En amont du manager en chacun de nous…

« Les choses font leur petit bonhomme de chemin, que vous laissiez faire ou non. La rose fleurit sans votre approbation et se fane sans votre consentement. […] Il n’y a rien de pire que d’essayer de contrôler ce qui ne peut être contrôlé. Si tu veux une véritable emprise, laisse tomber l’illusion de l’emprise, laisse la vie te guider. Elle le fait de toute façon. Tu ne fais que raconter l’histoire qui montre le contraire. Cette histoire ne peut être réelle. Tu n’as pas créé le temps qu’il fait, ni le soleil ou la lune. Tu n’as aucune emprise sur tes poumons, ton cœur, ou ta faculté de voir ou de marcher. […] Est-ce vous qui vous respirez?  » (Byron Katie).

« La vie ne commence à faire mal, très mal, que lorsque nous ne nous laissons pas porter par son courant, lorsque nous refusons d’en épouser le cours et les méandres, lorsque nous tentons de nager à contre-courant » (Christiane Singer).

Juste présence, juste distance avec chacune de mes zones sensibles

« C’est facile de dire « je t’aime ». C’est facile de parler d’amour, de présence, de conscience, et d’une profonde acceptation de ce qui est. C’est facile d’enseigner, de dire des choses qui sonnent vrai, bien, et spirituel. Mais ce ne sont que des mots. Il y a un monde avant les mots.

Quand la colère monte, peux-tu rester près d’elle, et ne pas l’endormir ou la déchaîner ? Quand la peur envahit le corps, peux-tu respirer en elle, et ne pas fusionner avec elle ou prendre la fuite dans des histoires ? Quand tu te sens blessé.e, rejeté.e, pas aimé.e, abandonné.e, peux-tu faire de la place pour ce sentiment, lui souhaiter la bienvenue dans le corps, t’incliner devant son intensité, son feu, sa présence, et ne pas attaquer, ou passer à l’acte ou lancer des injures ? Peux-tu t’engager à ne pas t’abandonner toi-même au moment où tu as le plus besoin de ton propre amour ?

C’est facile de parler d’amour. C’est facile d’enseigner. Jusqu’à ce que les anciennes blessures s’ouvrent. Jusqu’à ce que la vie ne fasse plus ce que nous voulons. Ce qui te stimule est pour toi une invitation à t’aimer toi-même plus profondément. Peux-tu le voir ? Il n’y a pas à avoir honte de cela. Nous avons tous des zones sensibles » (Jeff Foster).

Voici le graal de l’Amour qui ne finit pas

Bien fragile l’alliance amoureuse fondée sur nos élans passionnés,
c’est-à-dire sur l’amour dont sont capables nos parts traversées
par des émotions diverses et variées,
au gré de leurs combles & manques d’amour…
Ces parts de nous font de leur mieux mais elles évoluent dans un monde limité, où les ressources s’épuisent. Par exemple, la part mentale se donne de bonnes raisons de positiver, la part volontaire se détermine résolument à tenir le coup, fidèlement. Et il est normal que, finalement, elles se fatiguent, … tôt ou tard jusqu’à épuisement. Il est normal que, d’une manière ou d’une autre, elles soient déçues, … jusqu’à écœurement.
Le vin des noces devient vinaigre…

