Bouche cousue et couche bousue

« Avoir le courage d’oser le conflit pour ne pas accumuler les tensions et reporter la violence, au pire des moments et des endroits.

Lorsque le problème reste entier, la violence contenue s’accumule comme dans une poche, à la manière d’une infiltration d’eau au plafond. Gare au jour où celui-ci cèdera sur les têtes. Et la déferlante sera sans proportion avec la goutte qui aura fait déborder le vase. On déballe alors ses quatre vérités, au pire des moments et des endroits. Tout y passe dans le désordre et la confusion.

Un sac poubelle trop plein qui craque nous fait finalement perdre du temps. Une fois déchiré, il est à remplacer, à moins de le rafistoler au prix de vilaines et hasardeuses coutures. Mais il est en tous cas impossible de faire marche arrière. Un fromage glisse de l’étagère et tombe derrière l’armoire. Nous en oublions l’existence. Il finira par sentir dans toute la pièce sans que nous ne puissions dire ce que c’est et d’où ça vient » (Chomé Étienne,  La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 29).

Être en vie, c’est oser dire nos envies

« Être en vie, c’est oser dire nos envies ! En famille, avec de jeunes enfants, il est bon d’utiliser « l’arbre à envies ».

Dessiner un arbre (à choisir parmi ceux qui portent de beaux gros fruits) sur un support assez solide et au bout de toutes les branches, prévoir des petits crochets. Fabriquer ensemble des fruits en carton et les entreposer à côté de l’arbre. Le jeu est simple : dans le quotidien, chaque fois qu’un membre de la famille fait ou dit quelque chose qui lui/nous fait du bien, il le dessine ou l’écrit sur un fruit puis l’accroche à l’arbre de la maison. C’est une manière d’exprimer sa gratitude et aussi d’encourager le geste/la parole qui construit. L’arbre à envies permet aussi de communiquer les choses et les activités qui nous feraient plaisir.

Exercice en couple ou en communauté : chacun établit par écrit une liste de dix choses qu’il aimerait que l’autre fasse pour lui. « Cela me ferait plaisir que tu… » et on s’échange nos listes. On prend un temps pour lire la liste de l’autre et pour l’accueillir. On prend ensuite un temps pour échanger sur la manière dont chacun reçoit les demandes de l’autre. L’exercice peut se faire le temps d’une bonne soirée ou en trois étapes étalées sur quelques jours » (Chomé Étienne,  La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 236).

L’assertivité

L’assertivité :  plaisir de prendre toute ma place,
en me réjouissant que tu prennes toute ta place !

Merci pour tes vrais « oui » et « non » sincères. Merci d’être pleinement présente, avec toute la consistance de ta beauté irradiante, qui permet nos accords authentiques, dans toutes leurs harmoniques…

Que ton nom soit oui !

L’assertivité : dire quand je suis blessé sans blesser à mon tour,apporter dans l’espace commun toute la consistance de mes élans de vie, tout en offrant ma profonde curiosité aux tiens, exprimer mes besoins et écouter les tiens, dans une relation d’égale à égale.
En analyse transactionnelle, l’assertif déploie le top relationnel : je suis OK ET tu es OK ET personne n’est toqué ! OK (0 killed) ?

Bons lavements des pieds (en ce Jeudi Saint) !

Accorité

L’accorité (terme mauricien) = substantif désignant l’accord, de cœur à cœur.

Se laisser traverser par la vie qui coule généreusement en nous, jusqu’à frissonner de tout notre être, tant la connexion entre nous est simplement délicieuse. Telle est l’expérience que nous vivons en ce moment, pendant cette session d’IFS somatique, qui nous offre un chemin pour entrer en toute sécurité dans le riche territoire du corps-esprit grâce aux pratiques de la conscience de soi, de la respiration, de la résonance, du mouvement et du toucher appliquées au modèle IFS, nous invitant à une intimité plus profonde avec notre famille interne, grâce à un double mouvement d’incarnation : restaurer l’expression la plus complète du Self prenant pleinement chair et libérer le corps en tant que source de guidance et réceptacle pour l’Esprit.

Prendre soin de nos fragilités

Quant à ma colère d’être injustement présenté,
le système en place lui a retiré les droits de Cité. 
Cela ne me retire pas le droit de la citer. 
Ne passons pas à côté de nos appels à maturité.
Relevons ensemble nos défis d’humanité,
même plus : d’amour en vérité,
d’accueil humble de nos pauvretés,
sans s’accuser,
jusqu’à connecter
nos vulnérabilités.

Image : un vieux chêne de 800 ans.

Bonnes libérations non libations

Aujourd’hui, c’est jour férié à l’île Maurice,
pour célébrer ensemble l’abolition de l’esclavage. 

Les Mauriciens ont un rythme de fêtes familiales et sociales nul autre pareil (je le dis sur base de la cinquantaine de pays où je me suis déchainé ; merci à chaque peuple de m’avoir fait avancer sur ma conscience de mes propres chaînes, en fer / enfers qui commencent par des préjugés).

Leur grand danger : l’alcool…
Bon jour férié, vou zot tou…
Bonnes libérations !

« Si, comme le disent les colons, on ne peut cultiver les Antilles qu’avec des esclaves, il faut renoncer aux Antilles. La raison d’utilité de la servitude pour la conservation des colonies est de la politique de brigands. Une chose criminelle ne doit pas être nécessaire. Périssent les colonies, plutôt qu’un principe » (Victor Schoelcher en 1842).

Rencontre-moi sous les carapaces

Un instituteur en classe s’adresse à ses élèves :

– Alors Laurent, qu’est-ce que tu as fait pendant la récréation ?

– Je me suis amusé dans le bac à sable, Monsieur.

– Très bien, Laurent. Si tu réussis à écrire au tableau le mot « sable » sans faute, je te mets 20 en orthographe.

Laurent passe au tableau :

– C’est très bien, Laurent, félicitation.

L’instit se tourne vers un autre élève:

– Et toi Paul, qu’est-ce que tu as fait pendant la récréation ?

– Je me suis amusé dans le bac à sable avec Laurent, Monsieur.

– Très bien, Paul. Si tu réussis à écrire au tableau le mot « bac » sans faute, je te mets 20 en orthographe

Paul passe au tableau :

– Excellent Paul !

L’instituteur se retourne :

– Et toi, Rachid, qu’est-ce que tu as fait à la récréation ?

– Alors, moi, missiou, jé volu m’amusi dans l’bac à sable, mais Paul et Louren y z’ont pas volu, m’ont dit di mi casser ou sinon y mé pitaient la gueule !

– Mais, mon dieu ! C’est ignoble ! C’est la manifestation d’une discrimination scandaleuse d’un groupe ethnique minoritaire dont l’intégration sociale pourrait être remise en cause, et en plus, dans ma classe !

Écoute, Rachid, Si tu réussis à écrire au tableau « discrimination scandaleuse d’un groupe ethnique minoritaire dont l’intégration sociale pourrait être remise en cause », je te mets aussi un 20 !…