L’épreuve d’handicapé social traversée

Comment traverser la douloureuse épreuve de se sentir ‘petit poussin blond rejeté au milieu de canards noirs’, d’être souvent décalé, parfois carrément inadapté, handicapé social, avec les différentes étiquettes qu’on me colle dessus : HP, hyper sensible, autiste, asperger ?

J’ai appris à prendre dans les bras chaque blessé en moi, à le recevoir tel qu’il est, à lui offrir la douceur bienveillante dont je dispose alors. Dans mes bras affectueux, plusieurs petits ont pu ainsi pleurer tout leur saoul, en se sentant acceptés dans leurs différences…

Et puis, tout à coup, le surgissement je ne sais pas d’où ni comment d’un flot d’amour, gratuit, qui pénètre chaque cellule de mon corps… C’est comme une vague – marée montante – qui finit de s’étaler sur le sable de la mer du Nord, qu’attendent, assoiffés, tous les vivants tapis sous la plage, suivie d’une détente : relâchement et à la fois expansion, respiration et connexion à la Vie qui se remet à couler partout en moi, et me voilà à la voir couler partout autour de moi… Tout mon être fait l’expérience d’être oxygéné par ce Souffle régénérant. « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va » (Jn 3,8). 

La lecture, porte ouverte sur un monde enchanté

« J’ai rêvé d’un livre qu’on ouvrirait comme on pousse la grille d’un jardin abandonné » (Christian Bobin, L’homme-joie, 2012).

« Une bibliothèque est une chambre d’amis »

(Tahar Ben Jelloun, Éloge de l’amitié, 1994).

« La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté » (François Mauriac, Nouveaux mémoires intérieurs, 1964).

Course anti-Covid : s’en sortir sans sortir

Un garçon s’exclame :
– Maman, maman, j’ai mangé une souris !
La maman lui répond :
– Il faut que j’appelle un docteur.
Le médecin, après son auscultation, conseille à la maman de mettre un morceau de fromage au bout d’un fil devant la bouche du garçon pour faire sortir la souris.
Le docteur revient une heure après, et s’étonne de voir la maman avec une sardine au bout du fil :
– Mais je vous avais dit un morceau de fromage !
– Oui je sais bien, mais c’est le chat qui est entré maintenant !

Course anti-Covid :
chasse à courre
chat ça court !…

Fugitive beauté < > dans l’éternité ?

Charles Baudelaire, À une Passante :

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse,
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet.

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair… puis la nuit ! — Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître.
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !

Inspiré par Charles Baudelaire dans ma propre réalité : 

Ces 3 et 5 octobre, présente de tout ton être :
un éclair… puis la nuit ! Fugitive beauté
dont le regard m’a fait soudainement renaître.
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Larmes

« Je me souviens d’avoir vu un matin ma grand-mère pleurer sans parvenir à mettre fin à ses larmes qu’elle tentait d’essuyer dans un grand mouchoir à carreaux. Sa mère, notre arrière-grand-mère, venait de mourir. Mais je n’avais pas appris ce jour-là sa mort. On me l’avait cachée. On avait sans doute voulu me prémunir d’un inévitable chagrin, ou disons qu’il y avait tant à faire, à penser après la mort de l’aïeule, qu’on aura reporté à un peu plus tard le temps des paroles aux enfants. Et quand je l’ai interrogée enfin sur ses larmes, ma grand-mère m’a répondu : « elles coulent pour laisser partir quelqu’un qui est dans mon cœur, qui est en moi depuis si longtemps ». J’ai imaginé que nous retenions tout au fond de nous la pensée de ceux que nous aimions, avec la crainte d’un chagrin trop violent qui pourrait rompre les digues de notre cœur, et alors emporter dans nos larmes chaudes l’être si fragile des personnes aimées » (Frédéric Boyer, Le lièvre, p. 15).

Tombe-je sur ta tombe ou dans ma tombe ?

Il existe un tunnel obscur dans la Lumière Infinie.
On l’appelle « Temps ».
Lorsqu’un humain entre dans ce tunnel,
on appelle cela « naître ».
Lorsqu’un humain marche au long de ce tunnel,
on appelle cela « vivre ».
Lorsqu’un humain sort de ce tunnel,
on appelle cela « mourir ».
Considérer que vivre se réduit à évoluer au long de ce tunnel obscur,
cela s’appelle « illusion ».
Percer des trous dans ce tunnel obscur,
cela s’appelle « science ».
Savoir que la Lumière est autour du tunnel,
cela s’appelle « Foi ».
Voir la Lumière dans le tunnel obscur,
cela s’appelle « Amour ».
Voir la Lumière à travers le Tunnel obscur,
cela s’appelle « Sagesse ».
Éclairer le tunnel obscur de sa propre Lumière,
cela s’appelle « Sainteté ».
Confondre la Lumière et le Tunnel obscur,
cela est au-delà des mots
(Lao Tseu, extrait du Tao Te King, 600 ans avant J-C).

« Ne confonds pas ton chemin avec ta destination. Ce n’est pas parce que c’est orageux aujourd’hui que cela signifie que tu ne te diriges pas vers le soleil » (Anthony Fernando).

Je souffre tant de ton absence

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, Les Contemplations, 3 septembre 1847

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n’ai pas oublié
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi

Et le vent du Nord les emporte
Dans la nuit froide de l’oubli
Tu vois, je n’ai pas oublié
La chanson que tu me chantais

(Yves Montand, chanson Les feuilles mortes).

Elle se sent enfin chez elle

Elle s’est enfin éveillée pour prendre son élan. Elle en a eu assez de vivre sa vie à travers les yeux des autres. Elle a fait tomber tous les masques, et a commencé, doucement, à retirer les couches de ce qu’elle croyait être. Et elle a abandonné toute résistance.

Elle s’est alors relevée, nue, face au monde et a crié : “C’est ma vie ! et je suis maintenant libre d’être la femme que j’aurais toujours dû être !”.

Elle a commencé à voir sa vraie beauté à travers ses propres yeux.
Elle n’était pas parfaite aux yeux des autres, et elle n’avait pas à l’être.

Elle aimait la femme qu’elle devenait.
Elle ne s’est jamais retournée …

Et a continué à avancer avec une telle détermination …
que rien ne pouvait l’arrêter.

Elle s’est parée d’Amour, de pardon …
Elle a trouvé son courage …

Elle se sentait enfin chez elle …
dans son Cœur et dans son Âme …

Et elle a ouvert ses ailes !

(vu sur le blog de Myriam Moon)