Les vannes de l’amour généreux peuvent se rouvrir à tout moment. Par exemple lorsque ces parts de bonne volonté à bout, épuisées, au bout de la course dont elles sont capables par elles-mêmes, lâchent prise et laissent de l’espace, dans lequel le « Self » peut redevenir le capitaine du navire. Le « Self » est cette instance centrale où « je suis qui je suis » ; on parlait autrefois de l’« âme » et c’est « à la mode de chez nous » de parler de « pleine conscience ». Le « Self » a, lui, la grâce d’une connexion directe avec « Plus Grand que soi » : l’Univers, la conscience universelle, l’Être UN, l’Amour infini… Le nom que chacun.e donne à cet essence-ciel importe finalement peu. Tout être humain dispose de ce lieu-source en soi, et il dispose de la liberté de faire des choix prioritaires, afin de descendre en vérité dans cet espace intime. Là, se trouvent les ressources surabondantes et inépuisables. Là, peut s’expérimenter un ressourcement authentiquement régénérateur (oui, pléonasme tant cette bonne nouvelle mérite d’être soulignée). En un instant –en moins de temps qu’il ne faut pour le dire–, un cœur de pierre peut redevenir un cœur de chair qui bat, qui se gorge à nouveau du sang chaud et doux de la tendresse reçue et donnée. Juste dans l’éclair d’un silence qui permet la présence au bon endroit, juste dans un instant d’ouverture, d’émerveillement, de gratitude, la connexion à la Source peut être au centre et tout réordonner, à sa juste place… Aucun effort à faire ! En cette matière, entre l’enfer et le paradis, point de purgatoire : dans le cœur qui se remet à battre d’amour, point de travail à la force du poignet, point de long temps pour y parvenir enfin. Juste être ici et maintenant, là où ça vit, là où ça vibre… Être centré, aligné, dans ma propre Vérité essentielle, et voilà que, tout à coup, l’amour dans le couple coule à nouveau à flot, à la surprise générale des parts, la première fois qu’elles découvrent qu’existe un tel secours capable de les sortir de leurs efforts compulsifs. Merveille alors : tous les possibles se rouvrent…
Bien solide l’alliance rendue possible à partir de cette Alliance,
qui ne manquera jamais du vin pour les noces.

Le bon leader améliore la soupe, le mauvais crache dedans…

« La démocratie est, en profondeur, l’organisation de la diversité. Une démocratie suppose et nécessite des points de vue différents, des idées qui s’affrontent. Ce n’est pas seulement la diversité, c’est la conflictualité » (Edgar Morin, en dialogue avec Boris Cyrulnik dans Dialogue sur la nature humaine).

Il est plus facile de cracher dans la soupe que de l’améliorer. J’ai pensé à ce dicton en entendant le nouveau Premier Ministre belge s’adresser à un membre de l’opposition : « Vous savez parfaitement que votre plan est tout à fait infinançable. C’est la différence par rapport à ce que nous faisons : effectivement accroître les allocations sociales. Nous veillons également à ce que soit quelque chose qui soit finançable. L’ADN de ce gouvernement, ce sont des partis qui s’écoutent et qui collaborent. Voilà ce qui donne des résultats » (débat sur la déclaration gouvernementale dans la nuit de samedi à dimanche). Pour unir la coalition Vivaldi, rassemblant les partis traditionnels de droite, du centre et de gauche, il faut un réel charisme de leader !

Tout bon développement personnel . . . . . . . . . . . . . . . conduit au dépouillement personnel

« Un besoin n’a pas d’abord besoin d’être satisfait, il a surtout besoin d’être reçu, reconnu, écouté. Et quand il y a en moi de la générosité pour l’accueillir, quand je regarde avec lui ce qui lui ferait du bien concrètement, voilà que ce besoin n’a plus la même nécessité impérieuse d’être assouvi. C’est comme si, en étant honoré et pris au sérieux, il goûte à l’essentiel, savoure ma présence bienveillante qui prend soin de lui. Et, du coup, il quitte la place centrale qu’il occupait jusque-là, les stratégies deviennent accessoires. Il y a plus d’espace en moi, une ouverture à une aspiration plus profonde, des motivation et intention plus fondamentales…

Ainsi, un développement personnel authentique ne conduit pas au nombrilisme égocentrique : « moi, je ; moi, je ». il réalise un magnifique désencombrement et donne envie d’un véritable altruisme. Car, une fois l’empathie aux commandes, qui cesse d’être soi-niant devient soignant » (Étienne Chomé, Apprendre à mieux gérer nos conflits. Une communication vraie et une négociation efficace, paru en 2005 à l’île Maurice, p. 175-177 + La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, de 2009, p. 237-239).  

