Amour feu et eau

« Sans la moindre métaphore et dans toute l’acceptation du mot, vivre, c’est brûler » (Victor Hugo, Choses vues, 1838).

« — Bah ! dit le templier, toi un chef de compagnie franche, tu te soucies des larmes d’une femme ? Quelques gouttes d’eau répandues sur la torche de l’Amour ne font que raviver l’éclat de sa flamme » (Walter Scott, Ivanhoé, 1819, chap. 25).

Module IFS de travail thérapeutique

Je viens de vivre un module IFS de travail thérapeutique, avec 7 participants et 2 thérapeutes aguerris, Vinciane et Bernard, en bord de mer à Pornic (station balnéaire du sud de la Bretagne). Une formule en immersion extra où le travail intérieur de chacun est favorisé par une alternance de travail individuel au sein du groupe et de travail de groupe où tous sont impliqués. Le fait d’être témoin du travail de chacun et les partages des uns et des autres fait miroir et/ou fait résonner notre propre système et enrichit notre cheminement personnel. 
Ce fut si précieux pour moi de nous sentir avancer chacun.e et tous ensemble, partageant tant de résonnances d’humanité. Chaque heure de ces 5 jours m’a fait avancer. Chaque petit passage a préparé et rendu possible le suivant, étape par étape. 
Ma matière première : je suis parti des feedbacks de mes proches sur ce qui n’est pas ouvert en moi et j’ai suivi le fil. Derrière un apparent altruisme, j’ai peu à peu découvert et accueilli mes parts chargées de manques et de blessures archaïques. Chaque matin, j’ai dessiné un mapping de mes parts. Chacun de ces dessins m’éclaire tellement sur mes modi operandi et vivandi.
Arrivé au dernier jour, c’est comme si une quille avait poussé sous la barque de ma famille intérieure et, loin de lui donner la rigidité guindée du fil à plomb, elle lui procure la marge supplémentaire pour gîter en sécurité et mieux garder le cap…
J’ai expérimenté avec sensibilité quand je risque d’aller trop loin, trop chez l’autre. Comme c’est bon alors, grâce à l’invitation de Vinciane ou de Bernard, de me recentrer, de revenir là où je suis libre et conscient, clair et pertinent. Ralentir et être qui je suis en vérité : je suis vrai, chez moi, avec moi, et, si cela te convient, je peux être avec toi quand tu évolues chez toi, sans aucune pression, sans aucune attente. Si ce que je vis est une ressource pour l’autre, très bien. Si pas, très bien aussi. Ton espace est le tien, mon espace est le mien…
Nous pouvons à chaque instant choisir d’être ensemble, chacun depuis notre propre espace, ou de d’abord nous connecter à nous-même avant de revenir vers l’autre (ou pas… 😉). À chacun.e son chemin de vie. Confiance en la Vie…

Pour plus d’infos sur cette session que je vous souhaite vivement de vivre : https://www.vvanoutryve.be/mtth/. Différents Modules sont en cours de préparation, à divers endroits, en Belgique, en France et en Suisse.

Merci à chaque qui partagera ce message et ainsi aidera à faire connaître ce trésor.

Chant intérieur

« Nous avons tous cette mémoire au fond de nous quand, au-delà de nos échecs, monte du fond de la nuit comme un chant à peine audible, l’assurance qu’au-delà des désastres de nos biographies, qu’au-delà même de la joie, de la peine, de la naissance et de la mort, il existe un espace que rien ne menace, que rien jamais n’a menacé et qui n’encourt aucun risque de destruction, un espace intact, celui de l’amour qui a fondé notre être » (Christiane Singer).

Lumière intérieure

Je peux réfléchir la lumière d’autrui,
comme la lune réfléchit le soleil.

