Le bon sens de l’orthographe phonétique

Dans bien des langues (bulgare, finnoise,
serbe, roumaine, turque,…), l’orthographe
est parfaitement phonétique :
une lettre = un son et
un son = une lettre.
Dès lors, entendre un mot,
c’est automatiquement
être capable de l’écrire
correctement.
C’est très pratique.

N’en sont pas trop loin l’italien, l’espagnol, l’allemand, le néerlandais et le russe.

Tiré d’une éclairante présentation :
https://www.youtube.com/watch?v=5YO7Vg1ByA8
qui invite à une réforme de l’orthographe en français, pour améliorer les services que peut rendre un tel outil linguistique.

Plus une langue est simplement phonétique,
plus elle est accessible à tous, y compris
aux étrangers qui cherchent à l’apprendre.

Et les vaches seront bien gardées…

« Colin gardait un jour les vaches de son père ;
Colin n’avait pas de bergère,
Et s’ennuyait tout seul. Le garde sort du bois :
Depuis l’aube, dit-il, je cours dans cette plaine
Après un vieux chevreuil que j’ai manqué deux fois
Et qui m’a mis tout hors d’haleine.
Il vient de passer par là-bas,
Lui répondit Colin : mais, si vous êtes las,
Reposez-vous, gardez mes vaches à ma place,
Et j’irai faire votre chasse ;
Je réponds du chevreuil. – Ma foi, je le veux bien.
Tiens, voilà mon fusil, prends avec toi mon chien,
Va le tuer. Colin s’apprête,
S’arme, appelle Sultan. Sultan, quoiqu’à regret,
Court avec lui vers la forêt.
Le chien bat les buissons ; il va, vient, sent, arrête,
Et voilà le chevreuil… Colin impatient
Tire aussitôt, manque la bête,
Et blesse le pauvre Sultan.
A la suite du chien qui crie,
Colin revient à la prairie.
Il trouve le garde ronflant ;
De vaches, point ; elles étaient volées.
Le malheureux Colin, s’arrachant les cheveux,
Parcourt en gémissant les monts et les vallées ;
Il ne voit rien. Le soir, sans vaches, tout honteux,
Colin retourne chez son père,
Et lui conte en tremblant l’affaire.
Celui-ci, saisissant un bâton de cormier,
Corrige son cher fils de ses folles idées,
Puis lui dit : chacun son métier,
Les vaches seront bien gardées »

(Jean-Pierre Claris de Florian (1755 – 1794), Le vacher et le garde-chasse).

De ouf

Définition de « de ouf » :
1) Tout à fait, d’accord.
2) Vraiment, beaucoup, bien.
Exemple venant de Chloisdead :
« La journée j’suis fatiguée de ouf
mais vas-y, 20 h passée
et j’suis en pleine forme,
j’commence à être soulée ».
 
« De ouf » vient du
verlan « de fou » ;
c’est fou, hein ?

Pentecôte & Babel

La Pentecôte bouclant la Tour de Babel, Opéra en trois actes : 
1) l’uniformisation à la manière de toutes les Pax impériales, avec leurs estafettes commerciales (de type Mc Donald), pour se faire un nom de gloire ;
2) le non du Dieu de la Bible à ces conquêtes impériales, dominatrices, orgueilleusement uniformisantes ;
3) l’accueil de la différence jusqu’à l’unité sans uniformité.

« Depuis la nuit des temps, l’histoire de Babel se répète. La course à la tour la plus haute du monde que gagnent en ce moment les pays arabes rappelle à la vieille Europe ses guerres de clochers au Moyen-âge : la compétition faisait rage entre les familles les plus riches de la Cité : c’était à qui construirait la tour la plus haute et la plus belle. La technologie est alors au service d’une politique de puissance. Le Dieu de la Bible dit non à ce nom-là. La Pentecôte est l’anti-Babel. La Pentecôte, c’est le récit d’une nouvelle création, d’une nouvelle convivialité, d’une nouvelle aurore de l’humanité. L’Esprit Saint crée la communion dans la différence » (extrait de mon livre La non-violence évangélique et le défi de la sortie de la violence, p. 205).

Merci pour
chaque être humain
qui, dans ses moments
privilégiés, se révèle
être de lumière.

Vivent ces langues de feu
qui éclairent la nuit…

Puisque le Christ a pris
l’Ascension pour monter,
l’Esprit Saint prend l’ascenseur
pour descendre la pente-côte ?…

Bonne montée et bonne descente
à chacun.e, à leurs côtés…
Bonne pente et bonne côte !

