Choisir l’essentiel : « Tu ne tueras pas », même si les autres le font

Une habitante de Kiev a eu cette semaine une vision dans un rêve : dans une ville détruite par la guerre, elle cherche sa famille. Jésus se rapproche d’elle et celle-ci lui demande de lui donner un coup de main. Jésus, de la croix, répond : « Tu ne peux pas faire les deux choses ensemble ; tu ne peux pas me crucifier et en même temps demander mon aide. Tu dois choisir : l’un ou l’autre. »

Quand cette personne s’est réveillée, après cette vision, elle a dit à tout son entourage qu’elle avait décidé de choisir l’essentiel. C’est le nonce apostolique à Kiev qui partage ce témoignage ce 11 mars 2022.


Choisir l’essentiel : « Tu ne tueras pas », même si les autres le font.


La non-violence choisit l’essentiel : si tous les habitants d’un pays décident de se tenir la main pour ne pas coopérer avec l’envahisseur, celui-ci ne pourra pas les soumettre et tirer profit de ses agressions violentes, d’autant plus si des milliards d’humains de la planète leur tiennent aussi la main, de là où ils sont. Ce ne sont pas les armes qui font la grandeur et l’héroïsme d’une personne, d’une nation, c’est 1) sa fermeté courageuse à ne pas coopérer aux injustices dont elle a conscience (et la guerre en fait partie), 2) sa capacité à comprendre et à reconnaître la vérité profonde de chaque partie, 3) l’art de créer un accord qui en tienne compte : cadre de droit, communication vraie et négociation efficace, pour une paix juste. Ne pas perdre le cap.

Pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté

« Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté » (Alain, Propos sur le bonheur, 1928).

« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. […] Je suis pessimiste avec l’intelligence, mais optimiste par la volonté » (traduction littérale de l’italien : phrase d’Antonio Gramsci, extraite d’une lettre à son frère Carlo écrite en prison, le 19 décembre 1929 et reprise dans Cahiers de prison, 1948).

Antonio Gramsci se dit inspiré par Romain Rolland : « La conception socialiste du processus révolutionnaire est caractérisée par deux traits fondamentaux que Romain Rolland a résumé dans son mot d’ordre : pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté » (Antonio Gramsci, Discours aux anarchistes, dans Ordine Nuovo, 3-10 avril 1920).

Portés et soutenus

« Même dans ces moments où tu es à terre, où tu ne sens rien d’autre qu’argile contre terre noire, tu n’es jamais seul. Tu as des milliers d’ancêtres puissants derrière toi, ceux qui ont traversé la vie sauvage et les terres désolées, les chagrins et les épreuves, et qui marchent avec toi maintenant ; ceux qui te portent dans l’étreinte noueuse et nouée de l’Arbre de Vie, et qui déposent une sombre graine de promesse dans tes cellules endormies.
Entends leurs voix fières. Leurs rêves et leurs conseils sont comme un clair de lune. Sens leurs mains aimantes te soulever des bords du désespoir, de la douleur ou de l’égarement, et t’amener à la clarté.
Écoute leur message : c’est le voyage qui est important, le chemin se fait en marchant, c’est là qu’est ta bonne étoile. Ainsi te remettent-ils doucement sur pied, …et dans la vie que tu es venu vivre ici » (Rachel Alana).

« Le témoignage des moines de Tibhirine est un acte fondateur qui inscrit en lettres de feu la non-violence dans la trame de notre histoire » (http://www.non-violence-mp.org/muller/HTML/tibhirine.htm).

Vers holorimes

Vers holorimes de Lucien Reymond :

Dans cet antre, lassés de gêner au palais,
Dansaient, entrelacés, deux généraux pas laids.

Au Café de la Paix, Grand-Père, il se fait tard.
Oh ! Qu’a fait de la pègre en péril, ce fêtard ?

Dans ton site sévère assistant sa prestance,
Danton cite ces vers, assis, stance après stance.

Écoutez la voix et la voie de vos rêves

Suivez la voie de vos rêves !

