Aube sur la mer Adriatique

La mer Adriatique, avec ses bords cannelés et ses mille îles sauvages, parle chaleureusement à mes angles bien droits, au point que, jour après jour, elle les apprivoise et les assouplit. Ce dimanche matin tôt, je me suis baigné dans cette mer qui devient si vite profonde. Je m’y suis abandonné comme un chien amadoué qui se couche sur le dos pour mieux recevoir les caresses… Les quelques nuages semblaient faire hésiter le ciel qui entamait timidement sa liturgie de l’aube… II parvint tout de même à passer, à leurs franges, par toutes ses couleurs qui célèbrent l’UN multiple. Ce fut pour moi l’invitation à synchroniser ma vie et à offrir dans cette célébration toutes les couleurs de ma propre vie, tout ce dont elle est faite en ce moment, en particulier chacune de mes relations proches. Tu y étais, chère personne chère à mon cœur. J’ai inscrit ton nom dans ce mouvement reliant ciel et terre en pleine mer, Trinité naturellement sainte !

Lettre envoyée de Crikvenica, en Croatie, près de Rijeka, ce 23 octobre 2022 (jour-anniversaire de notre fille, 25 ans ; vive toi, ma chérie !), où je coanimais une conférence internationale sur la paix juste. Photo prise de notre maison d’accueil par ma soeur, Juliane Funk (MERCI !), Californienne vivant à Mostar (Bosnie) en agent de paix.

Le corps sait sans corset

« Et j’ai dit à mon corps, doucement : « Soyons amis ». Il a pris une profonde inspiration et m’a répondu : « J’ai attendu ça toute ma vie » » (Nayyirah Waheed).

Jusqu’à mes 35 ans, mes parts intelligentes et volontaires, qui ont le réflexe de contrôler, en bons seconds du navire, voyaient mon corps comme un membre de l’équipage qui ne voulait pas se plier ni être comme elles souhaitaient qu’il soit. Il était traité en canasson revêche et rebelle qu’il fallait dompter et cravacher.

Quelle révolution quand le capitaine du navire que je suis (Dupont et Dupond diraient même plus : que je suis qui je suis) est davantage sorti de sa cabine et s’est mis quotidiennement à remercier le corps devant tout l’équipage, pour tout ce qu’il nous offre et nous permet de vivre chaque jour. Tant de choses se sont alors ouvertes, dans l’écoute attentive de toutes ses sensations physiques, apparaissant enfin comme de précieuses informations d’interface entre l’intérieur et l’extérieur. Chaque ressenti physique est devenu un petit ange, un messager fiable à écouter et à suivre…

Mon corps est certes analphabète, incapable de langage analytique, tellement effacé devant les seconds du navire, lesquels se veulent si efficaces à comprendre et à prendre les choses en main, comme écarter et empêcher la douleur. Les seconds, hélas, passent à côté de l’essentiel et, avec la meilleure intention du monde, empêchent à vrai dire le processus naturel de régulation, qui est de plonger dans la douleur, comme on entre dans l’eau froide de la piscine, en s’y ouvrant puis en s’y abandonnant. La libération / rééquilibrage / guérison se fait d’autant mieux que le capitaine est bien présent aux sensations physiques, les laisse s’exprimer et évoluer. Il n’y a rien à faire, rien à vouloir, rien à comprendre, rien à interpréter. Juste être présent, s’en remettre avec confiance et humilité au corps qui ‘sait’ (d’un savoir-faire instinctif) comment conduire le processus, en allant là où c’est bloqué et en manque, jusqu’à apaisement, rééquilibrage et recirculation pleine, à partir des ressources inépuisables et surabondantes de la Source.

Gratitude pour ce corps que je suis : un grand sage, instinctivement branché sur la Vie. Ma famille intérieure a appris d’abord à cesser de le maltraiter, ensuite à prendre au sérieux sa profonde sagesse naturelle, en vivant à son rythme et en écoutant chacun de ses signaux…

Voir aussi
http://etiennechome.site/comme-une-visite-au-malade/

http://etiennechome.site/le-processus-naturel-de-guerison-devant-une-attaque-externe/

Marcher au rythme de nos jardins, . . . en respirant le parfum du matin

Et si la crise de l’essence en France
était, après le Covid, notre chance
de descendre de nos engins malins,
pour marcher au rythme de nos jardins,
en respirant le parfum du matin ?