Étape 6 du parcours de formation C-R-I-T-E-R-E !

Oser la vie

« Rire, c’est risquer de paraître idiot.

Pleurer, c’est risquer de paraître sentimental.

Aller vers quelqu’un, c’est risquer de s’engager.

Exposer ses sentiments, c’est risquer d’exposer son moi profond.

Présenter ses idées, ses rêves à la foule, c’est risquer de les perdre.

Aimer, c’est risquer de ne pas être aimé en retour.

Vivre, c’est risquer de mourir.

Espérer, c’est risquer de désespérer.

Essayer, c’est risquer d’échouer.

Mais il faut prendre des risques

car le plus grand danger de la vie,

c’est de ne rien risquer du tout.

Celui qui ne risque rien ne fait rien, n’a rien, n’est rien.

Il peut éviter la souffrance et la tristesse

mais il n’apprend rien, ne ressent rien,

ne peut ni changer ni se développer,

ne peut ni aimer ni vivre.

Enchaîné par sa certitude, il abandonne sa liberté »

(Soeur Emmanuelle).

Je ne suis pas condamné à subir toute ma vie un comportement-réflexe

Dans « La folle aventure de Louis de Funès », Lucie Cariès retrouve des images d’archives illustrant les colères de Louis de Funès face à « un paresseux ou un incompétent sur le plateau ». Le plus souvent, quand ça ne tourne pas comme il le souhaite, de Funès dégage « une froideur polaire et c’est sa femme qui se charge de dire en face ce qui fâche. Sa femme est à la fois son ange et sa gardienne… ».

En langage IFS, la colère et la froideur polaire sont des « protecteurs », dont la stratégie de défense s’est mise en place il y a bien longtemps ; dans le cas de Louis de Funès, face à une mère qui faisait souvent de terribles colères et à un père qui brillait par ses absences. La colère et le retrait sont des stratégies plutôt opposées. Pourtant, les deux parts qui s’y disent ont la même intention et le même rôle : protéger une part repliée dans sa blessure, plus cachée à l’intérieur et plus fragile, qui cherche le réconfort et le soulagement de sa peine. Une telle libération pourra se faire grâce à une relation nouvelle que la personne adulte peut offrir, à partir de son Self, à cette part en souffrance.

Par ailleurs, le couple de Funès illustre bien la théorie IMAGO : « nous choisissons un.e partenaire qui 1) a à la fois les qualités et les défauts des personnes qui nous ont élevés, 2) compense les parties positives de nous-mêmes, [les ressources] dont avons été amputées dans notre enfance » (Harville HENDRIX, Le couple, mode d’emploi, p. 89).

Voici la première des médications : me rencontrer dans la méditation

« J’ai appris doucement à recevoir le silence et à méditer quelques minutes chaque jour pour laisser aux vibrations de l’univers la possibilité de me rejoindre et de m’apprivoiser encore un peu » (Jacques Salomé).

« Une demi-heure de méditation est essentielle sauf quand on est très occupé. Alors une heure est nécessaire » (Saint François de Sales).

« On arrête de faire quelque chose et on se contente d’être soi-même. La méditation, un truc bizarre comme un rituel de magie ou de conscience cosmique ? Il ne s’agit pas de partir dans le cosmos mais d’être pleinement là où vous êtes. Et s’il y a de la magie, elle est à l’intérieur de vous-même » (Prof. Jon Kabat-Zinn, Center for Mindfulness in Medicine, Health Care and Society Worcester, Massasuchets, USA).
Renouer avec « les pratiques de sagesse issues du fond des âges, […] médecine de l’être » (film « Les étonnantes vertus de la méditation » : https://www.arte.tv/fr/videos/069099-000-A/les-etonnantes-vertus-de-la-meditation/, à savourer si pas déjà fait ! Si vous ne donnez que 4’ à ce documentaire, je vous invite à écouter les 4 dernières (sur les 51 minutes).