« Observe-toi toi-même, et chaque fois que tu te trouves, laisse-toi ; il n’y a rien de mieux » (Maître Eckhart).
Image : La langue française et ses jeux de mots ! l’expression « se tôler » peut avoir deux sens : 1) le verbe se tolérer, qui signifie se supporter mutuellement ou se laisser mutuellement exister et 2) l’expression argotique « se prendre une tôler » qui signifie subir une défaite ou une chute violente. La confusion peut venir de la proximité des mots : « tôler » pour le travail de la tôle, « tolérer » pour supporter et « tôle » qui peut aussi signifier prison ou échec.
« Les créatures ne se reposent pas avant d’avoir atteint la nature humaine ; alors elles arrivent à leur forme originelle, à savoir Dieu » (Maître Eckhart).
Arpenter ce chemin intérieur toujours plus familier qui me ramène à mon axe de lumière, là où je me sens vivant et fluide, du fait d’être aligné et centré, là où je sens la lumière de Vie rayonner, tout à la joie de se marier avec la source de Vie coulant en moi…
Te rencontrer, toi, à partir de cet espace en moi. Et quand la rencontre tourne mal ou court, retourner à mon Essentiel, te laisser expérimenter ton propre chemin intérieur, jusqu’à ce que nos lieux-Source offrent la magie de faire de nos luttes une danse…
Je vois notre relation comme une petite graine unique en son genre, d’une espère encore inconnue, appelée à devenir ce bel arbre que le Ciel espère féconder sur notre terre commune. Je me dis qu’il sera grand et solide grâce aux engrais du don de soi, de l’humilité et de la confiance, qui permettent de survivre aux entraves de l’égocentrisme, de l’orgueil et de la possessivité.
Photo : ‘Mississippi’ vient de ‘misi-ziibi’ en ojibwé (une des langues amérindiennes) = ‘grand fleuve’, ‘père des eaux’.
Savez-vous que 25 des États américains (un sur deux donc) ont des noms amérindiens ? Voici la signification de quelques autres :
« La vraie naissance d’un homme commence au moment où il vient à l’esprit. Je ne dis pas à la pensée, aux idées, mais à l’Esprit, quand les préjugés tombent de lui comme des fruits secs sous le vent d’une liberté ; vous savez, celui qui souffle où il veut et dont on entend la voix sans savoir ni d’où il vient, ni où il va ! Car les attachements du mental sont pires que ceux de la chair… Et la mort ne vient pas toujours à la fin : il y a un tas de morts vivants qui ne marchent que pour faire nombre, des figurants dans la pièce. Un homme qui ne s’est pas réveillé, pétrifié dans les valeurs, les principes, les vices ou les vertus, acharné à se croire fût-il sacré grand défenseur du bien, honoré, béni, il a trahi son nom de baptême, il n’est pas encore né » (Jean Sulivan, Car je t’aime, ô éternité, p. 219-220).
Photo : le Grand lac depuis le col de la Ponsonnière, entre Savoie et Hautes Alpes.,
Ce matin, je me suis réveillé avec l’image suivante. La routine semble être un couloir sans aucune porte latérale. Les rêves se présentent comme des portes latérales sans couloir. La routine devient un piège quand son couloir fermé devient enfermant. Les rêves deviennent féconds quand leurs portes latérales se relient au corridor, lui donnant vie, lumière et aération…
« Avant de pénétrer dans le Saint des Saints, il te faut enlever tes chaussures, mais pas seulement les chaussures. Il faut aussi te défaire de tout vêtement de voyage et bagage, avec en dessous la nudité et tout ce qui se cache dessous encore. Et puis ensuite, le noyau et le noyau du noyau, puis tout ce qui reste et ensuite le reste, et puis la lueur du feu qui jamais ne disparaît » (Kafka dans ses ‘Journaux’).
« Celui qui regarde à l’extérieur rêve ; celui qui regarde à l’intérieur s’éveille » (Carl Gustav Jung).
« Il y a des secondes – et elles ne viennent que par cinq ou six à la fois – où vous sentez soudain, d’une façon absolue, la présence d’une éternelle harmonie. Ce n’est pas quelque chose de terrestre, je ne dis pas non plus que ce soit céleste, mais je dis que l’homme, sous sa forme terrestre, ne peut pas la supporter. Il faut se transformer physiquement ou mourir » (Dostoïevsky).
Entre ce 1er et ce 5 avril, j’ai eu la joie d’être dans l’équipe conduisant un « Intensif Qui suis-je ? » au magnifique Domaine de St-Roch : trésor des trésors vers l’Éveil ; cf. https://www.seminaireintensif.fr/.
L’ « effusion de l’Esprit », l’ « éveil de la conscience », l’effusion de l’Amour, ne serait-ce pas aussi simple qu’un rire d’enfant pleinement confiant ?
En pleine tempête sur le lac, dans sa barque, Pierre dit : — Qu’est-ce qui m’empêche de venir ? — Rien, dit Jésus, viens vers moi !
« Tout est possible à celui qui croit » (Mt 9,23).
« Le juste vivra par la foi » (Romains 1,17).
Jésus invita Pierre à marcher sur les eaux. Les Belges l’ont fait (voir photos) : piste cyclable en pierre qui traverse un lac à Bokrijk dans un magnifique espace-nature… Elle marche, pierre… qui roule même ! De quoi faire rouler nos pierres, à tombeau ouvert ?
En ce 8 mars 2025, j’ai reçu un message (en créole) d’une partenaire mauricienne : « Se ki nou trouv kot enn dimounn, souvan, li enn refler de seki nou ena andan nou… E seki li révey dan nou ed nou konpran nou-mem ankor plis. Enn zoli célébration pou tou bann madam en cette Journée de la Femme ! » « Ce que nous voyons et reconnaissons chez l’autre est souvent le reflet de ce que nous avons au-dedans de nous. Et ce que l’autre réveille en nous nous permet de nous comprendre nous-mêmes encore davantage. Mes vœux de belle célébration à toutes les dames en cette Journée de la Femme » (voir son post sur https://www.facebook.com/Famunie/ et les réalisations extraordinaires de la Fondation des Femmes Unies !).
Et moi, je lui avais envoyé juste avant : « Ce que tu perçois de moi est un reflet de ce que tu es…. La réaction que tu suscites en moi est une prise de conscience de ce que je suis » (sagesse indienne relayée par ‘Femme Sacrée Divina’).
« L’homme est un pont, il est aussi un chemin. La santé, comme le bonheur, est sans doute dans la « marche ». La souffrance ou la maladie (mahala en hébreu), c’est être « arrêté » (mis en cercle, tourner en rond), enfermé dans ces prisons du corps, de la pensée et de l’âme que sont la douleur, l’ignorance, la folie. Aussi les grands mythes présentent-ils les voies de guérison comme des chemins où les symptômes douloureux sont à considérer comme des étapes, des haltes, où l’esprit, un moment, est cloué à la réflexion. […] Pour Jésus, comme pour tout Hébreu (selon l’étymologie que propose Philon d’Alexandrie, l’Hébreu = le migrant, l’homme qui passe), le malheur, c’est de s’arrêter, de s’identifier à une situation donnée, de se prendre pour ses symptômes. Le bonheur, la santé et le salut sont, pour lui, dans la marche. C’est pour cela qu’il aura sans cesse à dire et redire à tous ceux qu’il rencontre en chemin : « En marche! » » (Jean Yves Leloup, L’Évangile de Marie).