Arriver comme des figues après Pâques

En Flandre, on utilise souvent l’expression ‘vijgen na Pasen’ : « arriver comme des figues après Pâques », c’est arriver trop tard. La figue fraîche est un produit de saison, disponible seulement d’octobre à mars. Et elle avait, de ce fait, le rare privilège de faire partie des aliments sucrés autorisés par l’Église pendant le carême. D’où son succès comme friandise en pleine période de jeûne. D’où la fin de son succès dès le jour de Pâques, à la fin des restrictions !…

Autres expressions avec le même sens :
arriver à la fumée des cierges,
arriver comme le marquis de Couille-Verte
(comme Grouchy à la bataille de Waterloo),
arriver après la bataille,
arriver comme les carabiniers :

« Nous sommes les carabiniers,
la sécurité des foyers.
Mais par un malheureux hasard,
au secours des particuliers,
nous arrivons toujours trop tard »
(carabiniers de l’opéra bouffe ‘Les Brigands’,
musique de Jacques Offenbach, 1869). Et j’ajoute :

Le bruit de nos bottes sur le pavé,
et les voilà déjà détalés !

Vivent les Manneken-Pis belges

16 (= 13 et 3 / très étroits) points à savoir sur les Manneken-Pis belges.

1. Le premier journal au monde appelé « la Gazette» (Nieuwe Tijdinghen) a été imprimé à Anvers en 1605 par Abraham Verhoeven.

2. New York City a été fondée par le Belge Pierre Minuit (1589-1638). Ne cherchant pas minuit à 14 heures, ce Wallon a acheté l’île de Manhattan à ses premiers habitants en 1626.

3. La dynamo a été inventée par le belge Zénobe-Gramme (une université à Liège porte son nom).

4. L’asphalte moderne pour les routes a été inventé par le professeur belge Edward J. De Smedt.

5. L’indice de masse corporelle (IMC) est une invention du mathématicien belge Lambert Adolphe Quetelet.

6. La théorie du Big Bang a été émise par le prêtre et physicien belge Georges Lemaître. Un cratère sur la Lune porte son nom.

7. Les patins à roulettes sont une invention de Jean-Joseph Merlin, un Belge une fois.

8. Le plastique (la bakélite) est une invention de Leo Hendrik Baekeland, un Belge une fois.

9. Robert Caillau, le coinventeur du World Wide Web, est un Belge une fois.

10. Ludwig von Beethoven descendait d’une famille de Flamands originaires de Malines.

11. La communauté francophone de Belgique est le plus grand producteur au monde de bande dessinée par habitant.

12. La Belgique a le plus grand nombre de châteaux par mètre carré dans le monde. Châpeau bas ha ha !

13. La Belgique produit plus de 2500 bières différentes et en invente de nouvelles sans cesse.

14. La Belgique produit plus de 700.000 tonnes de chocolat par an.

15. L’aéroport de Zaventem est l’endroit où il se vend le plus de chocolat dans le monde.

16. Manneken-Pis fut kidnappé en 1747 par des soldats français en garnison à Bruxelles. Louis XV ne sortit de cette crise qu’en décorant Manneken-Pis de la Croix de Saint-Louis. Il l’autorisa à porter l’épée et lui offrit un habit de gentilhomme en tout bien, tout honneur… Bonheur, à la bonne heure !

Pour les 16 choses plus belles encore sur nos Jeanneke-Pis nationales, à suivre…

Cultivons notre jardin

« Je sais aussi, dit Candide, qu’il faut cultiver notre jardin. Vous avez raison, dit Pangloss ; car, quand l’homme fut mis dans le jardin d’Éden, il y fut mis ut operaretur eum, pour qu’il travaillât. Toute la petite société entra dans ce louable dessein. Chacun se mit à exercer ses talents. Cultivons notre jardin » (finale de Voltaire, Candide, 1759). Voltaire invite à laisser là les principes métaphysiques du philosophe Pangloss qui mâche du brouillard et à mettre les mains dans la terre de notre parcelle, en améliorant ce qui est à notre portée…

Je pense à ce Sans-Domicile-Fixe qui trouve dans les ordures d’une maison cossue un panier vieilli. Il le vide, le nettoie et l’embellit. Puis, il le remplit de bonne terre et y sème diverses graines de fleurs multicolores. Une fois celles-ci écloses, il offre le panier à sa camarade de rue.