« Écoutez la voix de vos rêves ! C’est la petite voix de l’inconscient qui vous rend visite en songe. Le rêve, passeur de message, est magique…pour peu qu’on y prête attention. Imagé, il parle une langue d’une infinie richesse. Jamais en panne de scénarios, il déploie les ailes du possible. Il réconcilie les temps, abolit les distances, fait revivre les disparus, dénoue les conflits, solutionne les problèmes, guérit les blessures… Loin des interprétations toutes faites, c’est un chemin de connaissance de soi. Un puissant outil de créativité.
« Quand un homme entre dans une phase significative de son destin, on peut assurer avec certitude qu’il en a été averti par ses rêves » (Carl Gustav Jung). » Lu sur la page FB psychanalyse jungienne

Vers holorimes

Vers holorimes :
« Étonnamment  monotone  et  lasse
   Est ton âme en mon automne, hélas ! »
          (Louise de Vilmorin, L’Alphabet des aveux).
Quand le jeu contraignant
des vers holorimes réussit néanmoins
à faire jaillir la flamme de la poésie, nez en moins.

« Rien n’est plus contraire à l’expérience mystique que la routine et la sécurité. Seules les âmes ébranlées jusque dans leurs fondements par la passion ont la chance de voir s’écrouler l’édifice de leur moi, de devenir les chantiers du divin » (Christiane Singer).

 La vie est une expérience de créativité

« La réussite n’est pas toujours une preuve d’épanouissement, elle est souvent même le bénéfice secondaire d’une souffrance cachée » (Boris Cyrulnik).

« La vie est une expérience de créativité, dans laquelle nous recevons en retour ce que nous y envoyons. Quand nous y projetons de la peur, nous recevons en retour toute une palette d’expériences associées à cette vibration, cette énergie. Il en est de même pour l’amour.

À la fin, quand nous passons de l’autre côté du voile, les épreuves parfois terribles de cette vie nous apparaitront comme les sursauts d’un Rire Cosmique, dont les mouvements nous auront douloureusement secoués.

Certains d’entre nous, sourds au grand rire de la vie, et aveugles à son caractère illusoire, prendront le jeu très au sérieux en en multipliant les règles, les masques et les lois.

Les autres, plus rares, se découvrent la capacité de réaliser la nature de ce rire avant la fin, et se mettent à jouir de la même blague, et à danser cette éphémère expérience dont la musique ne cesse jamais » (Stephan Schillinger).

Liberté, créativité é ternité

« Au-dessus de ce bout de route qui nous reste ouvert, le ciel s’étale tout entier. On ne peut rien nous faire, vraiment rien. On peut nous rendre la vie assez dure, nous dépouiller de certains biens matériels, nous enlever une certaine liberté de mouvement tout extérieure, mais c’est nous mêmes qui nous dépouillons de nos meilleures forces par une attitude psychologique désastreuse. En nous sentant persécutés, humiliés, opprimés. En éprouvant de la haine. En crânant pour cacher notre peur. On a bien le droit d’être triste et abattu, de temps en temps, par ce qu’on nous fait subir ; c’est humain et compréhensible. Et pourtant, la vraie spoliation c’est nous-mêmes qui nous l’infligeons. Je trouve la vie belle et je me sens libre. En moi des cieux se déploient aussi vastes que le firmament. Je crois en Dieu et je crois en l’homme, j’ose le dire sans fausse honte. La vie est difficile mais ce n’est pas grave. Il faut commencer par « prendre au sérieux son propre sérieux », le reste vient de soi-même. Travailler à soi-même, ce n’est pas faire preuve d’individualisme morbide. Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d’abord la paix en soi-même, extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque peuple que ce soit ou bien domine cette haine et la change en autre chose, peut-être même à la longue en amour ou est-ce trop demander ? C’est pourtant la seule solution. Je pourrais continuer ainsi des pages entières. Ce petit morceau d’éternité qu’on porte en soi, on peut l’épuiser en un mot aussi bien qu‘en dix gros traités » (Etty Hillesum, juive hollandaise emprisonnée et morte à Auschwitz en 1943, dans Une vie bouleversée, 1941-1943, p. 132 dans l’édition Points).