Croissance / croix-sens

« S’il vit, alors il pourra être présent dans ta vie, à chaque moment, pour la remplir de lumière. Il n’y aura ainsi plus jamais de solitude ni d’abandon. Même si tous s’en vont, lui sera là, comme il l’a promis : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). Il remplit tout de sa présence invisible, où que tu ailles il t’attendra. Car il n’est pas seulement venu, mais il vient et continuera à venir chaque jour pour t’inviter à marcher vers un horizon toujours nouveau » (Pape François, Christus vivit, exhortation apostolique, § 125).

Une musique éternelle produit à chaque fois une création nouvelle

« La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie » (Ludwig Van Beethoven).

« Écouter de grandes et belles harmonies, c’est comme un bain de l’esprit : cela purifie de toute souillure, de tout ce qui est mauvais, mesquin ; cela élève l’homme et le met en accord avec les plus nobles pensées dont il soit capable, et alors il sent clairement tout ce qu’il vaut, ou plutôt tout ce qu’il pourrait valoir » (Arthur Schopenhauer).

« La musique a cet avantage que chacun l’interprète à sa façon ; chacun peut s’imaginer qu’elle lui raconte sa propre histoire » (Victor Cherbuliez).

L’Éternel Aujourd’hui

Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère.
Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit.
Tu le sais, ô mon Dieu ! pour t’aimer sur la terre
Je n’ai rien qu’aujourd’hui !…

Que m’importe, Seigneur, si l’avenir est sombre ?
Te prier pour demain, oh non, je ne le puis !…
Conserve mon cœur pur, couvre-moi de ton ombre
Rien que pour aujourd’hui.

Si je songe à demain, je crains mon inconstance
Je sens naître en mon cœur la tristesse et l’ennui.
Mais je veux bien, mon Dieu, l’épreuve, la souffrance
Rien que pour aujourd’hui.

Je dois te voir bientôt sur la rive éternelle
Ô Pilote Divin ! dont la main me conduit.
Sur les flots orageux guide en paix ma nacelle
Rien que pour aujourd’hui.

Ah ! laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta Face.
Là je n’entendrai plus du monde le vain bruit
Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce
Rien que pour aujourd’hui

Je volerai bientôt, pour dire tes louanges
Quand le jour sans couchant sur mon âme aura lui
Alors je chanterai sur la lyre des Anges
L’Éternel Aujourd’hui !…

(Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Mon chant d’aujourd’hui).

J’ai ouvert la fenêtre pour humer l’ivresse d’être

Au bout d’un blanc chemin bordé par des prairies,
s’ouvre mon jardin odorant.
Descends parmi les fleurs, visite, je te prie,
le beau chalet de mes parents.

C’est dans cette attentive et studieuse chambre,
où les anges m’ont tout appris, […]
c’est là que j’ai connu, en ouvrant mes fenêtres
sur les orchestres du matin,
l’ivresse turbulente et monastique d’être
sûre d’un illustre destin.
C’est là que j’ai senti les rafales d’automne
m’entr’ouvrir le cœur à grands coups
pour y faire tenir ce qui souffre et frissonne :
c’est là que j’eus pitié de tout !
Tout me semblait amour, angélique promesse,
charité qui franchit la mort.
On persévère en soi bien longtemps : peut-être est-ce
ma façon de survivre encor !

La nuit, me soulevant d’un lit tiède et paisible,
m’accoudant au balcon, j’interrogeais les cieux,
et j’échangeais avec la nue inaccessible
le langage sacré du silence et des yeux
(Anna de Noailles, Les Forces éternelles, 1920, pp. 97-99 & 117).