Une seule lumière est capable d’irradier sans réfléchir :
elle provient de cette étincelle qui me donne vie à chaque instant.
Elle jaillit gratuitement du cœur de mon cœur.
Elle seule rayonne à partir de mon intérieur
propre, unique, inaltérable ! Gratitude…

Le capitaine de mon navire et ses seconds

Quand l’âme est à la barre de mon navire, tout est possible, simple, ouvert, paisible. Elle est un capitaine consciencieux prenant soin de chaque membre de l’équipage, donnant la priorité à ceux qui ont les bras croisés, à ceux qui sont dans la cale, accueillant chaque besoin, reconnaissant chaque intention constructive, stimulant toute bonne motivation. En sage-femme expérimentée, iel recrée de la fluidité entre chaque membre coupé des autres et l’Amour miseri-cor-Dieu. 

Hélas, très souvent, le capitaine qui se contente d’être / qui est comblé / content d’être avec, apparaît bien inefficace et improductif aux yeux de ses deux seconds. À la moindre intempérie, ces seconds – l’un plein d’intelligence et l’autre résolument volontaire – ne lui font pas confiance ; ils prennent la direction de l’équipage sans solliciter le capitaine, le laissant à contempler / rêver dans sa cabine…

Le modèle IFS (Internal Family System) a changé ma vie. Pour découvrir ce dialogue intérieur à la portée de tous, voir https://ifs-association.com/.

Le Château intérieur

« Si tu pouvais seulement rester tranquille, te libérer de tes souvenirs et de tes attentes, tu serais capable de discerner la beauté des événements. C’est ton agitation qui cause le chaos » (Nisargadatta Maharaj).

« Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre » (Blaise Pascal).

« Nous pouvons considérer notre âme comme un château, fait d’un seul diamant ou d’un cristal parfaitement limpide, et dans lequel il y a beaucoup d’appartements, comme dans le ciel il y a bien des demeures » (Thérèse d’Avila qui disait : « Ma tête est si faible et il s’y fait un tel bruit que j’ai déjà bien de la peine à écrire pour les affaires indispensables ». Une chance pour traverser les sept demeures de son Château intérieur et s’établir dans la septième ?).

L’amour de l’ennemi intérieur

« Nourrir ceux qui ont faim, pardonner à ceux qui m’insultent et aimer mon ennemi, voilà de nobles vertus. Mais que se passerait-il si je découvrais que le plus démuni des mendiants et que le plus impudent des offenseurs vivent en moi, et que j’ai grand besoin de faire preuve de bonté à mon égard, que je suis moi-même l’ennemi qui a besoin d’être aimé? Que se passerait-il alors? » (Carl Gustav Jung).

Psy – Spi

Nos jugements, reproches et réflexes de contrôle sur les autres sont d’abord l’amer salaire de notre difficulté à valoriser nos propres besoins, motivations profondes, valeurs et fondements. C’est en respectant ceux-ci, au moyen d’une circulation fluide des énergies entre notre tête, notre cœur et nos tripes, que nous parvenons à les faire respecter par les autres et que nous sommes délivrés de nos regards qui tuent, de nos paroles-poisons, de nos gestes malheureux. Ce chemin d’accès à nos ressources internes passe par la prise au sérieux des messages de nos corps, cœur et entrailles et il peut nous conduire au cœur de notre cœur, ce lieu calme, libre et bienveillant, siège de la sagesse, socle de la sérénité. Puis, en sens inverse, à partir de ce lieu-source duquel coule la source inépuisable et surabondante de l’Amour, nous pouvons apprendre à accueillir chaque part de notre vie qui surgit, en prenant soin de sa colère / fatigue / stress et de son besoin. Ce dialogue intérieur est à accomplir chaque fois qu’une part réactive sonne l’alerte en nous. Cette bienveillance avec nos propres parts nous fait découvrir l’écoute des parts fragiles chez l’autre, en amont de ses paroles-poisons et de ses gestes de mort. Plus nous avons appris comment connecter nos trésors intérieurs, plus nous sommes capables de nous connecter de l’intérieur au meilleur de l’autre, même lorsqu’il est dans la violence. 

« Seul l’homme qui a pénétré en ses propres profondeurs est capable de découvrir et de rencontrer la profondeur de l’autre » (P. Henri Le Saux, cité par Coste René, Théologie  de la paix, Cerf, 1997, p.  42).