Membre de la grande famille, citoyen de la grande patrie

Dans l’accouchement de la démocratie, on commença par couper le cordon ombilical avec la tribu-Matrie (liens sacrés). Les humains devinrent alors les enfants de la cité-Patrie (Nation séculière). Puis, ils passèrent par l’acné juvénile du patriotisme nationaliste va-t’en-guerre. Puis, ils se mirent à étendre la patrie à l’ensemble du genre humain. Ce sont les Grecs qui ont coupé le cordon ombilical, avec leur idée que la démocratie passe par un dépassement de liens claniques et tribaux, lesquels nous enchaînent et nous empêchent de réussir la paix (Aristote, La Politique, Paris, Hermann Éditeur des Arts et des Lettres, Livre I, 1996, p. 1-27). Dans l’article La saine famille (Études, n° 418, février 2013, p. 161-172), Michel Serres montre comment, notamment par son option de célibat des clercs, l’Église catholique a bouleversé les fondements de la société traditionnelle, fondée sur les liens du sang, les tribus, les castes et les clans. Puis vinrent les pensées cosmopolites du XVIIIe siècle. « Chacun doit infiniment plus au genre humain, qui est la grande patrie, qu’à la patrie particulière dans laquelle il est né. […] La terre entière n’est qu’une seule patrie commune, où tous les hommes des divers peuples devraient vivre comme une seule famille. […] Toutes les guerres sont civiles, car c’est toujours l’homme qui répand son propre sang » (Fénelon, Dialogues des Morts). « Qu’est-ce que l’amour de la patrie ? Un composé d’amour-propre et de préjugés dont le bien de la société fait la plus grande des vertus.  Il est triste que souvent, pour être bon patriote, on soit l’ennemi du reste des hommes. […] Telle est donc la condition humaine, que souhaiter la grandeur de son pays, c’est souhaiter du mal à ses voisins. Celui qui voudrait que sa patrie ne fût jamais ni plus grande, ni plus petite, ni plus riche, ni plus pauvre, serait le citoyen de l’univers » (Voltaire). « Cette vertu supérieure à l’amour de la patrie, c’est l’amour de l’humanité » (Gabriel de Mably, toujours au XVIIIe siècle).  « Le patriotisme le plus parfait est celui qu’on possède quand on est si bien rempli des droits du genre humain qu’on les respecte vis-à-vis de tous les peuples du monde ».

La Deuxième Guerre mondiale provoqua une profonde bascule dans les esprits, rejetant le vers de Corneille, dans Horace : « Mourir pour le pays est un si digne sort, qu’on briguerait en foule une si belle mort. » « L’idée de patrie est liée à l’idée de guerre. Étant donné ce qu’est devenue la guerre dans le monde actuel, elle fait de la Patrie la force la plus immédiatement dangereuse qui circule au milieu de nous » (Andreu Pierre, Drieu témoin et visionnaire, Grasset, 1952, p. 160). Sur fond d’un antimilitarisme radical, les peuples européens rejetèrent alors des expressions comme le « peuple en armes » ou « la défense de la patrie ». 

Extrait de Chomé Étienne, Le nouveau paradigme de non-violence, p. 103.

Le feu dans l’éruption, et l’eau dans l’érosion

Peut être une image de plein air et texte qui dit ’Le feu dans L'éruption, et 'eau dans L'érosion, ainsi en να la vie, qui danse, elle qui jaillit des tréfonds de la terre et éclate dans les airs Etienne Ctome’

Magnifiques entrailles de l’île de La Réunion labourées de part en part par la dense danse entre la lave magmatique qui édifie des terres volcaniques et l’eau qui les use et les ramène à la fluidité de l’océan. « Dans ce face-à-face entre eau et lave, les cirques majestueux et les vallées de La Réunion sont le témoignage de ce tour de force des eaux vives qui ont su tracer leur chemin dans la roche. Sur les pentes du Piton de la Fournaise, les champs de lave gagnent du terrain jusqu’à l’océan. La toute-puissance des eaux est déjà à l’ouvrage… Dans cette confrontation grandeur nature entre érosion et éruption, La Réunion est un laboratoire à ciel ouvert. Chaque jour, se rejouent les scénarios millénaires de l’évolution des reliefs terrestres. Et tant que les nuages venus de l’océan montent irrésistiblement à l’assaut des pentes, cette histoire d’eau et de feu restera toujours intense » (Philippe Allante, La Réunion, au cœur des rivières).

Accepter nos différences

« Lorsqu’un homme et une femme apprennent à se respecter mutuellement et à accepter leurs différences, alors leur amour peut atteindre sa plénitude » (John Gray, de plein gré).

