Propagande et mensonge

« Il y a deux manières de mentir : on peut inventer mais aussi dire la vérité » (Christian Bobin, La femme à venir, 1990).

« Qui me ment toujours ne me trompe jamais » (Miguel de Cervantès, Le petit-fils de Sancho Panza, 1613) !

Voir au-delà des apparences, écouter au-delà des Fake News.

Le linguiste américain Noam Chomsky analyse la « fabrique du consentement » dans Manufacturing Consent : The Political Economy of the Mass Media. Ce « Voltaire de notre temps » y propose une modélisation de la propagande (propaganda model) à partir de cinq filtres par lesquels les mass media américains trahissent leur rôle de quatrième pouvoir critique, à cause de leur allégeance aux élites politiques et économiques. Il met à jour de manière détaillée comment les manipulations médiatiques opèrent aujourd’hui aux États-Unis un « lavage de cerveaux en liberté » ; telles une camisole de force idéologique invisible, elles maintiennent la population soumise à la domination d’une minorité de puissants. Le philosophe italien Roberto Mancini parle du « pouvoir systémique de la violence normalisée » : « de nos jours, celle-ci se dissimule sous une apparente normalité, modernité et insurmontable nécessité. Quelle efficacité la non-violence peut-elle avoir au sein d’une société dominée par des systèmes d’organisation globaux tels que le marché mondial, la bureaucratie et les réseaux internet ? »

(Étienne Chomé, Le nouveau paradigme de non violence, p. 28, disponible sur http://etiennechome.site/publications-de…/sociopolitique/ où se trouvent l’apparat critique et les références).