Membre de la grande famille, citoyen de la grande patrie

Dans l’accouchement de la démocratie, on commença par couper le cordon ombilical avec la tribu-Matrie (liens sacrés). Les humains devinrent alors les enfants de la cité-Patrie (Nation séculière). Puis, ils passèrent par l’acné juvénile du patriotisme nationaliste va-t’en-guerre. Puis, ils se mirent à étendre la patrie à l’ensemble du genre humain. Ce sont les Grecs qui ont coupé le cordon ombilical, avec leur idée que la démocratie passe par un dépassement de liens claniques et tribaux, lesquels nous enchaînent et nous empêchent de réussir la paix (Aristote, La Politique, Paris, Hermann Éditeur des Arts et des Lettres, Livre I, 1996, p. 1-27). Dans l’article La saine famille (Études, n° 418, février 2013, p. 161-172), Michel Serres montre comment, notamment par son option de célibat des clercs, l’Église catholique a bouleversé les fondements de la société traditionnelle, fondée sur les liens du sang, les tribus, les castes et les clans. Puis vinrent les pensées cosmopolites du XVIIIe siècle. « Chacun doit infiniment plus au genre humain, qui est la grande patrie, qu’à la patrie particulière dans laquelle il est né. […] La terre entière n’est qu’une seule patrie commune, où tous les hommes des divers peuples devraient vivre comme une seule famille. […] Toutes les guerres sont civiles, car c’est toujours l’homme qui répand son propre sang » (Fénelon, Dialogues des Morts). « Qu’est-ce que l’amour de la patrie ? Un composé d’amour-propre et de préjugés dont le bien de la société fait la plus grande des vertus.  Il est triste que souvent, pour être bon patriote, on soit l’ennemi du reste des hommes. […] Telle est donc la condition humaine, que souhaiter la grandeur de son pays, c’est souhaiter du mal à ses voisins. Celui qui voudrait que sa patrie ne fût jamais ni plus grande, ni plus petite, ni plus riche, ni plus pauvre, serait le citoyen de l’univers » (Voltaire). « Cette vertu supérieure à l’amour de la patrie, c’est l’amour de l’humanité » (Gabriel de Mably, toujours au XVIIIe siècle).  « Le patriotisme le plus parfait est celui qu’on possède quand on est si bien rempli des droits du genre humain qu’on les respecte vis-à-vis de tous les peuples du monde ».

La Deuxième Guerre mondiale provoqua une profonde bascule dans les esprits, rejetant le vers de Corneille, dans Horace : « Mourir pour le pays est un si digne sort, qu’on briguerait en foule une si belle mort. » « L’idée de patrie est liée à l’idée de guerre. Étant donné ce qu’est devenue la guerre dans le monde actuel, elle fait de la Patrie la force la plus immédiatement dangereuse qui circule au milieu de nous » (Andreu Pierre, Drieu témoin et visionnaire, Grasset, 1952, p. 160). Sur fond d’un antimilitarisme radical, les peuples européens rejetèrent alors des expressions comme le « peuple en armes » ou « la défense de la patrie ». 

Extrait de Chomé Étienne, Le nouveau paradigme de non-violence, p. 103.

Le feu dans l’éruption, et l’eau dans l’érosion

Peut être une image de plein air et texte qui dit ’Le feu dans L'éruption, et 'eau dans L'érosion, ainsi en να la vie, qui danse, elle qui jaillit des tréfonds de la terre et éclate dans les airs Etienne Ctome’

Magnifiques entrailles de l’île de La Réunion labourées de part en part par la dense danse entre la lave magmatique qui édifie des terres volcaniques et l’eau qui les use et les ramène à la fluidité de l’océan. « Dans ce face-à-face entre eau et lave, les cirques majestueux et les vallées de La Réunion sont le témoignage de ce tour de force des eaux vives qui ont su tracer leur chemin dans la roche. Sur les pentes du Piton de la Fournaise, les champs de lave gagnent du terrain jusqu’à l’océan. La toute-puissance des eaux est déjà à l’ouvrage… Dans cette confrontation grandeur nature entre érosion et éruption, La Réunion est un laboratoire à ciel ouvert. Chaque jour, se rejouent les scénarios millénaires de l’évolution des reliefs terrestres. Et tant que les nuages venus de l’océan montent irrésistiblement à l’assaut des pentes, cette histoire d’eau et de feu restera toujours intense » (Philippe Allante, La Réunion, au cœur des rivières).

Accepter nos différences

« Lorsqu’un homme et une femme apprennent à se respecter mutuellement et à accepter leurs différences, alors leur amour peut atteindre sa plénitude » (John Gray, de plein gré).

« Je ne suis pas parfait, tu n’es pas parfait et c’est parfait (Virginia Satir dans tous les sens).

« Prendre les hommes comme ils sont » (Plaute, qui ne plote ni ne pelote).

Nous construisons tous notre réalité

« Nous construisons tous notre réalité. Vivre dans un monde constructiviste, c’est se sentir responsable, au sens profondément éthique du terme, non seulement de nos décisions, de nos actes et de nos rêves, mais aussi, dans un sens beaucoup plus large de la réalité que nous inventons chaque fois que nous faisons des prédictions qui se révèlent d’elles-mêmes. Dans un monde constructiviste, il n’est plus question de confortablement rejeter la faute sur les autres ou sur l’environnement. […] Si nous avions conscience d’être l’architecte de notre propre réalité, nous saurions aussi que nous pouvons toujours en construire une autre, complètement différente. Nous serions, au sens premier du terme, des « hérétiques », c’est-à-dire des individus sachant qu’ils peuvent choisir » (Paul Watzlawick, L’invention de la réalité : Comment savons-nous ce que nous croyons savoir ? Contributions au constructivisme, 1996).

Créativité nez-en-moins inventivité

« La créativité, c’est la capacité de regarder la même chose que tout le monde et de voir quelque chose de différent » (Chic Thompson).

« La créativité, c’est décomposer, déstructurer, modifier les valeurs et organiser un ordre nouveau. La créativité, c’est relier des choses entre elles, faire cohabiter des éléments inhabituels, étranges, incongrus » (Jean-Jacques Putallaz).