Vivent quelques graines de vie, saupoudrées de grains de folie

« Lorsque nous étions réunis à table et que la soupière fumait, maman disait parfois :
– Cessez un instant de boire et de parler. Nous obéissions.
– Regardez-vous, disait-elle doucement.
Nous nous regardions sans comprendre, amusés.
– C’est pour vous faire penser au bonheur, ajoutait-elle.
Nous n’avions plus envie de rire.
– Une maison chaude, du pain sur la nappe, des coudes qui se touchent, voilà le bonheur, répétait-elle à table. Puis, le repas reprenait tranquillement. Nous pensions au bonheur qui sortait des plats fumants et qui nous attendait dehors au soleil et nous étions heureux.
Papa tournait la tête comme nous, pour voir le bonheur jusque dans le fond du corridor. En riant, parce qu’il se sentait visé, il disait à ma mère :
– Pourquoi est-ce que tu nous y fais penser à c’ bonheur ?
Elle répondait :
– Pour qu’il reste avec nous le plus longtemps possible »

(Félix Leclerc, Pieds nus dans l’aube, 1969).

Elle se sent enfin chez elle

Elle s’est enfin éveillée pour prendre son élan. Elle en a eu assez de vivre sa vie à travers les yeux des autres. Elle a fait tomber tous les masques, et a commencé, doucement, à retirer les couches de ce qu’elle croyait être. Et elle a abandonné toute résistance.

Elle s’est alors relevée, nue, face au monde et a crié : “C’est ma vie ! et je suis maintenant libre d’être la femme que j’aurais toujours dû être !”.

Elle a commencé à voir sa vraie beauté à travers ses propres yeux.
Elle n’était pas parfaite aux yeux des autres, et elle n’avait pas à l’être.

Elle aimait la femme qu’elle devenait.
Elle ne s’est jamais retournée …

Et a continué à avancer avec une telle détermination …
que rien ne pouvait l’arrêter.

Elle s’est parée d’Amour, de pardon …
Elle a trouvé son courage …

Elle se sentait enfin chez elle …
dans son Cœur et dans son Âme …

Et elle a ouvert ses ailes !

(vu sur le blog de Myriam Moon)  

Le cœur broyé, brisé, vibre aux souffrances d’autrui

Aimons toujours, aimons encore.
L’amour, c’est le cri de l’aurore…
Ce que le flot dit aux rivages
ce que le vent dit aux vieux monts
ce que l’astre dit aux nuages,
c’est le mot ineffable: « Aimons »…
L’amour fait songer, vivre et croire
Il a, pour réchauffer le cœur
un rayon de plus que la gloire
et ce rayon, c’est le bonheur…
Aimons-nous toujours davantage
unissons-nous mieux chaque jour
les arbres croissent en feuillage
que notre âme croisse en amour…
Toute ambition allumée
dans notre esprit brasier subtile
tombe en cendre ou vole en fumée
et l’on se dit : « Qu’en reste-t-il? »
L’amour seul reste…
Si tu veux dans ce vil séjour
garder ta foi, garder ton âme
garder ton Dieu, garde l’amour…
Conserve en ton cœur sans rien craindre
Dusses-tu pleurer et souffrir
la flamme qui ne peut s’éteindre
et la fleur qui ne peut mourir…
(Victor Hugo, Contemplations).

Transascendance et transdescendance

« Lorsque nous disons « Notre Père qui êtes aux Cieux », nous ne faisons pas allusion à un lieu. Les Hébreux utilisent cette expression pour signifier la transcendance : Notre Père qui êtes Dieu.

Quel est le séjour de Dieu ? Le cœur de ceux qu’Il aime !

Que dit Jésus à la Samaritaine qui lui demande où il convient d’adorer Dieu ? « Ni sur le mont Garizim ni à Jérusalem mais en esprit et en vérité. »

« Père, j’ai achevé la mission pour laquelle Tu m’avais envoyé : j’ai révélé Ton Nom ». Nous pourrions traduire : j’ai fait connaître Qui Tu es : un Dieu de tendresse.

Jésus n’est jamais si grand que sur la croix. La seule transcendance est celle de l’amour. L’amour n’a jamais été aussi loin. Son trône, c’est ton cœur  » (Stan Rougier).