Espace-temps de qualité

Voici une manière très sécurisée de vivre un temps de qualité ensemble.  

Règles de base :

-Distinguer nettement le moment où je suis l’émetteur du moment où je suis le récepteur.

Celui qui écoute offre sa présence à travers son regard. Il écoute de la manière la plus neutre possible, pour laisser entièrement l’espace à l’autre, sans rien induire.

Celui qui parle cherche à être le plus authentique et sincère possible : dire en vérité ce qui l’habite ici et maintenant par des phrases en « je ». Il écoute en lui ses sensations physiques, ses émotions, ses besoins, ce qui l’anime / fait vivre / fait vibrer…

-Personne ne réagit au partage de l’autre ni ne fait de remarques sur le contenu de la communication. 

Processus :

-Créer le pont de bienveillance (à travers le regard et la disposition physique) et y revenir en priorité, tout au long du processus.

-Celui qui écoute commence par dire « Dis-moi une chose de toi que tu aimerais que j’accueille ». Puis il écoute, il lui offre son regard et sa présence, ni plus, ni moins, tout le temps de ces 5 minutes.

-Au gong de votre minuterie automatique, celui qui écoute dit : « Merci ». 

-Et l’écouté devient l’écoutant pendant 5 minutes. Il dit la question de l’autre et écoute.

-Répéter 4 fois les 2 x 5 minutes.

En tout, cette dyade dure 40 minutes (8 séquences de 5 minutes).

L’amour qui vient de Dieu

« … Il y a un amour plus grand, un amour qui vient de Dieu et qui est dirigé vers Dieu, qui nous pousse à aimer Dieu, à devenir ses amis, et qui nous permet d’aimer notre prochain comme Dieu l’aime, avec le désir de partager l’amitié avec Dieu. Cet amour, à cause du Christ, nous pousse là où humainement nous n’irions pas : c’est l’amour pour les pauvres, pour celui qui n’est pas aimable, pour celui qui ne nous aime pas et n’est pas reconnaissant. C’est l’amour pour ce que personne n’aimerait, même pour l’ennemi. Même pour l’ennemi. Cet amour est  » théologal », c’est-à-dire qu’il vient de Dieu, il est l’œuvre de l’Esprit Saint en nous.
[…] L’amour chrétien embrasse ce qui n’est pas aimable, offre le pardon
– comme il est difficile de pardonner ! Que d’amour il faut pour pardonner ! –, l’amour chrétien bénit ceux qui maudissent, alors que nous sommes habitués, face à une insulte ou à une malédiction, à répondre par une autre insulte, par une autre malédiction. C’est un amour si audacieux qu’il semble presque impossible, et pourtant c’est la seule chose qui restera de nous. L’amour est la « porte étroite » par laquelle nous devons passer pour entrer dans le Royaume de Dieu. Parce qu’au soir de la vie, nous ne serons pas jugés sur l’amour générique, mais nous serons jugés précisément sur la charité, sur l’amour que nous avons reçu concrètement » (Pape François, Audience générale du 15 mai sur la vertu théologale de la charité :

https://www.osservatoreromano.va/fr/news/2024-05/fra-020/la-porte-etroite-de-l-amour-qui-embrasse-et-pardonne-meme-les-en.html

).

il est île, elle est ailes

« Et ces deux âmes s’envolèrent ensemble,
l’ombre de l’une mêlée à la lumière de l’autre »
et vice-versa… (Victor Hugo).

« « Femme » est le mot le plus noble qu’on puisse
attribuer à l’âme, bien plus noble que vierge.
Que l’être humain accueille Dieu en soi,
c’est bien, et dans cet accueil, il est vierge.
Mais que Dieu devienne en lui fécond,
c’est mieux » (Maître Eckhart).

Expérimenter l’Amour inconditionnel et infini

Je viens d’avoir mon 59ème anniversaire qui m’a permis de me reconnecter à l’expérience fondatrice de ma vie. J’allais sur mes 15 ans quand j’ai fait l’expérience d’être aimé d’un Amour d’une telle Présence gratuitement généreuse que ce moment reste le plus important de ma vie. L’expérience de cet Amour inconditionnel et infini est le roc de ma vie, la source de ma joie.

