« Si tu ne saisis pas le petit grain de folie chez quelqu’un, tu ne peux pas l’aimer. Si tu ne saisis pas son point de démence, tu passes à côté. Le point de démence de quelqu’un, c’est la source de son charme » (Gilles Deleuze, Abécédaire).
Et si plutôt que de regarder vers le ciel, tu laissais le Ciel plonger à l’intérieur de toi, à la découverte de ces joyeux joyaux enfouis dans tes profondeurs ?
Le livre des Proverbes (31,10-31) offre un poème en acrostiches (l’alphabet hébreu défile par la première lettre de chaque verset) : 10 Aleph — Une femme de valeur est une véritable trouvaille ! Sa valeur est plus grande que celle des perles. 11 Beth — Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressource. 12 Gimel — Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie. 13 Daleth — Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers. 14 Hé — Pareille aux navires marchands, elle est comme les navires marchands, faisant venir ses vivres de très loin. 15 Waw — Elle se lève avant le jour, prépare le repas de sa famille et distribue à ses servantes leur travail. 16 Zaïn — Après avoir bien réfléchi, elle achète un champ et plante une vigne grâce à l’argent qu’elle a gagné. 17 Heth — Elle rayonne de force et retrousse ses manches ! 18 Teth — Elle s’assure de la bonne marche des affaires, sa lampe ne s’éteint pas de la nuit. 19 Yod — Ses mains s’activent à filer la laine, ses doigts à tisser des vêtements. 20 Kaph — Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux. 21 Lamed — Elle ne craint pas la neige pour sa maisonnée, car tous les siens ont des vêtements doublés. 22 Mem — Elle s’est fait des couvertures, des vêtements de pourpre et de lin fin. 23 Noun — Aux portes de la ville, on reconnaît son mari siégeant parmi les anciens du pays. 24 Samek — Elle confectionne des vêtements et les vend, elle livre des ceintures au marchand qui passe. 25 Aïn — La force et la dignité sont sa parure, elle sourit en pensant à l’avenir. 26 Pé — Elle s’exprime avec sagesse, elle sait donner des conseils avec bonté. 27 Çadé — Attentive à la marche de sa maison, elle ne mange pas le pain de l’oisiveté. 28 Qoph — Ses enfants viennent la féliciter. Son mari chante ses louanges. 29 Resh — « Bien des femmes se montrent de valeur, disent-ils, mais toi, tu les surpasses toutes ! » 30 Shine — Le charme est trompeur, la beauté est passagère ; seule une femme qui reconnaît l’autorité du Seigneur est digne d’éloges. 31 Taw — Que l’on récompense son travail ! Que l’on chante ses mérites aux portes de la ville !
Ce poème a été lu à si bon escient à l’enterrement de ma chère marraine, Monique Jamar. Ses funérailles ont été de bout en bout des moments de grâce pour moi. J’ai eu comme des flashs d’être bercé par elle. Elle a si bien pris soin de moi, tout-petit, elle et son mari, et ses 5 enfants, tous plus grands que moi, à une période où Maman n’allait pas bien (revenant seule avc moi du Rwanda pour se faire soigner, elle m’a déposé chez eux plus d’1 semaine. Je ne marchais pas encore).
A la fin de la messe, le curé congolais (un de mes anciens étudiants) a lancé : avant que la famille ne rende hommage à Monique, y a-t-il quelqu’un qui souhaite s’exprimer ? J’ai senti que j’avais à dire merci et je me suis levé sans réfléchir, sans rien avoir préparé…
Et j’ai dit, entre les larmes, qq ch comme :
Marraine, tu as été un des plus beaux cadeaux que j’ai reçu. J’étais tout petit et tu as pris soin de moi, en maman douce et délicate. À chacun de mes séjours dans la famille, où chacun.e m’a si bien accueilli, tu as été pour moi une maman qui m’a fait respirer des parfums de douceur que je n’avais jamais respirés ; tu m’as fait vivre des chants / champs d’amour que je n’avais jamais expérimentés. Dans ta manière de me bercer et de me chanter la vie, tu as été une maman si précieuse pour le tout-petit d’homme que j’étais. Tu m’as engendré à la vie, à la manière si simple et si sacrée de tes grâces. Merci, de toujours à toujours, ma reine.
« Et lentement s’ouvrent, dans mes yeux ouverts, d’autres yeux mieux capables de voir » (Christiane Singer).
40 ans : l’âge dans la Bible du début de la sagesse, au sens de l’âge à partir duquel on se met à pénétrer les Écritures avec sagacité… Je suis né le 7 mai 1965. Porté par 40 ans de maturation, je célèbre donc, en ce jour béni, mes 18 ans ! 18 ans : l’ouverture aux promesses de la vie…
« Ce ne sont pas des contenus qu’il faut transmettre – les Cieux se rient de nos théories –, c’est une manière intense d’être. Ce qui manque le plus à notre vie d’aujourd’hui, c’est cette intensité surgie de l’intérieur. […] Seules les âmes ébranlées jusque dans leurs fondements par la passion ont la chance de voir s’écrouler l’édifice de leur moi, de devenir les chantiers du divin. Tant que tu attendras qu’il t’arrive bonheur et que ce bonheur se tienne devant toi avec ses cadeaux et ses oripeaux, tu n’entendras ni le vent dans les branches dehors, ni en toi le souffle lent qui te visite, son vrai langage et sa petite musique… Rien n’est plus contraire à l’expérience mystique que la routine et la sécurité » (Christiane Singer).
