Danser avec le vent, plutôt que de le contrer

La méthode C-R-I-T-E-R-E, troisième étape : ne pas alimenter le jeu de pouvoir et garder son cap gagnant

Le marin garde souplement son cap, au milieu des bourrasques ! Un bon négociateur ne contre pas les tactiques et effets de manche de son interlocuteur. Il réoriente tout ce qui est apporté dans l’échange pour faire avancer ses objectifs Win-Win.

Cf. Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain, 2009, p. 130 à 180.

N’offrir aucune prise au jeu de pouvoir et garder le cap de mes objectifs

La méthode C-R-I-T-E-R-E, troisième étape : n’offrir aucune prise au jeu de pouvoir, ne l’alimenter en rien

La meilleure manière de sortir des jeux de pouvoir, c’est de ne pas y entrer moi-même ! Comment ? À partir de l’espace en moi où je suis calme, lucide et assuré.e, déployer ma propre force tranquille, centrée. C’est elle qui me permettra de garder le cap de mes objectifs (que j’ai clairement précisés avant la rencontre), sans donner la moindre consistance ni prise aux tactiques par lesquelles l’autre tenterait de prendre un pouvoir sur moi…

Cf. Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain, 2009, p, 130 à 180.

La créativité, carburant d’une négociation efficace

La méthode C-R-I-T-E-R-E, neuvième étape : à partir des intérêts en présence, imaginer, innover, inventer des solutions nouvelles

La créativité est le carburant d’une négociation efficace. La recherche de l’accord optimum passe par un moment d’invention délivré de tout enjeu de décision => distinguer le moment où on invente du moment où on évalue et du moment où on décide. L’imagination au pouvoir apporte une plus-value : on augmente le gâteau avant de le partager !

Ce processus innovant fonctionne d’autant mieux qu’au préalable, il y a eu un moment de communication vraie pour identifier les intérêts en présence, en dénouant avec empathie les blocages émotionnels. On a besoin d’être débarrassés des rancœurs, ressentiments, manques de reconnaissance, …, pour parvenir à exploser ensemble d’inventivité. Cf. Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain, 2009.

La confiance : à 100 % dans le registre relationnel. Mais elle n’est pas le moteur dans les processus de négociation & cadre de droit

La méthode C-R-I-T-E-R-E, Introduction ; les 3 compétences à la base de la méthode

« Pour que des êtres humains se comprennent pleinement, ils ont besoin de confiance, d’écoute, d’empathie, de bonté, de générosité, de gratuité, d’accueil inconditionnel de chacun.e dans ses fondements, dans ses motivations profondes. Un tel moment de communication vraie, sincère, authentique, est rendu possible, en amont, grâce à un cadre de droit juste, qui a nettoyé le dialogue des jeux de pouvoir, des tentations d’abus de pouvoir. En aval, une fois les intérêts en présence identifiés, commence le processus Win-Win pour optimiser le meilleur accord possible… Cadre de droit,  Communication vraie et Négociation efficace sont 3 compétences qu’il s’agit de distinguer soigneusement, avant de parvenir à les articuler » (Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses Universitaires de Louvain, 2009).

S’écouter vraiment

Un couple en conflit s’arrose mutuellement de reproches :

— « Il est narcissique ».

— « Elle est hystérique ».

La médiation commence par créer les conditions d’une écoute réelle de chaque partie. Longue remontée, en amont de nos paroles-poisons, vers les trésors parfumés de nos motivations profondes et intentions fondamentales, jusqu’à ce que chacun.e se sente vraiment compris.e !

Apprendre à prendre toute sa place, et rien que sa place…

« Ce ne sont pas ceux qui savent le mieux parler qui ont les meilleures choses à dire » (proverbe chinois).

Ultracrépidarianisme = comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets sur lesquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée.
Mot formé sur la locution latine « sutor, ne supra crepidam » qui signifie « cordonnier, pas plus haut que la chaussure » !

Le defi de conjuguer communication vraie, cadre de droit et négociation efficace

16 et 17 mars 2020 : l’actualité de la mise en confinement commentée à partir des 3 compétences à la base de la méthode C-R-I-T-E-R-E

En début de semaine, face à la nécessité d’entrer en période de distanciation sociale, la Première Ministre belge, Sophie Wilmès, a prononcé un discours posé et digne, empathique ET appelant en conscience chaque citoyen à la responsabilité. D’une part la compétence de communication vraie, qui rejoint chacun.e dans sa réalité, qui la comprend et la respecte, d’autre part l’art de poser un cadre de droit le plus juste et ajusté possible (la fermeté de la justice qui va de pair avec la justesse) ET d’une troisième part, la compétence de négociation efficace : se serrer les coudes dans l’épreuve, donner envie à chacun.e d’apporter de manière créative sa contribution pour relever le défi tous ensemble, tomber d’accord sur des engagements citoyens. Son intervention sonnait « juste », venait chercher chacun.e dans son meilleur, suscitait le meilleur en chacun.e.

Quels contrastes avec la déclaration du Président français, Emmanuel Macron, qui a martelé : « nous sommes en guerre ». L’autorité véritable est pareille à un genou en bonne santé : il rend d’énormes services à chaque pas, sans se faire remarquer. Le manque d’autorité est comme un genou malade : il se fait lourdement remarquer à chaque pas.

L’autorité est une mission difficile. Vous pouvez compter sur ma contribution, M. Macron, pour construire ensemble la solidarité, point pour faire la guerre… Étienne Chomé