Quand il pleut en automne au ciel des arbres,
Un déluge de couleur et de feuilles mortes
Que le vent emporte dans une folle danse
Comme des ballons de baudruche à la fête foraine
Excités par ces frêles nuages de coton blanc
Qui les attirent pour le dernier ballet du soir.
 
L’automne a sorti sa robe de madras
Pour un léwoz jusqu’au petit matin d’hiver.
Les premiers flocons s’invitent à la ronde
Sur un air joué par le mistral du Nord
Et l’automne s’endort lentement, transi,
Dans le fin lin blanc que la neige lui tend.
 
(Georges Cocks)

Un outil thérapeutique de qualité

La psychothérapie de la ‘Libération du Ressenti par le dialogue tonico-émotionnel’ (École du Dr Jean Lerminiaux) offre un protocole par lequel le thérapeute dialogue avec le patient à partir de ses expressions tonico-émotionnelles, dans le but immédiat que le patient libère jusqu’au bout ses ressentis enfouis au plus profond de son corps et dans le but ultime qu’il recouvre toutes ses ressources et puisse s’épanouir dans toutes ses dimensions.

La formation de base commence dans 8 jours, en Belgique.
Renseignements et inscription :

https://sfp-formation.be/ ;

https://www.facebook.com/SFPasbl/.

Module IFS de travail thérapeutique

Je viens de vivre un module IFS de travail thérapeutique, avec 7 participants et 2 thérapeutes aguerris, Vinciane et Bernard, en bord de mer à Pornic (station balnéaire du sud de la Bretagne). Une formule en immersion extra où le travail intérieur de chacun est favorisé par une alternance de travail individuel au sein du groupe et de travail de groupe où tous sont impliqués. Le fait d’être témoin du travail de chacun et les partages des uns et des autres fait miroir et/ou fait résonner notre propre système et enrichit notre cheminement personnel. 
Ce fut si précieux pour moi de nous sentir avancer chacun.e et tous ensemble, partageant tant de résonnances d’humanité. Chaque heure de ces 5 jours m’a fait avancer. Chaque petit passage a préparé et rendu possible le suivant, étape par étape. 
Ma matière première : je suis parti des feedbacks de mes proches sur ce qui n’est pas ouvert en moi et j’ai suivi le fil. Derrière un apparent altruisme, j’ai peu à peu découvert et accueilli mes parts chargées de manques et de blessures archaïques. Chaque matin, j’ai dessiné un mapping de mes parts. Chacun de ces dessins m’éclaire tellement sur mes modi operandi et vivandi.
Arrivé au dernier jour, c’est comme si une quille avait poussé sous la barque de ma famille intérieure et, loin de lui donner la rigidité guindée du fil à plomb, elle lui procure la marge supplémentaire pour gîter en sécurité et mieux garder le cap…
J’ai expérimenté avec sensibilité quand je risque d’aller trop loin, trop chez l’autre. Comme c’est bon alors, grâce à l’invitation de Vinciane ou de Bernard, de me recentrer, de revenir là où je suis libre et conscient, clair et pertinent. Ralentir et être qui je suis en vérité : je suis vrai, chez moi, avec moi, et, si cela te convient, je peux être avec toi quand tu évolues chez toi, sans aucune pression, sans aucune attente. Si ce que je vis est une ressource pour l’autre, très bien. Si pas, très bien aussi. Ton espace est le tien, mon espace est le mien…
Nous pouvons à chaque instant choisir d’être ensemble, chacun depuis notre propre espace, ou de d’abord nous connecter à nous-même avant de revenir vers l’autre (ou pas… 😉). À chacun.e son chemin de vie. Confiance en la Vie…

Pour plus d’infos sur cette session que je vous souhaite vivement de vivre : https://www.vvanoutryve.be/mtth/. Différents Modules sont en cours de préparation, à divers endroits, en Belgique, en France et en Suisse.

