Iel et grammaire inclusive

« Iel est un pronom neutre inclusif de la troisième personne, issu d’une grammaire dite inclusive. Il s’utilise en français à la place de il ou de elle, soit pour désigner une personne dont on ne connaît pas le genre, soit pour désigner une personne non binaire (qui ne se considère ni comme un homme, ni comme une femme). Exemple : iel a réussi à me convaincre. On peut aussi employer ce pronom à la place de lui ou de elle. Par exemple : on verra ça avec iel.

Même si ce pronom existe depuis le tout début des années 2010, il semble que ce soit en 2013 qu’il a commencé à se diffuser. Il a été de plus en plus employé à partir de l’année suivante, mais surtout dans des milieux militants. À l’automne 2021, il se fait remarquer suite à une polémique qui enflamme les médias et les réseaux sociaux.

Sa forme du pluriel, ‘iels’ avec un s, s’emploie de la même façon que la forme du singulier. En outre, le ‘iels’ pluriel peut aussi être utilisé en langage inclusif pour désigner un groupe d’hommes et de femmes.

Le choix du pronom appartient à la personne désignée. Concrètement, c’est la personne non binaire, ne souhaitant pas être désignée par il ou par elle, qui demande à son entourage de recourir au pronom iel (ou à un autre pronom neutre) pour la désigner. Un pronom neutre est donc revendiqué par la personne qu’il désigne, mais ce choix n’est pas toujours respecté par l’entourage ou par la société, car la notion de non-binarité n’est pas admise par tous.

Il existe deux façons d’accorder avec iel : le neutre grammatical et l’inclusif. La différence entre les deux est subtile et n’est pas appliquée par tout le monde.

Le neutre grammatical se pose comme un troisième genre, ni masculin, ni féminin. En français, il se traduit notamment par l’utilisation d’adjectifs épicènes (qui ont la même forme à tous les genres) : iel est aimable, où aimable évite d’utiliser gentil ou gentille, par exemple.

Le langage inclusif, qui est de plus en plus répandu à l’écrit, est plutôt une façon de s’exprimer qui englobe tous les genres. Les adjectifs prennent à la fois la forme du masculin et celle du féminin. Actuellement, il existe plusieurs conventions différentes pour l’écriture inclusive : parenthèses, iel est gentil(le), point médian (ou à défaut, point ou tiret), iel est curieux·euse, iels sont tou-te-s venu-e-s, majuscule intermédiaire, iels sont intelligentEs, concaténation des deux formes, les directeurices de l’agence, les acteurs/actrices du film.

L’écriture inclusive est critiquée pour diverses raisons : à cause de cette hétérogénéité des usages, ou bien du fait que la forme du féminin est tronquée, ou encore parce que c’est difficile à oraliser, parce que c’est difficile à lire, parce que c’est sous-tendu par une idéologie qui ne fait pas l’unanimité »
(https://dictionnaire.orthodidacte.com/article/definition-iel).