La voix de Sr Agathe : une pépite tombée du Ciel :
RESTE AVEC NOUS, Ô SEIGNEUR, QUAND LA NUIT VIENT. QUE TA PAIX VIENNE EN NOS COEURS, NE SOIS PAS LOIN. Veille sur ceux que j’aime. Garde-les en ta grâce. Protège chacun de leurs pas. Donne-leur ta paix, ta joie. Préserve ton serviteur, de l’orgueil qui détruit. Que je reste petit, même dans le bonheur.
« Alors j’avais quinze ans. Au sein des nuits sans voiles, Je m’arrêtais pour voir voyager les étoiles Et contemplais trembler, à l’horizon lointain, Des flots où leur clarté jouait jusqu’au matin. Un immense besoin de divine harmonie M’entraînait malgré moi vers la sphère infinie, Tant il est vrai qu’ici cet autre astre immortel, L’âme, gravite aussi vers un centre éternel.
Mais, tandis que la nuit marchait au fond des cieux, Des pensées me venaient, graves, silencieux, D’avenir large et beau, de grande destinée, D’amour à naître encor, de mission donnée, Vague image, pour moi, pareille aux flots lointains De la brume où nageaient mes regards incertains. — Aujourd’hui tout est su ; la destinée austère N’a plus devant mes yeux d’ombre ni de mystère, Et la vie, avant même un lustre révolu, Garde à peine un feuillet qui n’ait pas été lu. Humble et fragile enfant, cachant en moi ma flamme, J’ai tout interrogé dans les choses de l’âme. L’amour, d’abord. Jamais, le cœur endolori, Je n’ai dit ce beau nom sans en avoir souri.
Puis j’ai soudé la gloire, autre rêve enchanté, Dans l’être d’un moment instinct d’éternité ! Mais pour moi sur la terre, où l’âme s’est ternie, Tout s’imprégnait d’un goût d’amertume infinie. Alors, vers le Seigneur me retournant d’effroi, Comme un enfant en pleurs, j’osai crier : « Prends-moi ! Prends-moi, car j’ai besoin, par delà toute chose, D’un grand et saint espoir où mon cœur se repose, D’une idée où mon âme, à qui l’avenir ment, S’enferme et trouve enfin un terme à son tourment » (Louise Ackermann, Élan mystique).
« Le champ d’amour ! Il fait ébranler ces murs Que j’ai construits. Je me retrouve là à nu Devant ce vaste champ fécond Prête à recevoir les semences.
Les peurs se réveillent. Sont-elles prêtes à être mises à l’épreuve ? Pour se trouver, Libre et légère, Et répondre à cette Vie Qui appelle à grands cris » (MJ Céline, Le champ d’amour).
« Qui ne risque rien, n’a rien… »
Au diable le censeur qui avance la prudence et le principe de précaution comme Hitler avançait ses troupes…
« Quand un homme s’est trouvé, quand il a saisi son importance et son inimportance, il devient libre, insolent et amical. Il crée, il invente son passé même et chante de sa propre voix l’alléluia torrentiel de la vie surabondante, à travers bonheur et malheur » (Jean Sulivan, Joie errante ; pseudonyme de l’abbé Joseph Lemarchand).
« Ce qui est beau est bon. Et ce qui est bon sera bientôt beau » (Sappho).
Et si la beauté intérieure se voyait de l’extérieur ? C’est ce qu’a essayé de démontrer une nouvelle étude sur l’influence de la personnalité, notamment le lien entre un trait de personnalité et l’attrait physique.
« Quand je l’ai rencontrée pour la première fois, j’ai ressenti, en la voyant, une étrange sensation. Ce ne fut point de l’étonnement, ni de l’admiration, ce ne fut point ce qu’on appelle le coup de foudre, mais un sentiment de bien-être délicieux, comme si on m’eût plongé dans un bain tiède. Ses gestes me séduisaient, sa voix me ravissait, toute sa personne me faisait un plaisir infini à regarder. Il me semblait aussi que je la connaissais depuis longtemps, que je l’avais vue déjà. Elle portait en elle quelque chose de mon esprit. Elle m’apparaissait comme une réponse à un appel jeté par mon âme, à cet appel vague et continu que nous poussons vers l’Espérance durant tout le cours de notre vie » (Guy de Maupassant).
I see your true colors. And that’s why I love you. So don’t be afraid to let them show. True colors are beautiful, Like a rainbow…
You with the sad eyes Don’t be discouraged Oh I realize It’s hard to take courage In a world full of people You can lose sight of it all And the darkness inside you Can make you feel so small
But I see your true color Shining through I see your true colors And that’s why I love you So don’t be afraid to let them show Your true colors True colors are beautiful Like a rainbow (Cyndi Lauper, True Colors).