Merci à chaque qui partagera ce message et ainsi aidera à faire connaître ce trésor.

Amas doués amadoués

« La conscience est comme le soleil. Quand elle brille sur les choses, elles sont transformées » (Thich Nath Hanh).

« Or la loi de l’âme est radicale : si je ne suis pas proche de moi, je ne le serai de personne et personne ne pourra, impunément m’approcher ! Car l ‘autre reçoit, aussitôt, et même si je crois l’aimer, le reflet radioactif de ma haine de moi – même. L’amour de soi, qui est le fondement de l’amour est une expérience bouleversante, ontologique et mystique. Il ne s’agit pas de l’amour porté à cette personnalité que j’ai réussi à construire. C’est une grande sympathie que j’éprouve pour elle, tout au plus. Non l’amour s’ancre ailleurs. Il s’ancre, d’abord dans la stupéfaction d’être vivant et étrangement dans l’expérience du corps.

Je vous invite à l’instant à frôler cette qualité. Laissez-vous saisir de la stupeur d’être dans un corps, d’être un corps.

Accordez-vous, un instant, de peser de tout votre poids, sans la moindre esquive, de sentir la densité de la matière qui vous constitue, sa concentration, sa secrète dilatation après chaque inspire. À peine j’entre, entière, dans cette sensation qu’une incroyable qualité de présence m’envahit. Surtout ne me croyez pas. Continuez, seulement, de laisser respirer ce qui respire, de sentir le poids de votre corps, Jusqu’à ce que vous ayez rejoint ce qui vous habite.

Il n’y a que le saisissement qui livre passage à l’essentiel. (…) Cette puissance, infiniment supérieure à l’homme et qui, mystère vertigineux, n’est agissante sur terre qu’à travers l’homme qui l’accueille ou le corps qui l’incarne, cette puissance ou mieux cette présence ineffable et fragile, c’est l’amour qui nous fonde » (Christiane Singer, N’oublie pas les chevaux écumants du passé).

J’ai la patate, de la tête aux pieds

En raison de sa forme assez ronde, la « patate » (terme en argot pour la pomme de terre) désigne la tête d’une personne. Avoir la patate, c’est avoir toute sa tête et, par extension, avoir du tonus, du dynamisme, de la vitalité..

Avoir la patate, c’est être en bonne forme.

« Il faut embrasser le pied pour avoir la branche de l’arbre » (Proverbe provençal).

« Oins-moi le pied, je t’oindrai le museau » (Proverbe cévenol).

Étreinte salutaire

Le remède de base, fondamental et radical :
humblement nous prendre tous les deux dans les bras,
jusqu’à relâchement complet et apaisement.
Tout se réordonne, à tous les niveaux :
du chimique à l’alchimique
en passant par le psychique,
sans mordre sur sa chique ;
c’est sans choc et c’est chic.

Faim des mots, fin des maux…

« Chaque jour je prends la route, n’importe quelle route, comme on ouvre un cahier neuf. J’écris un mot, je fais un pas. Au pas suivant j’attrape un autre mot, puis un autre. C’est sans fin une route, comme les mots qui laissent une trace de pas dans la clarté de la page. Si vous écrivez un premier mot, les pas vous emmènent dans un monde où les songes n’ont pas de fin » (René Frégni, Je me souviens de tous vos rêves).

« Je n’ai pas eu le temps d’écrire les premiers mots d’une lettre que je me récitais depuis des jours. Ces mots, on ne les cherche pas, ils éclatent en nous comme des orages » (René Frégni, L’été, p. 65).

Des boires – déboires

« Toute famille tire sa cohérence d’un accord tacite sur la transmission de quelque chose qui n’est pas su » (Jean-Jacques Baranes).

« Le symptôme développé par un enfant peut s’envisager comme le témoin d’une transmission, mais aussi comme le témoin de la façon dont l’enfant, se débat avec l’héritage transmis. Par le symptôme, l’enfant répond aux attentes parentales en même temps qu’il les dénonce » (Albert Ciccone).

Peut être une image de 3 personnes et texte qui dit ’S'enchaînent nos traditions des-boires. Transgénérationnels déboires?’