Vivre, c’est dire merci pour cette Source surabondante et inépuisable à laquelle est naturellement connectée la fine pointe de mon être : mon âme, le cœur de mon cœur… Gratitude éternelle !

Ho’oponopono

Ho’oponopono est un mot qui signifie en hawaïen « réparer », « faire la paix ».

Ho’oponopono est une vieille pratique hawaïenne, reconnue en tant que « trésor vivant » du pays (placé dans la Constitution d’Hawaï en 1993).

Sa version popularisée est très simplifiée = 4 phrases à répéter :

Je suis désolé.e.

S’il te plaît, pardonne-moi.

Merci.

Je t’aime.

À vrai dire, la pratique complète stimule des initiatives qui contribuent à la guérison et à la réconciliation, à partir de la paix intérieure : sagesse traditionnelle et universelle d’admettre, demander pardon et libérer, remercier et envoyer de l’amour.

Dieu d’yeux que rieurs

« Ta tâche n’est pas de chercher l’amour, mais simplement de chercher et trouver tous les obstacles que tu as construits contre l’amour » (Rûmi).

« Dieu
n’a d’yeux
que rieurs »
(Marion Muller-Colard, Le plein silence).

Holorime tordu typiquement
et-tienne chaud-met-ce-que :
Satan n’a d’yeux intérieurs ?…
Ça tend, na ! Dieu hein ? t’es rieur ?

Accueillir cette fraîcheur nouvelle

« Chantez, terres lointaines, fleuves et plaines, déserts et montagnes… Chantez le Seigneur de la vie qui sort du tombeau, plus brillant que mille soleils.

Peuples brisés par le mal et meurtris par l’injustice, peuples sans place, peuples martyrs, chassez en cette nuit les chantres du désespoir. L’homme des douleurs n’est plus en prison : il a ouvert une brèche dans la muraille, il se hâte de venir à vous. Que le cri inattendu s’élève dans les ténèbres : il est vivant, il est ressuscité !

Et vous, frères et sœurs, petits et grands…, vous qui êtes dans la misère, vous qui vous sentez indignes de chanter, une flamme nouvelle traverse votre cœur, une fraîcheur nouvelle imprègne votre voix. C’est la Pâque du Seigneur, c’est la fête des vivants » (frère Jean-Yves Quellec, moine de Clerlande, dans son livre de 1998 Dieu face Nord ; ce passage vient d’être repris par le pape François dans son homélie du Samedi Saint).

Photo : trésors d’Éthiopie = un être humain au cœur large et à l’âme pure, avec une bible de 800 ans.

Passion

En ce Vendredi Saint :

Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
laisse-la s’élargir, cette sainte blessure,
que les séraphins noirs t’ont faite au fond du cœur.
Rien ne nous rend si grands qu’une grande douleur
mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
que ta voix ici-bas doive rester muette.

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.

Lorsque le pélican, lassé d’un long voyage,
dans les brouillards du soir, retourne à ses roseaux,
ses petits affamés courent sur le rivage,
en le voyant au loin s’abattre sur les eaux.

Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
ils courent à leur père avec des cris de joie
en secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,
de son aile pendante abritant sa couvée,
pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.

Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte.
En vain, il a des mers fouillé la profondeur. 
L’océan était vide et la plage déserte.
Pour toute nourriture, il apporte son cœur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
partageant à ses fils ses entrailles de père,
dans son amour sublime, il berce sa douleur.
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
sur son festin de mort, il s’affaisse et chancelle,
ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
fatigué de mourir dans un trop long supplice,
il craint que ses enfants ne le laissent vivant.
Alors, il se soulève, ouvre son aile au vent,
et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
que les oiseaux des mers désertent le rivage,
et que le voyageur attardé sur la plage,
sentant passer la mort, se recommande à Dieu.

Poète, c’est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent d’égayer ceux qui vivent un temps.
Mais les festins humains qu’ils servent à leurs fêtes
ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d’espérances trompées,
de tristesse et d’oubli, d’amour et de malheur,
ce n’est pas un concert à dilater le cœur.
Leurs déclamations sont comme des épées :
elles tracent dans l’air un cercle éblouissant.
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.

Alfred de Musset, Le Pélican, dans le recueil La Nuit de Mai, 1835).