Bonne fête, Maman

Le livre des Proverbes (31,10-31) offre un poème en acrostiches (l’alphabet hébreu défile par la première lettre de chaque verset) :
10 Aleph — Une femme de valeur est une véritable trouvaille ! Sa valeur est plus grande que celle des perles.
11 Beth — Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressource.
12 Gimel — Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie.
13 Daleth — Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers.
14 Hé — Pareille aux navires marchands, elle est comme les navires marchands, faisant venir ses vivres de très loin.
15 Waw — Elle se lève avant le jour, prépare le repas de sa famille et distribue à ses servantes leur travail.
16 Zaïn — Après avoir bien réfléchi, elle achète un champ et plante une vigne grâce à l’argent qu’elle a gagné.
17 Heth — Elle rayonne de force et retrousse ses manches !
18 Teth — Elle s’assure de la bonne marche des affaires, sa lampe ne s’éteint pas de la nuit.
19 Yod — Ses mains s’activent à filer la laine, ses doigts à tisser des vêtements.
20 Kaph — Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.
21 Lamed — Elle ne craint pas la neige pour sa maisonnée, car tous les siens ont des vêtements doublés.
22 Mem — Elle s’est fait des couvertures, des vêtements de pourpre et de lin fin.
23 Noun — Aux portes de la ville, on reconnaît son mari siégeant parmi les anciens du pays.
24 Samek — Elle confectionne des vêtements et les vend, elle livre des ceintures au marchand qui passe.
25 Aïn — La force et la dignité sont sa parure, elle sourit en pensant à l’avenir.
26 Pé — Elle s’exprime avec sagesse, elle sait donner des conseils avec bonté.
27 Çadé — Attentive à la marche de sa maison, elle ne mange pas le pain de l’oisiveté.
28 Qoph — Ses enfants viennent la féliciter. Son mari chante ses louanges.
29 Resh — « Bien des femmes se montrent de valeur, disent-ils, mais toi, tu les surpasses toutes ! »
30 Shine — Le charme est trompeur, la beauté est passagère ; seule une femme qui reconnaît l’autorité du Seigneur est digne d’éloges.
31 Taw — Que l’on récompense son travail ! Que l’on chante ses mérites aux portes de la ville !

Illustration : Fleur-lise Palué @fabuleuses_au_foyer.

Ce poème a été lu à si bon escient à l’enterrement de ma chère marraine, Monique Jamar. Ses funérailles ont été de bout en bout des moments de grâce pour moi. J’ai eu comme des flashs d’être bercé par elle. Elle a si bien pris soin de moi, tout-petit, elle et son mari, et ses 5 enfants, tous plus grands que moi, à une période où Maman n’allait pas bien (revenant seule avc moi du Rwanda pour se faire soigner, elle m’a déposé chez eux plus d’1 semaine. Je ne marchais pas encore).

A la fin de la messe, le curé congolais (un de mes anciens étudiants) a lancé : avant que la famille ne rende hommage à Monique, y a-t-il quelqu’un qui souhaite s’exprimer ? J’ai senti que j’avais à dire merci et je me suis levé sans réfléchir, sans rien avoir préparé…

Et j’ai dit, entre les larmes, qq ch comme  :

Marraine, tu as été un des plus beaux cadeaux que j’ai reçu. J’étais tout petit et tu as pris soin de moi, en maman douce et délicate. À chacun de mes séjours dans la famille, où chacun.e m’a si bien accueilli, tu as été pour moi une maman qui m’a fait respirer des parfums de douceur que je n’avais jamais respirés ; tu m’as fait vivre des chants / champs d’amour que je n’avais jamais expérimentés. Dans ta manière de me bercer et de me chanter la vie, tu as été une maman si précieuse pour le tout-petit d’homme que j’étais. Tu m’as engendré à la vie, à la manière si simple et si sacrée de tes grâces. Merci, de toujours à toujours, ma reine.


Chômer pour célébrer le travail

Vive le 8 mai, jour férié chez beaucoup qui célèbrent la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Vive le dimanche 7 mai (c’est moi qui offre la tournée !), jour du repos sabbatique.

Vive le 1er mai, la plus haute valeur du travail se célébrant par un jour chômé, histoire de souligner l’importance de se réaliser à travers son travail pour les autres et avec les autres, tout en respectant un rythme ramenant à l’essentiel : une vie familiale, collective et spirituelle. Que Sa volonté soit fête !

« Travailler, c’est réaliser quelque chose par soi-même, une œuvre, une œuvre utile pour soi et pour les autres… » (Michel Boyancé).

« Créer, c’est sublimer le travail. C’est, avec son unicité, apporter une pierre à l’édifice du monde » (Laurence Maron).

« Pour un artiste, la création n’est pas un travail,
c’est respirer, c’est exister » (Gilbert Choquette).

« Poser des questions, raconter des histoires, travailler de ses mains : tout cela participe de la création de quelque chose et ce quelque chose, c’est l’âme qui croît à chaque fois que nous la nourrissons » (Clarissa Pinkola Estés).