demande d’asile et racisme

Le jour où je me suis retrouvé étranger en difficulté en terre inconnue, loin de chez moi, et que j’ai trouvé refuge chez des gens d’une hospitalité simple et spontanée, leur humanité m’a humanisé, elle m’a ouvert les yeux du cœur sur les réflexes européens de forteresse se croyant assiégée par ‘’toute la misère du monde’’…

« Il a fait fleurir le désert comme une rose, il m’a arraché à l’amertume solitaire de l’exil pour me mettre en harmonie avec le grand cœur blessé et brisé du monde » (Oscar Wilde, De Profundis).

« Secours-moi, sois mon ami, ô Bien-aimé, ne dors pas !
Ô rossignol enivré, ne t’endors pas dans la roseraie.
Protège les amis exilés, ne dors pas !
Cette nuit est la nuit de la libéralité,
sois attentif, ne dors pas.
Si tu désires l’éternité et la victoire, ne dors pas.
Brûle-toi à la flamme de l’amour de l’Ami, ne dors pas.
Plonge comme le seau dans les ténèbres du puits,
il se peut que tu arrives à la margelle du puits ;
ne dors pas » (Rûmi).

Image tirée de https://www.facebook.com/WearThe PeaceClothing/

Mur incontournable ou plus grande table ?

   

Dans Chanson pour L’Auvergnat, Georges Brassens décrit, avec gratitude,
le concret de sa vie partagée avec le couple qui lui a offert refuge
pendant la guerre :

Elle est à toi, cette chanson,
Toi, l’Auvergnat qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de bois
Quand, dans ma vie, il faisait froid,
Toi qui m’as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés,
M’avaient fermé la porte au nez…
Ce n’était rien qu’un feu de bois,
Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encor’
A la manièr’ d’un feu de joi’.

Toi, l’Auvergnat quand tu mourras,
Quand le croqu’-mort t’emportera,
Qu’il te conduise, à travers ciel,
Au Père éternel.

Elle est à toi, cette chanson,
Toi, l’hôtesse qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim,
Toi qui m’ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés,
S’amusaient à me voir jeûner…
Ce n’était rien qu’un peu de pain,
Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encor’
A la manièr’ d’un grand festin.

Toi l’hôtesse quand tu mourras,
Quand le croqu’-mort t’emportera,
Qu’il te conduise à travers ciel,
Au Père éternel.

Elle est à toi cette chanson,
Toi, l’Étranger qui, sans façon,
D’un air malheureux m’as souri
Lorsque les gendarmes m’ont pris,
Toi qui n’as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants,
Tous les gens bien intentionnés,
Riaient de me voir emmené…
Ce n’était rien qu’un peu de miel,
Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr’ d’un grand soleil.

Toi l’Étranger quand tu mourras,
Quand le croqu’-mort t’emportera,
Qu’il te conduise, à travers ciel,
Au Père éternel.

Honore ton père et ta mère

« Souvenez-vous que sans vos parents vous ne seriez point né, et faites tout pour eux comme ils l’ont fait pour vous. Un père et une mère sont nos premiers partenaires dans la vie, ils sont les mortels à qui nous devons le plus » (Benjamin Delessert, Le guide du bonheur, 1839).

« La dépendance est dans l’ordre de la nature. L’humain vient au monde faible et nu ; à sa naissance, c’est un pauvre petit enfant qui a besoin de tout. Si on l’abandonnait à lui-même, il mourrait infailliblement. Mais il ne meurt pas, il a une mère qui le nourrit de son lait après l’avoir nourri de son sang, un père qui travaille pour subvenir aux dépenses qu’il nécessite. À l’aide de ce double appui, l’enfant se développe, grandit, devient fort. Le voilà donc redevable envers son père et sa mère du bienfait de la vie. Comment les en récompensera-t-il ? Par le respect, la reconnaissance et l’amour. Enfants, n’oubliez donc jamais ce que vous devez à vos pères et mères, et pour ne pas l’oublier, pensez à vos premières années » (Alfred Auguste Pilavoine, Pensées, mélanges et poésies, 1845).

« On ne peut jamais s’acquitter envers ses parents » (Aristote, Éthique à Nicomaque, IVe s. av. J.-C.).

Tornade de gratitude et de reconnaissance

« Tu n’as pas à déplacer les montagnes.
Tombe simplement amoureux de la vie.
Sois une tornade de bonheur,
de gratitude et de reconnaissance.
Tu changeras le monde
en étant juste un être humain
chaleureux avec un grand cœur »
(Anita Krizzan).

« Je suis de plus en plus convaincu que
tous nos actes ont des conséquences.
Une bonne action ne s’évapore pas,
ne disparaît pas purement et simplement.
Notre amour se poursuit sur des générations »
(Archevêque Desmond Tutu).

« Sœurs et frères, cette voix venant du ciel, nous l’avons
nous-mêmes entendue dans ce temps fort que nous avons
vécu sur la montagne sainte : se confirme pour nous cette
parole prophétique à laquelle vous faites bien de donner
toute votre attention, comme on fixe son regard sur la
lampe brillant dans la nuit, jusqu’à ce que le jour vienne
à poindre et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs »
(2 Pierre 1,17-19).