« Je ne suis pas parfait, tu n’es pas parfait et c’est parfait (Virginia Satir dans tous les sens).

« Prendre les hommes comme ils sont » (Plaute, qui ne plote ni ne pelote).

Nous construisons tous notre réalité

« Nous construisons tous notre réalité. Vivre dans un monde constructiviste, c’est se sentir responsable, au sens profondément éthique du terme, non seulement de nos décisions, de nos actes et de nos rêves, mais aussi, dans un sens beaucoup plus large de la réalité que nous inventons chaque fois que nous faisons des prédictions qui se révèlent d’elles-mêmes. Dans un monde constructiviste, il n’est plus question de confortablement rejeter la faute sur les autres ou sur l’environnement. […] Si nous avions conscience d’être l’architecte de notre propre réalité, nous saurions aussi que nous pouvons toujours en construire une autre, complètement différente. Nous serions, au sens premier du terme, des « hérétiques », c’est-à-dire des individus sachant qu’ils peuvent choisir » (Paul Watzlawick, L’invention de la réalité : Comment savons-nous ce que nous croyons savoir ? Contributions au constructivisme, 1996).

Créativité nez-en-moins inventivité

« La créativité, c’est la capacité de regarder la même chose que tout le monde et de voir quelque chose de différent » (Chic Thompson).

« La créativité, c’est décomposer, déstructurer, modifier les valeurs et organiser un ordre nouveau. La créativité, c’est relier des choses entre elles, faire cohabiter des éléments inhabituels, étranges, incongrus » (Jean-Jacques Putallaz).

Brexit au fond, aux fonds ?

Le Brexit va-t-il, au fond, nous entraîner aux fonds ? niveler par le bas ?

Exemple de différences culturelles dans le rôle prêté à la loi : 

La loi française interdit de s’embrasser sur des rails.

La loi britannique autorise un homme pris par un besoin pressant d’uriner en public, à condition de viser sa roue de voiture et de garder sa main droite sur son véhicule et autorise une femme enceinte de soulager sa vessie où elle veut, même dans le casque d’un policier si elle en fait la demande.

PS : La loi américaine mène une guerre préemptive contre les virus ; Ie 16 juillet 1969 est votée la « loi d’exposition extraterrestre », interdisant tout citoyen à entrer en contact avec les extraterrestres ou leurs engins spatiaux (Titre 14, Section 1211 du Code of Federal Regulations). Un an d’emprisonnement et une amende de 5000 $ pour tout contrevenant + tout pouvoir à l’administrateur de la NASA pour imposer une quarantaine indéterminée, sous garde armée, qui ne peut être cassée par aucune cour de justice.

Créativité en confinement

My name is Kate Weiland. I’m a happy mother of three kids and the creator behind the delicious (and totally ridiculous) photography food series Our family bites (#ourfamilybites).

« Ce n’est pas la réalité qui compte dans un film, mais ce que l’imagination peut en faire » (Charlie Chaplin).

« Les génies n’ont pas plus de neurones que la moyenne mais ils ont la capacité de faire beaucoup plus de connexions entre ceux-ci ! C’est cette capacité qui leur permet d’inventer » (Philippe Brasseur).

« Le seul vrai pouvoir révolutionnaire, c’est le pouvoir d’inventer » (Joseph Beuys).

Halloween et les rites d’inversion carnavalesques

« Halloween est une fête d’origine celtique, qui souligne la fin d’un cycle agricole, le retour des troupeaux, le temps de la rentrée des termes : c’est un marqueur de la vie collective. La dimension communautaire de la soirée s’exprime à travers les rites d’inversion carnavalesques (représentations de saynètes ou charivaris – prétextes pour désigner les déviants ou pénétrer chez les puissants et obtenir d’eux argent, combustibles ou vivres) et les rites de commensalité qui s’ensuivent : repas, jeux et danses autour de feux. Par là, s’accomplit l’un des objets de la fête : le renforcement du lien qui unit tous les membres du groupe, que ce soient ceux de la maisonnée, du clan, du village, par delà les différences de statut, que ce soient également les vivants et les morts, remémorés et en somme accueillis au cours de la nuit… Bref, les rites d’Halloween soulignent les structures communautaires par leur mise en scène, leur représentation, leur effectuation dramatisée. Ils constituent ainsi une manière dont l’organisation sociale énonce, représente et ce faisant, assure sa cohésion et sa permanence » (Adrien Lherm, Les enjeux sociaux du rite : l’exemple de la fête d’Halloween, dans Hypothèses, 1998, p. 25).