Méchante, mais chante…

« Si Dieu n’avait pas disposé de nuit autour de tout homme, où serait le terrain du don de création qu’il vous fait ? S’il n’y avait pas d’obscur, où serait votre jour ? Si rien ne vous était donné en nuit, où serait votre création ? » (Patrice de la Tour du Pin, Carnet de route).

Le flux de la Vie qui coule en nous…

« Par moments, le vent récite un prêche.
Par moments, même les pierres se font écrivain et disent des paroles.
Les vents aussi prononcent des paroles avec des lettres.
Quant à la montagne, elle raconte avec une
éloquence muette la réalité intérieure des choses »
(Jean Philippe Pierron reprenant le poète soufi Rûmî, dans son essai d’écospiritualité : Méditer comme une montagne. Exercices spirituels
d’attention à la terre et à ceux qui l’habitent).

Ensoleillés de l’intérieur

La voix de Sr Agathe : une pépite tombée du Ciel :

RESTE AVEC NOUS, Ô SEIGNEUR,
QUAND LA NUIT VIENT.
QUE TA PAIX VIENNE EN NOS COEURS,
NE SOIS PAS LOIN.
Veille sur ceux que j’aime.
Garde-les en ta grâce.
Protège chacun de leurs pas.
Donne-leur ta paix, ta joie.
Préserve ton serviteur,
de l’orgueil qui détruit.
Que je reste petit, même dans le bonheur.

La confiance du cœur au commencement de tout

Si la confiance du cœur était au commencement de tout,
si elle précédait toute démarche, petite ou grande…
tu irais loin, très loin.
Tu percevrais les évènements et les personnes
non pas avec cette inquiétude
qui t’isole et ne vient jamais de Dieu
mais à partir d’un regard intérieur de Paix.
Du coup, tu deviendrais un ferment de confiance
jusque dans les déserts de la famille humaine,
là même où elle se déchire » (Frère Roger, de Taizé).

« Tu te demandes parfois :
où sont les sources d’une vie intérieure ?
Heureux qui chemine non par la vue,
mais par la confiance de la foi.
Quand, dans ta nuit, tu descends aux sources,
la soif d’une confiance t’éclaire au-dedans.
Et tu voudrais dire au Ressuscité :
« Écoute, écoute ma prière d’enfant ;
donne-moi de tout te remettre à tout moment ;
que je me réjouisse de ta continuelle présence » » (Frère Roger, de Taizé)

Foi et religion

« On peut se passer de religion 
 mais pas de communion,
ni de fidélité, ni d’amour »
(André Comte-Sponville, L’esprit de l’athéisme. Introduction
à une spiritualité sans Dieu, Albin Michel, 2006, p. 77).

« Faut-il des religions pour édifier une humanité digne, pacifiée, joyeuse et sensée ? Non, ce n’est pas nécessaire. [… Juste que la foi] est une participation à l’engendrement à la vie de Dieu. C’est de surcroît, gracieusement, que les saveurs de l’Évangile viennent se greffer sur l’humanisation pour transfigurer l’existence et la remplir de motifs supplémentaires de gratitude, d’engagement et de joie. [… Just wow quand nous vivons nos] valeurs à la lumière transfigurante de l’Évangile » (extraits légèrement modifiés tirés de André Fossion, Dieu désirable. Proposition de la foi et initiation, Lumen Vitae, 2010, à des endroits éparses).

Surprise quand Il tend la joue !

Tu as ouvert les cœurs-esprits,
on t’a fermé la bouche.
Et tu as donné ton Esprit
qui a ouvert nos bouches !
Toi dont on a frappé la joue,
tu tendis l’autre joue
= tu n’as pas répondu
à la violence
par la violence ;
tu y as répondu
par une surprise
qui nous a tous fait sortir
par le haut de ce guêpier mortel.
Merci de tenir bon dans nos
enfers embêtant,
en fer en béton.
Gratte, titube…
jusqu’à gratitude !

Illumination, éveils, même au WC !

« Quand Dieu se fait homme
ça va loin, ma sœur, mon frère, masseur,…,
ça va très loin.
Ça commence
par le grain jeté en terre
et la grappe qui mûrit au soleil
mais ça finit
par du grain broyé et du raisin pressé
pour devenir pain et vin »
(dixit mon collègue s.j. Xavier Dijon).
Les étincelles de les consommer et
ça finit en étain-selles.
Vie et mort : avec Lui,
tout est or
et rien n’est hors / tort.
Même nos selles valent de l’or
pour le grain jeté en terre,
pour la semence qui recommence !
Dieu jaillit, même à la toilette, lieu qui peut, lui aussi,
être éclaboussé par les étincelles du Ressuscité, non ?…  

Bon Lundi de Pâques !

Jésus est doux ET ferme ET pugnace

« Jésus ne cherche pas à avoir la paix mais à faire la paix. Il n’est pas mort dans son lit, n’ayant pas démissionné de son témoignage à la Vérité, de cette « parole de vérité, puissance de Dieu, armes offensives et défensives de la justice » (2 Co 6,7). « Celui qui vit en vérité vient à la lumière et provoque l’hostilité de ceux qui sont dans les ténèbres » (Jn 3,19-21).

Jésus se bat pour la justice du Royaume qui vient, il regarde les enjeux au-delà des urgences immédiates. C’est par une stratégie de long terme qu’il a opéré une révolution sociale. Il a sapé les fondements même de la domination des uns sur les autres, de l’esclavage, de l’oppression politique et économique. Le ferment de l’évangile a mis quelques générations pour subvertir l’Empire romain mais il le fit ! Et il n’a pas fini d’enfanter un nouveau monde » (Chomé Étienne, Jésus est doux ET ferme ET pugnace. Qu’est-ce à dire ?, dans Paraboles, n° 80, septembre 2014, p. 9).

Pour lire l’article complet, qui montre qu’il n’est pas que pugnace, en même temps doux et ferme : 

Jusqu’aux enfers

« Désormais nul ne pourra dire : « Là où je suis, il n’est pas venu ; il n’est pas descendu assez bas pour me rencontrer. »  Car il n’y a ni déchéance ni abandon qu’il n’ait connu et dont il n’ait fait par sa présence le lieu privilégié de la proximité de Dieu. Oui, il fallait que lui, le Fils bien-aimé, mourût dans la nuit des grands délaissements, pour que sa résurrection fût vraiment la résurrection de tous. Jamais il ne fut si proche de l’homme. Jamais non plus aussi proche de Dieu. Jamais il n’a rendu Dieu si proche de l’homme » (Éloi Leclerc).

en ce 7 avril 2023, Vendredi Saint

Pesach juive

J’ai reçu ce mercredi matin la vidéo ci-dessous d’une amie juive, vivant en Israël et fêtant la Pesach ce mercredi soir. Dans ce cadeau offert par la Philarmonique israelienne, je retrouve le double axe (vertical ET horizontal) de la croix de Vie : les harmoniques de l’âme juivre profondément nourrie à l’Alliance du « Dieu de nos pères » ET la chaleur humaine autour de la bonne table domestique, où se célèbrent dans la fête les connexions fraternelles rendues possibles par la commune reconnaissance du Père.

Que ce trésor de Vie touche aussi les cœurs des Juifs et des Musulmans affectés par les violents affrontements dans la grande mosquée de Jérusalem, en plein Ramadan.

Bon Mercredi Saint !