Merci, Maman

Maman…

Toi, dont l’amour se penche
Jusqu’à mon cœur d’enfant,
Dont l’aile douce et blanche
Me couvre et me défend,
Quand je fais ma prière,
Le soir et le matin,
Au ciel, à notre Père,
Oh ! répète-la bien.
On dit qu’à l’âme pure,
Tu parles quelquefois.
Rends-moi, je t’en conjure,
Attentif à ta voix.
Pour garder l’innocence
Je fuis mes ennemis.
Oh ! sois mon espérance,
Ange du paradis.
Quand, sur l’étroite route
Qui mène l’homme au bien,
Mon pied se lasse ou doute,
Tends-moi vite la main !
Ah ! de notre demeure
Éloigne la douleur,
Et si ma mère pleure,
Que ce soit de bonheur !
Que par ta vigilance,
Conservent leur fraîcheur
Les lis de l’innocence,
Sur mon front, sur mon cœur.
Des pas de mon jeune âge
Céleste conducteur,
Qu’un jour mon cœur partage
Ton éternel bonheur
                              (H. Gauthier).

« Pressentiez-vous qu’un jour ma voix,
assemblant vos rires, vos plaintes,
ferait de vos doux désarrois
une flamme jamais éteinte ?  » 
(Anna de Noailles, Les Forces éternelles, 1920, p. 202,
s’adressant à ses « poétiques grand’mères »).

À quoi je vois que je suis amoureux de toi ?

À quoi je vois que je suis amoureux de toi ?

Je te souhaite sincèrement le meilleur, je te désire heureuse.
Je t’encourage à te donner les espaces à toi, pour être pleinement toi.
Je respecte la distance que tu prends et qui concourt à une relation saine, une présence non emmêlée, une connivence renouvelée.
Je peux bien vivre seul, à distance, mais l’alliance entre nous deux reste un socle. Elle est comme une base fondamentale en moi. Lorsque je respire et me pose dans le Souffle, lorsque je prie le Père qui est aux cieux et la Mère qui engendre la Terre, lorsque le Ciel et la Terre se marient en moi, tu restes cette convive qui participe à titre essentiel avec moi à ce moment de Création et récréation dans l’amour…

À quoi je vois que je suis amoureux ?

Tu es unique pour moi, tu es la seule personne sur cette terre que je reçois à un certain niveau de moi. Seule toi peux pénétrer dans cet espace intérieur intime, dans ce sanctuaire consacré. Et quel cadeau précieux que tu m’offres la réciproque !

À quoi je vois que je suis amoureux ?

Quand tu me dis que tu ne m’aimes plus, plusieurs membres de mon équipe intérieure perdent leur élan spontané de vie, leur spitant. Le plus déboussolé est le créatif qui est en deuil de sa muse.

Quand tu me dis que tu m’aimes, aussitôt tous font la fête et retrouvent cet alignement essentiel à ma vie d’époux. L’instant d’avant, un élément essentiel ne tournait pas rond ; l’instant présent est une fête d’éternité sans nulle fin, un faîte d’Eternit & ondulant de mille gourmandes faims …

À quoi je vois que je suis amoureux ?

Un sourire de toi me fait danser de joie.
Un simple et bref mot d’amour de toi allume en moi un feu près duquel il fait si bon vivre, avec cette bonne chaleur qui pénètre les recoins de mon cœur et s’y s’attarde…
Un geste de tendresse de toi et c’est tout mon corps qui se relâche.

À quoi je vois que je suis amoureux ?

Quand je suis stressé, agité, guerrier alerté, dans sa phase retranchée ou à l’assaut au lasso, j’ai une profonde gratitude de pouvoir compter sur ta capacité d’ancrage, de prise de recul, de sagesse, de paix, de douceur. Je mesure le trésor sans prix d’être épousé dans mes failles, mes défaillances, mes errances.

Quand toi, tu es au fond de ton trou, emberlificotée dans tes failles, tes défaillances, tes errances, je suis capable de ne pas t’y enfermer, de ne pas t’y réduire. Je garde une connexion à ton Essentiel, à ta beauté magique, à ton axe de lumière. Je suis là, je reste là, je prends des coups et je tends l’autre joue, en prenant des initiatives, du mieux que je peux, pour que tu puisses sortir de ton trou et à nouveau danser la vie avec légèreté, comme tu en es capable lorsque tu es alignée à l’Amour, qui coule en nous comme une source inépuisable et surabondante…

Une seule personne sur cette terre compte essentiellement pour moi, l’adulte que je suis, et cette personne, c’est toi.

« Les vrais regards d’amour sont ceux qui nous espèrent », comme le clame si justement Paul Baudiquey dans Rembrandt, Le retour du prodigue (DVD de la CCN, Lyon, AME, 2014).

Je t’aime, Christine, telle que tu es, avec tous tes nœuds et tes passages de mort. Et je prie le Ciel et la Terre tout entiers de venir te remplir de cet Amour qui ne finit pas, pour que tu puisses m’aimer tel que je suis, avec toute ma fougue et mes gestes/paroles de mort.

Misericordias Domini in aeternum cantabo
in generationem et generationem annuntiabo veritatem tuam in ore meo.

Au bout de mon nez, exaltabo te exhale ta beauté !

Ce qui sort à la fois de tant de douces choses,

ce qui de ta beauté s’exhale nuit et jour,

comme un parfum formé du souffle de cent roses,

c’est bien plus que la terre et le ciel, c’est l’amour !

                                                               (Victor Hugo).